Nauru et Manus : l’enfer des demandeurs d’asile

Des enfants et des adultes sollicitant l’asile, qui sont arrivés en Australie en bateau, ont été transférés de force par le gouvernement australien vers le pays isolé de Nauru ou l’île de Manus en Papouasie-Nouvelle-Guinée alors qu’ils cherchaient à se réfugier en Australie. La responsabilité du gouvernement australien Le gouvernement australien a mis en place un système qui inflige délibérément des traitements cruels et des atteintes à des milliers de personnes qui cherchent simplement un endroit sûr pour reconstruire leur vie. Et certains pays européens envisagent d’adopter les méthodes affligeantes de l’Australie. Nous ne pouvons pas laisser ces méthodes devenir le futur de la protection des réfugiés. En juillet 2016, Amnesty International a enquêté sur les conditions à Nauru, et en novembre 2013, notre équipe de chercheurs s’était rendue sur l’île de Manus. Ces enquêtes ont révélé les importants efforts que le gouvernement australien déploie pour infliger délibérément des souffrances aux réfugiés et demandeurs d’asile et pour cacher ces atteintes au reste du monde Victimes d’actes de cruauté routiniers et de négligence de la part de professionnels de la santé, beaucoup sont submergés par un sentiment de désespoir. Des adultes et des enfants ont évoqué ouvertement le fait d’avoir voulu en finir avec la vie. Cette situation doit changer L’incapacité du gouvernement australien à remédier à ces graves atteintes semble relever d’une politique délibérée visant (…)

La situation à Nauru

Actuellement, 1,200 hommes, femmes et enfants sont contraints d’y vivre dans des conditions abjectes alors qu’ils cherchaient à se réfugier en Australie. Un chercheur d’Amnesty International a même décrit cette île comme étant une « prison à ciel ouvert ».

Malgré la culture du secret entretenue par les gouvernements australiens et nauruans sur ce qu’il se passe dans ce centre de détention, Amnesty International et Human Rights Watch ont mené une enquête de 12 jours à Nauru pour faire la lumière sur la manière dont sont traitées les personnes qui sont en quête de protection et de liberté.

Cette enquête exclusive met en lumière les traitements intolérables infligés à des hommes, des femmes et des enfants. Ces personnes sont notamment victimes d’actes de cruauté routiniers et certains se voient refuser des soins médicaux de la part de la principale société de services de santé engagée par le gouvernement australien.

L’Australie transfère de force des familles avec enfants, des mineurs non accompagnés et des hommes et femmes célibataires à Nauru depuis septembre 2012, dans le cadre des protocoles d’accord conclus entre les deux pays.

Les personnes transférées à Nauru ont passé au moins un an au « Centre régional de traitement », entassées dans des tentes en vinyle. À l’intérieur du centre, les températures atteignent régulièrement 45 à 50 degrés Celsius ; le centre est soumis à des pluies torrentielles et des inondations.

Les réfugiés et les demandeurs d’asile ont qualifié les conditions dans ces camps de détention de « carcérales » : fouilles régulières de leurs tentes par les gardiens – qui confisquent les objets « interdits », y compris les vivres et les aiguilles à coudre – douches de deux minutes et toilettes immondes.

Le Centre régional de traitement est administré par une entreprise privée mandatée par le gouvernement australien, qui contrôle effectivement le centre et est tenu de garantir la santé et le bien-être des demandeurs d’asile qui y sont détenus. L’Australie partage avec Nauru la responsabilité des violations des droits humains dont sont victimes les réfugiés et les demandeurs d’asile.

Transférer de force des réfugiés et des demandeurs d’asile en les maintenant en détention prolongée dans des conditions inhumaines, en les privant de soins médicaux adéquats est contraire aux droits de ne pas être soumis à la torture, aux mauvais traitements, ni à la détention arbitraire.

Beaucoup souffrent de graves problèmes de santé qui ne sont pas traités de manière adéquate. Ceux-ci sont exacerbés par les conditions déplorables dans lesquelles ils sont contraints de vivre. Crises d’angoisse, automutilations et tentatives de suicide sont fréquentes. Des témoignages d’enfants âgés de neuf ans ont été recueillis, évoquant ouvertement leur volonté de mettre fin à leur vie.

« Les gens ici n’ont pas vraiment de vie. Nous survivons. Nous sommes des âmes mortes dans des corps bien vivants. Nous sommes des coquilles vides. Nous n’avons plus aucun espoir, ni aucune motivation », déclare une femme interviewée par nos chercheurs.

Consultez le résultat des investigations menées par Amnesty International et Human Rights Watch

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