La Colombie doit protéger les défenseur·e·s des droits humains

Bernardo Cuero était le leader d’un mouvement afro-colombien de défense des familles déplacées qui, du fait du conflit, ont perdu leurs terres et dont la vie a été détruite par la violence. Son cas est emblématique de la violence extrême subie par les défenseur·e·s des droits humains en Colombie. Pendant des années, il a fait l’objet de menaces et a été victime de plusieurs tentatives de meurtre. Le 7 juin 2017, il a été assassiné devant son domicile par deux inconnus à moto, en présence de ses proches. Il est temps de rendre justice et de protéger les défenseurs des droits humains en Colombie.

ASSASSINÉ APRÈS DES ANNÉES DE MENACES Avant son assassinat, Bernardo Cuero a subi des menaces pendant des années. En 2000, des groupes paramilitaires l’ont déplacé de force de son domicile vers une autre ville de Colombie, alors qu’il venait d’être élu membre du conseil municipal. Bernardo faisait partie d’un grand mouvement civique à Tumaco (Association nationale des Afro-Colombiens déplacés — AFRODES) qui s’opposait à la présence de paramilitaires, à la pulvérisation aérienne de pesticides et à l’implantation de vastes cultures de palmiers africains dans les territoires collectifs afro-colombiens. En 2013, après avoir reçu plusieurs menaces et survécu à un homicide à la bombe, Bernardo a reçu un téléphone portable et un gilet pare-balles de l’Unité nationale de protection (UNP). En octobre 2013, il a comparu devant la Commission interaméricaine des droits de l’homme pour rendre compte de sa situation sécuritaire et de celle des autres membres de l’AFRODES. Lors de l’audience, il a critiqué le défaut d’enquête de la part de la Colombie dans les affaires de tentatives de meurtre à son encontre et à l’encontre d’autres dirigeants afro-colombiens. Le 6 juin 2016, un tueur à gages a tiré à plusieurs reprises sur la maison de Bernardo. Pourtant, en août 2016, l’UNP a demandé à Bernardo de lui rendre les éléments de protection qui lui avaient été accordés. Dans une analyse des risques pour la sécurité, l’UNP avait conclu que le défenseur n’était plus confronté à un (…)

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