Écrire Ouverture du procès d’un journaliste détenu

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Saad-Eddine El Othmani et par email à l’ambassade marocaine sifamabruxe@skynet.be. N’oubliez pas de mettre dans le sujet de l’email le nom de la personne en danger : Omar Radi.

Le 23 mars, un juge d’instruction a fixé au 6 avril la première audience du procès d’Omar Radi, journaliste d’investigation marocain et virulent détracteur des autorités, qui est en détention provisoire depuis neuf mois à la prison d’Oukacha, à Casablanca.

Il va être jugé pour « atteinte à la sécurité intérieure de l’État » et pour viol. Omar Radi, qui a critiqué à maintes reprises le bilan du gouvernement de son pays en matière de droits humains, a été arrêté en juillet 2020.

Amnesty International a révélé dans un rapport que les autorités marocaines l’avaient pris pour cible en utilisant un logiciel espion fabriqué par l’entreprise israélienne NSO Group.

Omar Radi est un journaliste d’investigation et un militant marocain. Il est l’un des fondateurs et journalistes du site marocain indépendant d’actualités Le Desk, qui publie des contenus critiques à l’égard des autorités. Il travaille également pour plusieurs médias nationaux et internationaux, notamment la station de radio Atlantic Radio, les magazines Le Journal Hebdomadaire et TelQuel et le site d’actualités Lakome. Ses enquêtes s’intéressent à des affaires politiques, notamment aux relations entre les élites du pouvoir politique et du monde des affaires au Maroc, et à la corruption au sein des autorités. En 2013, il a été lauréat du prix du journalisme d’investigation décerné par l’organisation International Media support (IMS) et l’Association marocaine pour le journalisme d’investigation (AMJI) pour une enquête sur l’exploitation de carrières de sable publiée sur Lakome. En 2016, il a été l’auteur d’un rapport d’enquête sur l’affaire des « Serviteurs de l’État » dans lequel il a révélé les noms d’une centaine de hauts responsables qui auraient acquis illégalement des terrains publics.

Avant son placement en détention, Omar Radi a été interrogé à sept reprises par le Bureau central des enquêtes judiciaires à Casablanca. Le premier interrogatoire, qui a eu lieu le 25 juin 2020, a duré plus de cinq heures ; les enquêteurs l’ont accusé d’avoir reçu des fonds provenant de sources liées à des services de renseignement étrangers. Il a de nouveau été convoqué pour des interrogatoires les 2, 9, 13, 17, 20 et 25 juillet 2020. Le bureau du procureur près la cour d’appel de Casablanca a annoncé qu’Omar Radi faisait l’objet d’une enquête pour « attentat à la pudeur avec violence », « viol », « atteinte à la sûreté extérieure de l’État, pour avoir entretenu avec les agents d’une autorité étrangère des intelligences ayant pour objet ou ayant eu pour effet de nuire à la situation militaire ou diplomatique du Maroc » et pour « atteinte à la sécurité intérieure » en raison de la réception de fonds étrangers susceptibles de « porter atteinte à l’intégrité, à la souveraineté, ou à l’indépendance du Royaume, ou [d’]ébranler la fidélité que les citoyens doivent à l’État et aux institutions du peuple marocain », au titre des articles 485, 486, 191 et 206, respectivement, du Code pénal. Son procès pour ces chefs d’accusation a débuté le 22 septembre 2020.

Ce n’est pas la première fois qu’Omar Radi est pris pour cible par les autorités marocaines. Le 17 mars 2020, un tribunal marocain l’a condamné à une peine de quatre mois de prison avec sursis et à une amende de 500 dirhams marocains (environ 52 dollars des États-Unis) pour un tweet dans lequel il critiquait un juge de la cour d’appel ayant confirmé les lourdes peines de prison prononcées contre des militants du mouvement Hirak El-Rif. Omar Radi avait déjà auparavant fait l’objet d’un harcèlement judiciaire. En 2016 et 2017, il a couvert les manifestations du mouvement Hirak El-Rif, un mouvement social revendiquant le respect des droits sociaux et économiques dans la région du Rif, dans le nord du Maroc, qui est marginalisée. En 2018, il a coréalisé le documentaire Death Over Humiliation, portant sur des événements liés à ce mouvement dans la province d’Al Hoceïma.

Dans une autre affaire, Omar Radi et Imed Stitou, un autre journaliste, ont été arrêtés dans la nuit du 4 juillet 2020 et maintenus en garde à vue pendant 48 heures. Le 6 juillet, ils ont été conduits devant le procureur d’un tribunal de l’arrondissement d’Aïn Sebaâ à Casablanca pour « ivresse sur la voie publique » et « violence ». Le même jour, ce tribunal les a envoyés en jugement, a fixé la première audience de leur procès au 24 septembre et ordonné qu’ils soient remis en liberté dans l’attente. Omar Radi a dit qu’ils avaient été suivis dans la rue par un journaliste de Chouf TV, une chaîne de télévision favorable au gouvernement, et entraînés par celui-ci dans une altercation. Après six reports d’audience, une nouvelle a été programmée pour le 1er avril 2021.

Le rapport qu’Amnesty International a publié le 22 juin 2020 présente des éléments prouvant qu’Omar Radi a été pris pour cible par les autorités marocaines qui ont utilisé un logiciel espion fabriqué par l’entreprise israélienne NSO Group. À la suite de la publication de ce rapport, les autorités marocaines ont lancé une campagne de diffamation contre Amnesty International, dans le but de discréditer son travail et de détourner l’attention de la surveillance illégale dont font l’objet au Maroc les défenseur·e·s des droits humains et les journalistes. En octobre 2019, Amnesty International avait déjà publié un rapport présentant des éléments prouvant que les défenseurs des droits humains Maati Monjib et Abdessadak El Bouchattaoui avaient de la même façon été surveillés au moyens d’outils technologiques fabriqués par l’entreprise NSO Group. Amnesty International a souligné la gravité de la menace que représente la surveillance illégale ciblée pour les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique au Maroc.

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