Quand des jeunes échangent avec la ministre de la Jeunesse

Découvre l’interview et le témoignage de quatre des six jeunes qui ont participé le 26 avril 2021 à une rencontre avec Valérie Glatigny, dans le cadre du projet « Mon cri ».

Six jeunes d’horizons différents réunis par le projet Mon cri

Yannick, Manon, Imane, Vicky, Kenny et Adeline sont six jeunes qui ont participé au projet « Mon cri » lancé à l’initiative d’Amnesty International en coopération avec de nombreux autres partenaires. Ils ont eu l’opportunité de faire usage de leur droit à la participation et d’échanger, en visioconférence, pendant près d’une heure avec Valérie Glatigny, ministre de la Jeunesse et de l’Enseignement supérieur, sur les suggestions concrètes qu’ils avaient formulées pour améliorer leurs conditions de vie dans le contexte de la pandémie.

Âgés entre 17 et 24 ans, étudiants dans des universités ou écoles différentes, ils ont fait preuve d’un esprit de groupe et d’une solidarité singulière aussi bien dans le cadre de la préparation de la réunion avec la ministre que lors de leur échange avec elle. Ils ont également démontré la force de leur verbe et l’étendue de leurs convictions.

Imane est en deuxième année d’ergothérapie à la Haute école libre de Bruxelles. Elle est née et a grandi toute sa vie à Bruxelles. Elle aime beaucoup lire et dessiner au fusain. Avec sa Maison de quartier, elle a participé à un documentaire réalisé par le Centre Vidéo de Bruxelles qui a transmis à Amnesty International les témoignages et suggestions concrètes apportés par plusieurs jeunes dans ce cadre. L’ensemble a ensuite été intégré au projet « Mon cri ».

Yannick suit un Master en « Human Ecology » à la VUB (Vrije Universiteit Brussel). Il vit à Uccle. Il aime être dehors la plupart du temps, faire de la musique et de la photo. Il a entendu parler du projet « Mon cri » via la newsletter Amnesty qui est arrivé à un moment où il avait à la fois le moral assez bas et beaucoup de choses à dire. Pour lui ce projet était la possibilité d’avoir une parole constructive, une opportunité à ne pas rater pour porter les doutes, les détresses et les combats de nombreuses personnes autour de lui.

Manon termine son master en communication multilingue à l’ULB. Elle vient d’Ecaussines, un village dans le Hainaut. Ses centres d’intérêts sont la cause animale, le voyage et elle aime beaucoup tailler des bâtons de bois. « Mon cri », elle en a entendu parler à travers l’Association des Cercles Étudiants (ACE) de l’ULB quand ils ont présenté l’initiative à tous les cercles.

Vicky est étudiante en deuxième année de publicité et communication à l’École Supérieur des Arts Saint Luc de Bruxelles. Elle est la présidente du groupe Amnesty dans cette même école. Elle adore l’art, créer, faire de la musique, lire, se balader et faire du sport.

Quant à Kenny et Adeline, ils sont, tous deux, dans le secondaire. Adeline est en rétho au Collège Saint-Roch de Ferrières et Kenny est en dernière année au Lycée français Jean Monnet d’Uccle. Ils ont eu l’opportunité de participer à la fois à cette rencontre avec Valérie Glatigny et à l’autre échange organisé avec Caroline Désir, ministre de l’Éducation.
Tu peux retrouver leur témoignage dans leur interview au sujet de la rencontre avec Caroline Désir.

Imane, Yannick, Vicky et Manon nous parlent d’eux et de cette rencontre

Nous leur avons posé des questions aussi bien sur leurs aspirations personnelles et leur vie dans ce contexte sanitaire difficile que sur leur participation au projet « Mon cri » ainsi que sur leur rencontre avec la ministre Valérie Glatigny.

Quels sont tes objectifs pour le futur ? Le projet que tu rêves de concrétiser ? Comment est-ce que tu envisages l’« après-Covid » ? En bref, c’est quoi la suite pour toi ?

Imane : Je veux avoir mon diplôme, sortir, découvrir le monde, et ensuite trouver un job stable dans le domaine de la psychiatrie. Concernant l’après-Covid, la crise a peut-être permis à plein de monde d’ ouvrir les yeux sur les inégalités et sur le fait qu’il fallait réagir face à celles-ci.

Yannick : Après mes études, j’aimerais aussi longuement voyager si le contexte le permet à nouveau. Vis-à-vis de l’après covid, d’un point de vue personnel, après tous les états psychologiques par lesquels je suis passé, j’aimerais surtout pouvoir explorer de nouvelles choses. Pour la société, j’ai envie de dire : il nous faut une révolution ! C’est nécessaire dans de nombreux secteurs. Le manque de transparence, de clarté entre le monde gouvernemental et le monde citoyen, c’est ça qu’on doit retenir de cette crise.

