Les veillées des Mères du samedi doivent être autorisées

LES MÈRES DU SAMEDI RÉCLAMENT JUSTICE POUR LEURS PROCHES Initiée en 1995, la veillée pacifique des « Mères du samedi » rassemble des parents de victimes de disparitions forcées qui ont suivi le coup d’État militaire des années 1980 et à l’état d’urgence des années 1990 en Turquie. Ces parents, principalement des mères, âgées de plus de 80 ans pour certaines, se réunissent chaque semaine sur la place Galatasaray, à Istanbul, lors d’une veillée pacifique à la mémoire de leurs proches. Dans la grande majorité des cas, les circonstances exactes des disparitions et le sort des victimes restent inconnus des familles, qui ignorent même si celles-ci sont encore en vie ou non. Les responsables n’ayant jamais été traduits en justice, les manifestants réclament vérité et justice, et, protestent en particulier contre l’impunité qui prévaut pour les violations des droits de l’homme commises pendant cette période. DES REVENDICATIONS SÉVÈREMENT RÉPRIMÉES Ces rassemblements ne sont pas au goût des autorités. Le 25 août 2018, les Mères du samedi célébraient leur 700ème semaine des rassemblements pacifiques. Ce qui devait être un jour de commémoration fort est rapidement devenu le théâtre d’une violente répression de la part des autorités. Pour disperser les participants, les policiers ont fait usage d’une force excessive et démesurée. Des dizaines d’entre eux ont utilisé sans discernement du gaz lacrymogène, des canons à eau et des balles en caoutchouc, et maintenu 47 personnes (…)

LES DISPARITIONS FORCÉES EN TURQUIE

En février 2011, le Président Recep Tayyip Erdoğan a rencontré 12 proches de personnes faisant partie des centaines de disparus. À cette occasion, il a assuré que son gouvernement s’attellerait à la question des disparitions forcées, qui constitue l’une des plus graves violations des droits humains en Turquie.

Sept ans ont passé et les familles réclament toujours vérité et justice pour les parents qui leur ont été brutalement enlevés dans les années 1980 et 1990. Aujourd’hui, leur veillée hebdomadaire a été interdite et des dizaines de manifestants et manifestantes ont fait l’objet de mauvais traitements et d’un placement en détention.

Par ailleurs, la Turquie n’a toujours pas signé la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.

LES DROITS HUMAINS BAFOUÉS À TRAVERS LE PAYS

L’interdiction de la veillée des Mères du samedi est l’un des exemples les plus récents et les plus choquants de la répression perpétrée contre les défenseurs des droits humains en Turquie et souligne la volonté des autorités de museler les potentielles voix contestataires.

Si le climat de peur en Turquie est certainement antérieur à la tentative sanglante de coup d’État du 15 juillet 2016, il s’est intensifié et approfondi au lendemain de ce dernier. Et bien que l’état d’urgence ait été levé en juillet 2018, des mesures restrictives portant atteinte à l’exercice des droits de l’homme continuent à être appliquées dans tout le pays.

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