Écrire Un journaliste a disparu dans l’est de l’Ukraine

Stanislav Aseev, un journaliste indépendant, a disparu depuis le 2 juin dans la « république populaire autoproclamée de Donetsk » (« DNR »), à l’est de l’Ukraine. Ses proches craignent qu’il ne soit détenu par les autorités de facto et qu’il risque de subir des actes de torture ou d’autres mauvais traitements.

Stanislav Aseev est un journaliste indépendant originaire de Donetsk, une ville de l’est de l’Ukraine contrôlée par les séparatistes. Il travaille sous pseudonyme, et écrit des articles sur la vie de tous les jours dans la « république populaire autoproclamée de Donetsk » (« DNR »). Stanislav Aseev a parlé pour la dernière fois à sa famille le 2 juin par téléphone, en leur disant qu’il approchait de Donetsk et qu’il leur rendrait visite le lendemain.

Stanislav Aseev n’est pas venu le 3 juin et n’a pas répondu au téléphone. Sa famille s’est rendue à son domicile pour le chercher. Elle a attendu des heures durant devant l’immeuble, sans voir aucun signe de lui. Sa famille est retournée à l’appartement le 4 juin avec le propriétaire. Lorsqu’ils ont ouvert la porte, ils ont vu des signes évidents que l’appartement avait été fouillé.
La famille de Stanislav Aseev a contacté la police locale et le « ministère de la Sûreté de l’État » pour connaître le lieu où il se trouve. Ils n’ont reçu aucune réponse à ce jour. Ils ont également visité deux centres de détention à Donetsk, mais n’ont pas réussi à le retrouver.

Depuis son dernier appel téléphonique le 2 juin, on ne dispose d’aucune information fiable sur le sort de Stanislav Aseev ni sur le lieu où il se trouve. Sa famille et ses amis craignent qu’il ne soit détenu par les autorités de la DNR. Cet homme risque d’être victime de torture et d’autres mauvais traitements.

Il est courant que le « ministère de la Sûreté de l’État » de la république populaire autoproclamée de Donetsk place des personnes soupçonnées de déloyauté envers la DNR ou d’activités subversives en détention durant 30 jours (qui peut ensuite être prolongée indéfiniment), et bien souvent ces personnes sont détenues au secret.

Le conflit dans l’est de l’Ukraine a commencé au printemps 2014, après l’annexion de la péninsule de Crimée par la Russie. En avril et mai 2014, des opposants au nouveau gouvernement à Kiev ont occupé des bâtiments appartenant à l’administration locale et aux agences chargées de l’application des lois dans plusieurs villes des régions de Donetsk et de Louhansk, dans l’est du pays (Donbass).

Réclamant plus d’autonomie au niveau local, voire l’indépendance à l’égard de l’Ukraine, et un rapprochement avec la Russie, les organisateurs de manifestations ont formé des groupes armés et ont proclamé la création de la « république populaire de Donetsk » et de la « république populaire de Louhansk ». Les autorités à Kiev ont réagi en lançant une « opération antiterroriste » (antiteroristichna operatsiya – ATO), visant à reprendre le contrôle de la zone.

Les forces de sécurité opèrent en l’absence de tout mécanisme de contrôle dans les « républiques » autoproclamées et détiennent arbitrairement des personnes dans leurs propres centres de détention. Bien souvent, les détenus sont soumis à une « détention administrative » de 30 jours pendant laquelle ils n’ont aucun contact avec le monde extérieur. Amnesty International ainsi que d’autres organisations surveillant la situation des droits humains ont également recueilli des informations sur des cas dans lesquels ces détenus ont été victimes d’actes de torture et d’autres mauvais traitements visant à leur arracher des « aveux » qui sont ensuite utilisés par un tribunal de facto.

Pour plus d’informations concernant ces pratiques, veuillez consulter le rapport conjoint en anglais d’Amnesty International et de Human Rights Watch intitulé “You Don’t Exist” : Arbitrary Detentions, Enforced Disappearances, and Torture in Eastern Ukraine, https://www.amnesty.org/en/documents/eur50/4455/2016/en/

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