Manon  : Ce que j’ai vraiment envie de faire, c’est d’économiser, d’aménager un bus et de partir voyager ! Je ne veux pas d’un job dans un bureau à travailler de 9h à 17h. Je ne me retrouve pas dans ce type de fonctionnement au sein de la société. La crise a montré toutes les inégalités, le fossé creusé entre les générations. Ça va laisser des marques. j’ai de l’espoir parce qu’il y a de nombreux combats menés en ce moment. Mais il est vrai qu’en partant voyager, je veux aussi éviter de grandir dans ce monde-là.

Vicky : J’ai tellement de projets en tête que je ne saurais pas par où commencer, tout d’abord je rêverais de faire un voyage humanitaire, de découvrir le monde. J’aimerais également ouvrir mon entreprise dans laquelle tous les types de personnes seraient acceptés. Fini les codes débiles où tu dois avoir 50 ans d’expérience, fini de rejeter les personnes âgées qui souhaitent continuer à travailler, fini les personnes rejetées en raison de leur couleur, origine, religion, etc. Dans mon entreprise, tout le monde aura sa chance ! Car chaque être humain sur terre mérite de pouvoir faire ce qu’il aime dans la vie et ne devrait pas avoir à sélectionner ses choix en fonction de la haine, du jugement et du racisme de certaines personnes ! On parle d’un après-Covid, mais je n’attendrai pas la fin pour vivre ! On ne sait pas combien de temps ça va durer alors je préfère ne pas y penser.

Le mot « jeune » porte une connotation parfois négative au sein des débats et ce rapport aux jeunes générations s’est accru pendant la pandémie. Pourtant, même pendant la pandémie (et notamment sur le premier confinement) les jeunes se sont investis, engagés, ont fait preuve d’une grande solidarité. Plus généralement, ils sont aussi très actifs dans les luttes climatiques et sociales. Quelles sont, selon toi, les raisons qui expliquent cette discordance ? Quel est ton ressenti par rapport à la place et le rôle que tu occupes au sein de la société ?

Imane : Je dirais juste qu’on ne parle des jeunes que depuis les émeutes et les rassemblements. Je pense qu’on est une sorte de bouc émissaire. Les personnes âgées ont été aussi tenu pour responsable avant la vaccination puis est venu le tour des enfants. On essaye toujours de trouver des fautifs.

Yannick : J’ai l’impression que pendant des mois, les messages portées à l’égard des jeunes c’étaient juste : « tenez le coup », « mordez sur votre chique ». J’ai aussi l’impression qu’on a été regardés à travers le mauvais angle. On a pu aussi concrètement constater que « l’effet de trop plein », le fait d’avoir besoin d’avoir une vie sociale ont poussé des jeunes à ne pas respecter les restrictions et c’est aussi ce qui a participé à introduire cette connotation négative.

Manon : Je pense que ce jugement négatif portait sur nous ne date que de quelques mois. Avant le covid, on ne parlait pas de cette manière des jeunes. Cette discordance peut venir du fait qu’on ne voit pas les effets des restrictions donc on en tire beaucoup de frustrations. Elle peut aussi venir du fait qu’on ne soit pas dans la vie active, qu’on soit encore considéré comme des enfants. Il y a un côté infantilisant alors que techniquement, on est déjà des adultes.

Vicky : Aujourd’hui, je trouve qu’on ne prend pas au sérieux les jeunes, et on le remarque déjà au niveau professionnel. On ne nous laisse pas notre chance. Et actuellement encore on l’a remarqué avec le Covid…. Au début, on ne se sentait pas légitime pour parler de notre « souffrance » quant à la situation…. Et au final on a été oublié ! Notre place dans la société est primordiale car nous sommes le futur de demain, nous sommes les médecins, les chefs d’entreprise, les créatifs, etc. de demain.

Si tu devais résumer la rencontre avec la ministre en une phrase, quelle serait-elle ?

Imane : Une opportunité de parole en direct et ça, ça change !

Yannick : Briser la glace entre deux mondes polarisés.

Manon : En un mot, je dirais « solidarité » car le groupe a toujours été là en soutien.

Vicky : Ça a été bénéfique et on s’est senti compris, ça reste néanmoins une frustration de voir que c’est difficile de faire changer les choses, car ça reste une crise mondiale.

Comment t’es-tu senti lors de ta rencontre et tes échanges avec la ministre Valérie Glatigny ? Comment as-tu vécu ce moment ?

Imane : J’ai ressenti beaucoup de frustration. Au-delà du fait qu’elle donnait beaucoup de chiffres, le temps de parole était limité. Nous aurions voulu avoir du temps pour avoir un droit de réponse à ses réponses.

