La FIFA et les autorités qatariennes critiquées
En accueillant l’un des évènements sportifs les plus médiatisés au monde, le Qatar s’est lui-même placé sous le feu des projecteurs en préparant la Coupe du monde de football 2022.
L’organisation de cet évènement a révélé au monde que les travailleur·euse·s migrant·e·s originaires d’Asie et d’Afrique, composent plus de 90% de la force de travail du pays, et y subissent une exploitation à grande échelle.
À la suite de ces révélations, les autorités qatariennes ont été fortement critiquées. Pour répondre à ces critiques, elles ont annoncé des réformes du droit du travail, entre autres pour limiter la forte dépendance existant entre les employé·e·s et leurs employeur·euse·s, et instaurer un salaire minimum.
Malgré cette avancée, ces réformes restent, en pratique, incomplètes et le doute règne concernant leur application après la Coupe du monde. Vont-elles vraiment perdurer ?
La Fédération internationale du football (FIFA) a également été fort critiquée. Après avoir attribué l’organisation de la Coupe du monde 2022 au Qatar en 2010, la FIFA devait avoir connaissance des graves abus auxquels étaient et sont soumis les travailleur·euse·s au Qatar car l’exploitation de la main d’oeuvre étrangère avait déjà été pointée du doigt par de nombreuses organisations non gouvernementales, et d’autres institutions. Il était donc évident qu’un grand nombre de personnes allaient subir des abus pour que la Coupe du monde puisse avoir lieu. Malgré ça, la FIFA n’a exigé aucune amélioration concernant la protection des travailleur·euse·s.
Un sondage prouve un soutien mondial aux personnes migrantes au Qatar
Récemment, un sondage mondial a été lancé, par Amnesty International, au sujet de l’exploitation des travailleur·euse·s migrant·e·s au Qatar. Ce sondage a révélé :
- que 54 % des personnes interrogées sont susceptibles de regarder au moins un des matchs de la Coupe du monde
- que 73 % des personnes interrogées disent être en faveur de la proposition visant à ce que la FIFA utilise une partie des revenues générées par la Coupe du monde pour indemniser les travailleur·euse·s migrant·e·s qui ont souffert pendant la préparation de ce tournoi.
- que 67 % des personnes interrogées pensent aussi que leurs associations de football nationales devraient s’exprimer publiquement au sujet des problèmes en matière de droits humains liés à la Coupe du monde 2022, notamment en appelant à une réparation pour les travailleur·euse·s migrant·e·s.
Ce sondage révèle donc un soutien mondial en faveur des réparations envers les travailleurs et travailleuses migrant·e·s au Qatar ! Mais en quoi consiste ces réparations ?
Réparer et préparer l’avenir
Concrètement, Amnesty International appelle la FIFA et le Qatar à mettre sur pied un programme de réparation pour les travailleurs et travailleuses de la Coupe du monde du Qatar. Ces réparations doivent couvrir tout un ensemble de frais, notamment le paiement des salaires qui n’ont pas été versés, des frais d’embauche exorbitants payés par des centaines de milliers de travailleurs et travailleuses, et bien sûr les indemnités pour les blessures et les morts causées par les conditions de travail inhumaines auxquelles ont été soumis de nombreuses personnes migrantes. Non seulement la réparation mais aussi la prévention doit être intégrée au programme afin de soutenir les initiatives pour la protection à l’avenir des droits des travailleurs et travailleuses.
Les sponsors et les entreprises partenaires de la FIFA doivent faire pression sur la FIFA et sur le gouvernement qatari pour qu’il indemnise et offre d’autres recours aux travailleur·euse·s migrant·e·s exploité·e·s et à leurs familles !
La Coupe du monde 2022 sera loin d’être exemplaire en termes de prévention, mais si toutes les personnes ayant subi des abus perçoivent une réparation adéquate, elle peut représenter un tournant dans l’engagement de la FIFA pour les droits humains. Si elle renforce et applique strictement ses critères relatifs aux droits humains, la FIFA peut faire en sorte que les abus et l’exploitation subis durant les préparatifs de la Coupe de monde au Qatar ne se reproduisent pas ailleurs.
Que peux-tu faire pour agir à ce sujet à ton niveau ? Tu peux nous aider à faire connaître cette situation en commandant plusieurs exemplaires de notre dazibao sur le sujet.
Mais c’est quoi déjà un dazibao ?
Les « dazibaos » sont des journaux muraux chinois qui ont notamment servi à faire connaître le combat des étudiant·e·s et des dissident·e·s pour la démocratie.
Chaque année, Amnesty International Belgique francophone publie des affiches, sur différentes thématiques liées aux droits humains et à ses actions, qu’elle appelle « dazibaos » en hommage à ces étudiant·e·s et dissident·e·s chinois ayant lutter pour la démocratie à l’aide de ces journaux muraux.
Concrètement, ce sont des petites affiches avec, au recto, des images interpellantes et au verso, de l’info et parfois un appel à l’action.
Sur notre nouveau dazibao que tu peux télécharger ou commander en ligne, tu trouveras des informations sur la situation des travailleur·euse·s migrant·e·s au Qatar.
Commande-le et affiche-le dans ton école (avec l’autorisation de la direction) afin de sensibiliser le plus possible d’élèves à cette question.
Signe et fais signer notre pétition sur le sujet
Le gouvernement du Qatar et la FIFA doivent prendre des mesures immédiates et décisives pour empêcher de nouvelles atteintes aux droits des travailleurs et travailleuses migrant·e·s et s’assurer que les personnes migrantes et leurs familles, qui ont souffert pour rendre possible cette Coupe du monde, reçoivent une indemnisation complète et adaptée.
Signe et propose à un maximum d’élèves de signer notre pétition destinée au gouvernement du Qatar et à la FIFA.
Une vidéo sur le Qatar à diffuser et partager largement
Rappelle-toi aussi que l’épisode de septembre de la série vidéo Freally ? animé par Victoria, traite des conditions de travail inhumaines des personnes migrantes sur les chantiers de la Coupe du monde au Qatar. N’hésite donc pas à partager et diffuser largement cette vidéo.