Cinquième édition du Prix Amnesty Jeunes des droits humains
Le Prix Amnesty Jeunes des droits humains récompense en Belgique, depuis maintenant cinq ans, des personnalités fortes et engagées en faveur des droits humains.
Excepté la volonté de mettre en avant une ou des personnalité(s) inspirante(s) résidant en Belgique, l’objectif de ce prix est également d’impliquer les jeunes dans les activités d’Amnesty International et de leur faire prendre conscience de leur impact potentiel sur des décisions prises par l’organisation.
Dès septembre 2022, les élèves des groupes-écoles Amnesty ont ainsi été sollicité·e·s pour proposer des candidat·e·s pour ce prix, et les membres de ces groupes ont ensuite voté pour les personnes de leur choix parmi sept finalistes présélectionné·e·s par le comité de sélection d’Amnesty.
Cette année, aux côtés de Pamela Linda Maleindje et Yassine Boubout, les finalistes nominé·e·s pour ce prix étaient : Henriette Essami qui se bat pour les droits des personnes sans papiers ; Esmeralda Wirtz, activiste pour l’environnement et le climat ; Ahmad Youssef qui aide les personnes migrantes primo-arrivantes à trouver un emploi pérenne ; Pelphine (CorpsCools) qui combat la grossophobie et les jeunes fondateur·rice·s de l’ASBL As Bean qui défendent le droit à une alimentation saine, abordable et durable.
Pamela Linda Maleindje et Yassine Boubout, nouveaux lauréats du Prix Amnesty Jeunes des droits humains
C’est finalement Pamela Linda Maleindje et Yassine Boubout, qui ont été choisi·e·s cette année par les jeunes activistes d’Amnesty. Deux lauréat·e·s ex æquo : une première dans l’histoire de ce prix. Leur prix leur a été remis le 8 février 2023 lors de la Journée Oxfamnesty.
Pamela Linda Maleindje est la porte-parole du collectif ESPER (Épouses Sans-Papiers En Résistance) depuis mars 2022. Arrivée en Belgique en 2021, cette activiste de 31 ans, originaire du Cameroun, lutte contre une double violence (qu’elle indique avoir elle-même vécue) : celle des conjoints violents des femmes migrantes et celle de l’État qui va jusqu’à les priver de titre de séjour si elles décident de fuir le domicile conjugal. Elle participe à de nombreux événements publics pour sensibiliser le public à la situation des femmes migrantes victimes de violences conjugales qui se retrouvent sans titre de séjour après avoir fui les violences, et intervient également dans les écoles de police pour sensibiliser les futur·e·s policier·re·s à la situation des femmes migrantes victimes de violences conjugales.
Yassine Boubout, âgé, quant à lui, de 25 ans et originaire d’Anvers, se décrit comme activiste et défenseur des droits humains. Il est très actif sur les réseaux sociaux pour défendre les droits humains et notamment lutter contre le racisme, les discriminations et les violences policières. Dès l’âge de 16 ans, il a participé à l’organisation de manifestations et s’est impliqué dans des projets de déradicalisation et de lutte contre les violences policières et le profilage ethnique. À 19 ans, il devient le président d’une organisation de défense des droits civiques et en 2018, il lance le projet « Know Your Rights », via lequel il sensibilise, dans des écoles et maisons de jeunes, les adultes et jeunes défavorisé·e·s à leurs droits et obligations lors des contrôles de police. En 2020, il cofonde la plateforme Stop Ethnic Profiling et mène des recherches sur le racisme et les violences policières pour différentes structures, et en 2022, il intervient aux Nations unies en tant que représentant de la Belgique pour évoquer des sujets liés aux droits humains.
C’est sous un tonnerre d’applaudissements que Pamela et Yassine ont reçu leur prix devant plus de 300 jeunes militant·e·s participant à la Journée Oxfamnesty.