Les bonnes nouvelles de l’été

Un aperçu des bonnes nouvelles de cet été 2019 !
Une victoire pour le droit des femmes au Salvador, les libérations d’Hamid Babaei en Iran et de Mohamed Mkhaïtir en Mauritanie ou encore la journée historique pour les femmes et les défenseurs LGBTI en Irlande du Nord !
Bonnes nouvelles, mais encore quelques avancées nécessaires et primordiales pour les femmes en Arabie saoudite et pour les défenseurs des droits humains en Turquie.

Salvador : Victoire pour le droit des femmes

Le 6 avril 2016, Evelyn Hernández, salvadorienne âgée alors de 21 ans, a subi une urgence obstétricale conduisant à une fausse couche. Le personnel qui s’est occupée d’elle à l’hôpital l’a dénoncée à la police. Elle a été arrêtée, jugée et condamnée à 30 ans d’emprisonnement pour homicide avec circonstances aggravantes. En 2018, cette décision a été annulée et un nouveau procès a été ordonné.

Le 19 août dernier, Evelyn a finalement été déclarée innocente !

Il s’agit d’une victoire retentissante pour les droits des femmes au Salvador. Aucune femme ne peut être accusée à tort d’homicide uniquement pour avoir subi une urgence obstétricale.

  • Le sais-tu ?
    Au Salvador, l’avortement est illégal en toutes circonstances. Au titre de cette législation, les femmes qui subissent une urgence obstétricale sont alors souvent déclarées coupables, à tort. Selon les organisations partenaires d’Amnesty International au Salvador, 19 femmes au moins ayant subi une urgence obstétricale sont toujours emprisonnées ou font l’objet d’une procédure pénale.
    Amnesty International demande à présent au Salvador de mettre un terme une fois pour toutes aux pratiques honteuses et discriminatoires consistant à réprimer pénalement les femmes, en abrogeant les lois interdisant l’avortement.

Iran / Belgique : Hamid Babaei est libre !

Rappelle-toi : Hamid Babaei, doctorant iranien de l’ULiège, a été arrêté à Téhéran en août 2013, accusé « d’atteinte à la sécurité nationale par la communication avec des États hostiles » (dans ce cas-ci, la Belgique) et condamné le 21 décembre de la même année à six ans de prison.

Durant ses six années d’emprisonnement, Hamid Babaei a bénéficié d’un soutien exceptionnel en Belgique. Plusieurs pétitions ont été lancées par Amnesty International dès 2014, avec plus de 55 000 signatures récoltées en Belgique francophone, et de nombreuses initiatives ont été prises au cours de ses six années de détention, notamment des conférences, concerts, manifestations, marches aux flambeaux, collectes de lettres ou encore messages de solidarité.

Le 6 août dernier, Hamid Babaei a été libéré après avoir purgé la peine de six ans à laquelle il avait été condamné.

Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International a réagi à la libération d’Hamid Babaei : « Pour le simple fait d’avoir refusé d’espionner ses compatriotes en Belgique, Hamid Babaei a passé six ans en prison dans des conditions parfois extrêmement difficile, qui ont impacté sa santé physique et mentale. Il n’aurait jamais dû passer un seul jour en détention ».

  • Le sais-tu ?
    Son épouse, Cobra Parsajoo, doctorante à l’ULB et ayant toujours soutenu et s’être mobilisée pacifiquement pour la libération de son mari, a été condamnée à 6 mois de prison avec sursis pour cela. Plusieurs autres défenseurs de droits humains et/ou prisonniers d’opinion, dont Atena Daemi, Ahmadreza Djalali, Nasrin Sotoudeh, Amirsalar Davoudi et Narges Mohammadi, sont toujours persécutés par les autorités iraniennes.

Mauritanie : Libération d’un blogueur initialement condamné à mort

Mohamed Mkhaïtir a été arrêté, en Mauritanie le 5 janvier 2014, et condamné à mort pour avoir publié un billet de blog traitant de l’esclavage et de la discrimination liée aux castes.

Malgré la décision de la cour d’appel ordonnant sa libération le 9 novembre 2017, les autorités l’ont maintenu en détention dans un lieu tenu secret, où il n’avait que des contacts limités avec sa famille et aucun contact avec ses avocats.

Le 29 juillet dernier, Mohamed Mkhaïtir a été libéré après plus de cinq ans de détention arbitraire, peu après avoir exprimé, à la demande des autorités son repentir.

Il a immédiatement été conduit au Sénégal pour des raisons de sécurité et est arrivé en Europe peu après.

À la suite de sa libération, Kiné Fatim Diop, chargée de campagne à Amnesty International, a déclaré : « Nous saluons la libération très attendue de Mohamed Mkhaïtir. Il a passé plus de cinq ans derrière les barreaux, la plupart du temps à l’isolement, alors qu’il n’aurait jamais dû être arrêté. Il pourra désormais reprendre ses études et jouir de ses droits humains ».

  • Le sais-tu ?
    Trois jours après la libération de Mohamed Mkhaïtir, le nouveau président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, est entré en fonction et doit faire en sorte que personne ne soit plus jamais traité ainsi dans son pays. Kiné Fatim Diop ajoute que le gouvernement du nouveau président « doit entamer sans attendre un processus en vue d’abroger les lois criminalisant l’apostasie. Nul ne devrait être arrêté ni inculpé de manière arbitraire, et encore moins condamné à mort, uniquement pour avoir exercé sans violence son droit à la liberté d’expression ».