Yannick : J’ai aussi ressenti un sentiment de frustration. C’était un format assez formel, mais j’en ressors quand même avec un avis plus optimiste. j’ai trouvé certaines de ses réponses plus constructives et eu le sentiment d’une certaine écoute bien que ça manquait de réponses de fond. Il manquait de l’engagement.

Manon : J’étais très stressée. j’avais peur de ne pas être claire. Heureusement, quand j’ai commencé, le stress est parti. La ministre m’a dit ce que je savais déjà. J’ai trouvé qu’elle avait contourné la question pourtant centrale de la santé mentale. Et oui, elle parlait beaucoup de chiffres, mais pour les jeunes, ce ne sont pas les chiffres qui sont importants.

Vicky : Si j’avais pu, j’aurais échangé pendant des heures, car il y a beaucoup à dire sur le sujet, malgré certaines frustrations, j’ai vécu ça comme un chance de pouvoir m’exprimer alors que d’autres ne l’ont pas et qu’il s’agit de nos droits humains.

Quelles sont les propositions qui te semblaient les plus importantes à transmettre aux autorités qui ont le pouvoir de changer les choses ?

Imane : L’important c’était surtout la santé mentale des jeunes car ça détermine tout le reste mais aussi les cours en présentiel. Ça fait longtemps qu’on nous dit d’attendre et on aurait aimé une indication, ne pas rester dans l’inconnu.

Yannick : Pour moi c’est aussi le soutien moral et financier des jeunes qui m’importent. Et également, le droit à la participation car il faut laisser les jeunes participer aux décisions qui les concernent, laisser les jeunes parler pour eux même.

Manon : Avec la situation financière, la santé mentale des étudiants est ce qui compte le plus pour moi. Deux priorités, alléger les mesures pour les jeunes et peut-être trouver des solutions vis-à-vis des dépressions et de la dépréciation de la santé mentale.

Vicky  : Aujourd’hui, selon moi, ce qui reste primordiale pour nous étudiants, c’est d’avoir un avenir concret, précis et des idées claires sur notre future année scolaire 2021-2022. La reprise des cours en présentiel est essentielle pour que l’on ait accès à un bon apprentissage, pour un réel changement psychologique, pour retrouver notre motivation et notre passion à apprendre, à découvrir de nouvelles choses, à suivre un choix qui pour beaucoup est une passion et sera notre futur métier. Ma chambre n’est pas ma salle de classe, mon ordinateur n’est pas mes professeurs. Alors j’espère que des changements vont avoir lieu à ce niveau-là. La question du soutien financier et du suivi psychologique des étudiants qui en ont besoin est également très importante.

Que penses-tu de l’annonce de la mise en place « d’Assises de la jeunesse » ? Trouves-tu de l’intérêt à ce dispositif et selon toi comment celui-ci devrait être organisé ?

Imane : Je trouve que c’est un projet nécessaire qui arrive un peu tard. Mais mieux vaut tard que jamais ! C’est une bonne chose pour les jeunes, un vrai espace de parole. Ce serait important de passer par les ONG, par les Maisons de jeune , les maisons de quartier et de séparer le secondaire et l’universitaire.

Yannick  : Ce projet d’Assises, je trouve que c’est une bonne idée mais dépendante de la façon dont c’est conçu. J’ai peur que ce soit une consultation vide de sens. Je me suis beaucoup renseigné sur les assemblées citoyennes et je suis convaincu de ce modèle. Mais il faut que ce soit représentatif de la jeunesse, qu’on puisse discuter de la vie des jeunes et qu’on ait une place au parlement fédéral. Il faut une base légale qui permette aux jeunes de voir leur droit à la participation pris en compte. On veut un but à cette assemblée, que ce ne soit pas une cours de récréation.

Manon : C’est nécessaire ! On a besoin d’avoir le sentiment d’être entendu. Un représentant par établissement pour représenter aussi la diversité, les ruralités. C’est bien de rassembler des jeunes, mais il faut peut être que des politiques soient présents pour entendre nos remontées, assistent à nos discussions. On pourrait imaginer un modèle où les jeunes puissent approuver les suggestions faites sur les sujets qui les concernent.

Vicky  : Je suis ravie de ce projet, et j’y porte beaucoup d’intérêt car qui de mieux pour parler des jeunes que les jeunes !

Depuis le 8 mai, les activités extrascolaires sont permises jusqu’à 25 personnes. La reprise des activités extrascolaires est une suggestion plébiscitée par un certain nombre de jeunes ayant participé à « Mon Cri ». Est-ce que ces avancées vous rendent plus optimistes pour la suite ?

Imane : Je ne comprends toujours pas l’absurdité des décisions prises. Il est temps qu’on nous laisse de l’espace pour éviter les rassemblements illégaux. Ce dont on a besoin, c’est de cohérence.

