Orientation sexuelle et identité de genre : les persécutions persistent et s’intensifient sous couvert de la lutte contre le COVID-19
Chaque être humain a le droit de contrôler son corps et sa sexualité. Pourtant, partout dans le monde, des personnes sont confrontées à de nombreuses violations des droits humains en raison de leur orientation sexuelle, réelle ou perçue et/ou de leur identité de genre.
Nous possédons tous une orientation sexuelle, ainsi qu’une identité de genre. Lorsque l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne se distingue de celle de la majorité, cette personne devient souvent la cible de discriminations ou de violences.
Les droits sexuels et reproductifs garantissent à tout être humain le droit de décider si, quand et avec qui il désire avoir des rapports sexuels, avoir des enfants ou se marier sans craindre de discriminations, de pressions ou d’actes de violence. Toute orientation sexuelle ou identité de genre ne peut donc justifier de la discrimination, de la violence, de l’emprisonnement ou de la torture.
Malheureusement, en pratique, ces droits sont régulièrement et gravement violés.
Sais-tu que dans le monde, 70 pays punissent, sur tout ou une partie de leur territoire, les relations homosexuelles entre adultes consentants, et dans plus d’une dizaine de ces pays, elles sont punissables de la peine de mort ?
Dans de nombreux autres pays où l’homosexualité n’est pas considérée comme illégale, des personnes homosexuelles continuent de subir des persécutions en raison de leur orientation sexuelle.
Il est également très fréquent que pour que leur identité soit reconnue, des personnes transgenres subissent des traitements inacceptables.
Déjà régulièrement exposées à des violations de leurs droits fondamentaux, les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes (LGBTI) sont aujourd’hui particulièrement à risque dans le cadre de la lutte contre la pandémie du COVID-19. Ce contexte conduit, en effet, de nombreux pays à adopter des mesures particulièrement discriminantes à l’égard des LGBTI.
En Hongrie par exemple, le gouvernement a profité des quasi pleins pouvoirs donnés au Parlement hongrois, dans le cadre de la lutte contre le COVID-19, pour déposer un projet de loi à adopter en urgence, qui remet en cause le droit des personnes transgenres à changer de mention de sexe à l’état civil.
Aux Philippines, début avril, un représentant d’une autorité provinciale a obligé trois personnes LGBTI à réaliser des actes humiliants d’ordre sexuel car ils avaient soi-disant enfreint le couvre-feu. Ayant filmé en vidéo cette punition, il l’a ensuite postée sur les réseaux sociaux.
Ces situations sont inacceptables. La lutte contre le COVID-19 ne doit pas justifier le recul des droits des personnes LGBTI.
La journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie le 17 mai est l’occasion de rappeler combien la protection et la défense de ces droits sont cruciales et de se mobiliser contre les atteintes à ces droits.
Teste tes connaissances sur le sujet via nos quiz interactifs
Avant d’agir, il est cependant important d’être bien informé.
Sais-tu pourquoi la journée du 17 mai a été choisie pour célébrer chaque année la Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie ?
Est-ce que l’intersexualité est une orientation sexuelle, au même titre que l’homosexualité ou l’hétérosexualité ?
Combien y a t-il, selon toi, de personnes transgenres dans l’Union européenne ?
Quel est l’évènement qui est à l’origine des premières Prides ?
Retrouve les réponses à toutes ces questions, et bien plus encore, en participant à nos quiz interactifs sur Kahoot.
Si tu veux également approfondir le sujet, tu peux aussi consulter nos fiches témoignages, nos fiches jeux et notre fiche à voir à lire sur cette thématique.
Pour y accéder en ligne, rdv sur notre plateforme de ressources pédagogiques amnesty.be/plateforme. Il suffit de sélectionner comme thématique « LGBTI » dans le moteur de recherche de la plateforme pour les trouver facilement.
Agis pour lutter contre l’homophobie et la transphobie !
À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie le 17 mai, nous te proposons de te mobiliser pour deux situations différentes : l’une concerne la Hongrie et l’autre la Russie.
En Russie, Ioulia Tsvetkova a toujours besoin du soutien du plus grand nombre d’entre nous. Tu peux signer en ligne notre pétition pour la soutenir.
En Hongrie, le projet de loi portant atteinte à certains droits des personnes transgenres risque d’être adopté en urgence au cours de la semaine du 18 mai. On te propose donc de te mobiliser rapidement sur les réseaux sociaux en te filmant pendant quelques secondes pour protester contre ce projet de loi et en diffusant cette vidéo comme sont en train de le faire de nombreux autres activistes en Europe.
Deux moyens d’action différents pour deux situations différentes. Tu peux agir pour ces deux situations ou bien seulement pour l’une d’elle. À toi de voir.
Mobilise toi sur les réseaux sociaux pour empêcher l’adoption d’une loi inacceptable en Hongrie
Les textes internationaux et régionaux relatifs aux droits humains prévoient que les personnes transgenres doivent pouvoir obtenir une reconnaissance juridique de leur genre par le biais de procédures rapides, accessibles et transparentes et conformément à leurs propres perceptions de leur identité de genre.
Au lieu de respecter ses obligations en matière de droits humains, le gouvernement hongrois est allé dans la direction opposée, en présentant un nouveau projet de loi comprenant un article - l’article 33 - qui interdirait la reconnaissance légale du genre en Hongrie.
Cette situation se produit alors que tous les efforts devraient se concentrer sur la protection et la garantie du droit à la santé pour tous sans discrimination et la prise de mesures urgentes nécessaires pour lutter contre la pandémie de COVID-19.
Pour empêcher qu’une telle loi, portant atteinte aux droits humains des personnes transgenres, soit adoptée en Hongrie, on te propose de :
- te filmer, pendant quelques secondes, te montrant en train de tenir une feuille A4 portant le numéro 33, puis de former une boule avec cette feuille et de la jeter.
- publier cette vidéo sur les réseaux sociaux en utilisant le message suivant :
#Hongrie, supprimez l’article 33 et respectez les droits des personnes transgenres et intersexes à une reconnaissance juridique en fonction de leur sexe.
Si tu publies cette vidéo sur Instagram, utilise les hashtags # Drop33, #TransRightsAreHumanRights, #LGR, #transrights et tague-nous : @amnestygroupesjeunes et @amnestybefr
Signe la pétition en faveur de Ioulia Tsvetkova en Russie
En Russie, Ioulia Tsvetkova, artiste et militante, est poursuivie par les autorités pour avoir défendu les droits des femmes et des personnes LGBTI.
Elle risque jusqu’à six ans de prison, simplement pour avoir fait des dessins du corps féminin et de couples de même sexe et les avoir diffusés sur les réseaux sociaux.
Même si le fait d’avoir des relations homosexuelles n’est plus considéré comme un crime en Russie depuis 1993, la loi russe interdit depuis 2013 toute « propagande homosexuelle » et les autorités russes considèrent toujours l’homosexualité comme quelque chose d’anormal.
Il est reproché à Ioulia Tsvetkova de soutenir, dans ses publications sur les réseaux sociaux, les relations entre personnes de même sexe.
Entre le 22 novembre 2019 et le 16 mars 2020, elle a été placée en résidence surveillée et n’était plus libre d’aller et venir.
Aujourd’hui, même si elle n’est plus assignée à résidence, Ioulia risque toujours d’être emprisonnée.
Si cette situation te révolte, signe notre pétition en ligne.