Écrire Un journaliste libéré au bout de trois ans d’emprisonnement

Le 17 février, les autorités de la région du Kurdistan irakien ont libéré le journaliste Guhdar Zebari après plus de trois ans d’emprisonnement injuste.

Elles avaient arrêté Guhdar Zebari en octobre 2020, en même temps que quatre autres journalistes et militants. Le tribunal pénal d’Arbil l’a condamné à six ans de prison, à l’issue d’un procès manifestement inique et entaché de graves violations, notamment des allégations de torture et l’utilisation d’aveux obtenus sous la torture dans le but de le déclarer coupable.

Il devait être libéré en août 2023 après la commutation de sa peine, mais les autorités l’ont condamné à six mois de prison supplémentaires sur la base de nouvelles accusations fallacieuses destinées à le maintenir derrière les barreaux.

Le 17 février, les autorités de la région du Kurdistan irakien ont libéré le journaliste Guhdar Zebari après plus de trois ans d’emprisonnement injuste. Nous nous félicitons de sa libération, mais il n’aurait pas dû passer un seul jour en détention.

Le 7 octobre 2020, l’Asayish, principal organe de sécurité et de renseignement du gouvernement du Kurdistan irakien, a arrêté Guhdar Zebari et quatre autres militants et journalistes. Le 16 février 2021, le tribunal pénal d’Arbil a condamné ces cinq personnes à six ans d’emprisonnement à l’issue d’un procès manifestement inique, pour les infractions suivantes : « espionnage pour le compte d’acteurs étrangers ; transmission au Parti des travailleurs kurdes (PKK) d’informations sensibles ; mise en danger de la vie de hauts responsables régionaux du Kurdistan et de responsables étrangers en recueillant des informations à leur sujet ; et collecte d’armes dans l’intention de les procurer à un groupe armé non identifié. »

Le procès de Guhdar Zebari a été marqué par de graves violations du droit à un procès équitable, notamment par des allégations de torture qui n’ont pas fait l’objet d’une enquête, l’utilisation d’aveux extorqués sous la torture pour condamner les accusés, et le refus d’autoriser les avocats de la défense à accéder en temps voulu aux dossiers de l’affaire. Cette décision a été confirmée le 28 avril par la Cour d’appel, qui a par ailleurs rejeté les allégations de torture et d’autres formes de mauvais traitements.

Le 2 mars 2022, Nechirvan Barzani, président du gouvernement régional du Kurdistan, a réduit de 60 % la peine de Guhdar Zebari. Avant sa libération qui était prévue pour le 16 mars 2022, le tribunal l’a condamné à sept mois d’emprisonnement supplémentaires pour avoir prétendument modifié le logo de sa voiture, de Daewoo à Toyota, en violation de l’article 279 du code pénal. Les avocats de Guhdar Zebari ont déclaré aux médias que la modification du logo avait été effectuée avant l’achat du véhicule par Guhdar Zebari et que cette accusation n’était qu’une « excuse » pour le condamner à une peine d’emprisonnement supplémentaire.

Au lieu de le libérer le 16 août 2023, après qu’il a purgé sa peine de sept mois d’emprisonnement, les autorités ont porté contre lui de nouvelles accusations fallacieuses destinées à le maintenir derrière les barreaux. Le 23 août 2023, les autorités l’ont inculpé pour détention d’une arme sans autorisation, en violation de l’article 15 de la loi n° 2 adoptée en 2023, charge pour laquelle le tribunal pénal d’Arbil l’a condamné à six mois supplémentaire le 1er octobre 2023.

Les avocats de Guhdar Zebari ont déclaré à Amnesty International que des agents de la sécurité publique avaient trouvé une arme de chasse ancienne non autorisée au domicile de sa sœur au moment de son arrestation, mais ont également signalé qu’il n’était pas illégal à l’époque que cette arme ne soit pas soumise à un permis.

Dans un message adressé à Amnesty International, l’avocat de Guhdar Zebari a remercié le mouvement pour ses efforts et a déclaré qu’ils ont eu un effet très positif.

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