Il faut réfréner les milices en Irak et amener les auteurs d’atteintes aux droits à répondre de leurs actes

Depuis juin dernier, les forces gouvernementales irakiennes ont dû abandonner une grande partie du nord de l’Irak, passé sous le contrôle du groupe armé qui se dénomme État islamique (EI), et les attaques motivées par l’intolérance religieuse se sont multipliées dans tout le pays. Des milices chiites, souvent armées et soutenues par le gouvernement irakien, continuent d’agir en recevant une coopération plus ou moins importante de la part des forces gouvernementales. Elles ont enlevé et tué des civils sunnites à Bagdad et dans le reste du territoire iraquien. Certains homicides ont eu lieu alors que la famille de la victime avait payé une rançon.

Les victimes ont été enlevées chez elles, sur leur lieu de travail ou au niveau de barrages routiers. Plus tard, bien souvent, on les a retrouvées mortes, généralement d’une balle dans la nuque, des menottes aux poignets. Dans certains cas, des hommes ont été tués - semble-t-il - en représailles ou en guise de vengeance après des attaques de l’EI.

D’autres victimes n’ont pas encore été retrouvées. Des mois après leur enlèvement, on ne connaît ni leur sort ni l’endroit où elles se trouvent. Dans la plupart des cas, leurs proches ont si peur qu’ils n’osent pas dire publiquement qu’ils les recherchent, craignant, s’ils se manifestent ainsi, d’être eux-mêmes enlevés et peut-être tués.

Les forces gouvernementales n’ont pas pu ou pas voulu assurer la sécurité et la protection de la population civile, laissant les milices agir librement et perpétrer impunément de tels crimes. Certaines milices ont été armées par l’État ; dans d’autres cas, les autorités ont accepté qu’elles s’arment elles-mêmes. Le gouvernement a laissé ces milices agir hors de tout cadre légal ou les a encouragées à le faire, et elles n’ont pas eu à rendre de comptes pour les crimes qu’elles ont perpétrés.

La présence de ces milices fait obstacle à toute possibilité de mettre en place des forces de sécurité et forces armées efficaces et responsables, capables et désireuses de protéger l’ensemble des composantes de la population et de faire appliquer la loi en toute égalité. Nous ne devons pas fermer les yeux sur la responsabilité du gouvernement irakien en ce qui concerne ces actes.

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