Yannick : J’accueille ça avec beaucoup d’enthousiasme mais j’aimerais avoir un plan à plus long terme. Comment va-t’on pouvoir sécuriser l’ouverture de tous les secteurs ? Il y a un côté incertain qui nous tient sur la longueur. Quitte à vivre avec un masque, je préfère sortir plutôt que de rester chez moi.

Manon : Je trouve nécessaire de tout réouvrir mais je continue d’avoir peur que les restrictions reviennent. Il faut un cadre légal à ce retour à la vie. La peur disparaît, s’estompe avec le temps et cela risque d’avoir des conséquences.

Vicky  : Oui mais vu comment tout se déroule depuis le début, on ne peut que s’attendre à d’autres décisions qui nous feraient revenir en arrière.

Vous avez appuyé sur les afflictions psychologiques et l’état de santé mentale provoqué par l’enseignement en distanciel ainsi que par l’affaiblissement drastique de l’accès à une vie sociale et culturelle. Vous avez aussi parlé du décrochage scolaire et des risques d’anxiété sociale à prévoir lors des différentes phases du déconfinement. Avez-vous l’impression d’avoir été compris par la ministre sur ce point ? Avez-vous eu le sentiment qu’elle prenait la mesure de la souffrance exprimée par les jeunes ?

Imane : La notion de normalité à changé. Je pense que nos droits et libertés seront maintenant plus limités. C’est dangereux de lâcher les élèves et les étudiants après autant de difficultés. Il serait peut être bien de mettre en place des soutien psychologiques aussi dans la période de l’après-covid car les gens ne seront plus les mêmes.

Manon : Je pense qu’on ne va pas revenir à la vie d’avant. Les gens sont devenus handicapés dans les rapports humains. Le retour à la normale va se faire petit à petit mais risque d’être compliqué pour les très jeunes générations, celles qui grandissent avec le Covid.

Yannick : La normalité est à redéfinir. Il y a beaucoup d’appréhension. Comment on va se sentir quand on va retourner dans une salle de concert par exemple ? J’étais le genre de personne qui était tout le temps partout et je me suis retrouvée à avoir du mal à sortir, à être englué chez moi. On va avoir besoin de soutien pour cela. Je me nourrissais de l’énergie des autres et je me suis parfois retrouvé surpris des sentiments étranges que me laissaient les retrouvailles. Il y a besoin de planifier des retrouvailles pour se préparer psychologiquement. La santé mentale a pris beaucoup de place dans les écoles, les débats, les entreprises, donc il va falloir désormais compter avec.

Vicky  : On a ressenti l’implication de la ministre néanmoins la situation reste inchangée pour l’instant étant donné les mesures prises.

Être devenu pour un temps le haut-parleur de vos propres idées sur la gestion de la pandémie vous a-t-il donné envie de faire davantage usage de votre droit à la participation ? De vous engager plus fortement dans le débat avec le monde politique ?

Imane : J’estime qu’il y a des gens plus légitimes mais c’est valorisant. Je ne me projette pas du tout en politique, mais l’aspect associatif m’intéresse beaucoup. Essayer de me rapprocher des jeunes, de les soutenir et de trouver des cadres qui puissent les aider, j’ai une forte volonté de m’engager dans cette voie-là.

Yannick  : Changer les choses depuis l’intérieur du système politique, je pense que c’est une perte d’énergie. En revanche, j’ai déjà eu des expériences dans la consultation, la participation citoyenne aux débats politiques, en tout cas ce qui traite du “politique”. Dans ce domaine là, c’est un rôle qui m’intéresse.

Manon : Tout ce qui touche à la politique est très nocif pour moi. Je ne peux pas en parler avec apaisement.

Subsiste-t-il des inquiétudes suite à votre rencontre avec la Ministre. Valérie Glatigny ? Si oui, sur quels points ?

Imane : Sur la valeur du diplôme, je ne suis pas rassurée. Je me questionne sur le fait de savoir si mes demandes ont été prises en compte, j’attends du concret.

Yannick : J’ai des inquiétudes par rapport aux engagements pris. Est-ce qu’on va aboutir à une communication plus fluide, à des actions concrètes. Comment va-t-on combattre « la perception du diplôme covid » ?

Vicky  : Oui la valeur de mon diplôme m’inquiète, mes futurs stages et mon avenir aussi, tout simplement.

Manon : J’ai l’impression d’avoir un diplôme internet, un bout de papier après avoir suivi des cours sur YouTube. J’ai quand même une grosse inquiétude qui persiste : soit on nous consulte, mais pas sur les bonnes questions soit on nous consulte, mais que pour l’image.

Pour en savoir plus sur les propositions reçues via « Mon cri »

Crédit photo : Marjorie Goffart

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