Irlande du Nord : Journée historique pour les femmes et LGBTI

En juillet dernier, un projet de loi historique, portant sur l’avortement et le mariage entre personnes du même sexe en Irlande du Nord, a été adopté par le Parlement du Royaume-Uni à l’issue de la dernière étape de la procédure législative.

Ce projet de loi prévoit notamment la dépénalisation de l’avortement. En effet, les femmes ne pourront plus être poursuivies parce qu’elles avortent tandis que, dans les affaires en cours, les poursuites seront suspendues.

Patrick Corrigan, directeur pour l’Irlande du Nord à Amnesty International, a déclaré : « C’est une journée historique pour les droits humains (...) Les générations nord-irlandaises futures n’auront plus à subir les inégalités qui ont frappé tant de leurs concitoyens et concitoyennes par le passé ».

  • Le sais-tu ?
    Amnesty International a, entre autres, mené une action en faveur d’une réforme de la loi relative à l’avortement en Irlande du Nord pendant plus de cinq ans. Notamment en soutenant la cause de Sarah Ewart qui a dû quitter l’Irlande du Nord en 2013 pour interrompre sa grossesse après avoir appris que le foetus souffrait d’une malformation mortelle. Ensemble, ils ont saisi la Haute Cour de Belfast.

Arabie saoudite : Avancée pour les femmes mais maintien des persécutions

Les femmes en Arabie saoudite sont soumises depuis plusieurs décennies à un système de tutelle masculine instauré par la loi, qui restreint leurs droits et les empêche de pouvoir voyager, travailler et étudier en toute indépendance ; elles dépendent ainsi des hommes de leur famille pour plusieurs aspects de leur vie.

Cependant, des modifications de la législation ont été rendues publiques le 2 août dernier dans les journaux saoudiens. Ces réformes vont permettre d’alléger de lourdes restrictions imposées aux femmes dans le cadre du système répressif de tutelle masculine. Ces modifications vont permettre aux femmes âgées de plus de 21 ans d’obtenir un passeport, ce qui va considérablement les aider à pouvoir voyager sans qu’elles aient besoin d’obtenir la permission d’un tuteur. Elles vont également accorder aux femmes le droit de faire enregistrer un mariage, un divorce, une naissance et une mort, et d’obtenir des documents d’état civil.

Ces changements attestent clairement de l’infatigable travail de campagne mené par les personnes militant pour les droits des femmes, qui se battent depuis plusieurs décennies contre une discrimination généralisée en Arabie saoudite.

Toutefois, il ne s’agit que d’avancées. Les femmes vont continuer de devoir obtenir l’accord d’un tuteur pour pouvoir être libérées de prison ou pour quitter un foyer où elles se sont réfugiées pour échapper à des abus ou à des violences domestiques. Elles ont aussi toujours besoin d’obtenir d’un tuteur l’autorisation de se marier.

  • Le sais-tu ?
    L’Arabie saoudite doit maintenant mettre en oeuvre ces réformes et libérer immédiatement et sans condition les personnes actuellement détenues en raison de leurs activités militantes pacifiques en faveur de la défense des droits des femmes. Plusieurs militantes des droits des femmes arrêtées lors d’une vague d’arrestations l’an dernier ont été soumises à la torture, à des violences sexuelles et à d’autres formes de mauvais traitements pendant les trois premiers mois de leur détention. Elles ont été maintenues au secret, et privées d’accès à un avocat et à leurs proches. Plusieurs de ces femmes font l’objet d’accusations liées à leur travail de défense des droits humains, étant notamment accusées d’avoir « promu les droits des femmes » et « appelé à mettre fin au système de tutelle masculine ».

Turquie : Les défenseurs des droits humains ont été acquittés

Deux éminents défenseurs des droits humains, Erol Önderoğlu et Şebnem Korur Fincancı, et un écrivain, Ahmet Nesin, qui étaient poursuivis en justice depuis leur arrestation en 2016 pour avoir participé à une campagne de solidarité en faveur d’un journal kurde en Turquie, ont été acquittés.

En effet, ces trois défenseurs des droits humains avaient défendu la liberté de presse en exprimant leur solidarité avec des journalistes persécutés.

Selon Milena Buyum, chargée de campagne sur la Turquie à Amnesty International : « Il était évident depuis le début que ces poursuites étaient totalement infondées. Les accusations absurdes retenues contre eux et contre de nombreuses autres personnes ayant également participé à la campagne de solidarité, visaient manifestement à réduire au silence et à intimider les défenseurs des droits, les journalistes et la société civile en général, en Turquie ».

  • Le sais-tu ?
    D’autres personnes qui ont elles aussi exprimé leur solidarité avec le journal kurde et les journalistes persécutés ont été déclarées coupables, et certaines d’entre elles ont même purgé leurs peines. Les autorités doivent immédiatement abandonner toutes les poursuites engagées contre les personnes qui ont été inculpées et mettre fin au harcèlement judiciaire des défenseurs des droits humains en Turquie.
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