Écrire Nouvelle arrestation d’un journaliste pour empêcher l’expression de vues dissidentes

Erick Kabendera est un journaliste d’investigation renommé, critique à l’égard du bilan du gouvernement tanzanien en matière de droits humains. Le 29 juillet, selon des proches, six hommes en civil sont venus le chercher à son domicile, à Dar es Salaam, et l’ont emmené sans donner d’explications. Détenu au secret pendant plus de 24 heures, il a été inculpé le 5 août de trois infractions censément commises entre les mois de janvier 2015 et de juillet 2019 à Dar es Salaam. Des inquiétudes ont également été exprimées pour son bien-être, sa santé s’étant détériorée depuis son placement en détention.

Erick Kabendera est un journaliste de renom qui a mené des enquêtes critiques à l’égard des autorités tanzaniennes, donnant des informations sur leur bilan en matière de droits humains dans le pays comme à l’étranger. Selon sa famille, six hommes en tenue civile sont venus le chercher à son domicile à Dar es Salaam le 29 juillet 2019 et l’ont emmené sans donner d’explications. Le lendemain, après plus de 24 heures de détention au secret, le chef de la police de la zone spéciale de Dar es Salaam, Lazaro Mambosasa, a convoqué une conférence de presse, annonçant qu’Erick Kabendera avait été arrêté et faisait l’objet d’un interrogatoire portant sur la validité de sa citoyenneté tanzanienne.
Si la police l’a interrogé sur des infractions séditieuses présumées, Erick Kabendera a été inculpé de trois infractions (crime organisé, non-paiement d’impôt et blanchiment d’argent) censément commises entre janvier 2015 et juillet 2019 à Dar es Salaam.
Le procès d’Erick Kabendera devant un tribunal de Dar es Salaam a été reporté à quatre reprises ces deux derniers mois, l’accusation demandant plus de temps pour l’enquête. Lors du dernier report en date, l’audience a été ajournée parce qu’Erick Kabendera était en mauvaise santé et avait besoin d’une prise en charge médicale urgente. Depuis lors, il a été autorisé à recevoir des soins à l’hôpital d’Amana.
En vertu de la Loi de 1985 relative à la procédure pénale, les personnes poursuivies pour des infractions économiques ne peuvent prétendre à une libération sous caution et peuvent être maintenues en détention provisoire dans l’attente des résultats d’une enquête. Erick Kabendera est actuellement incarcéré dans la prison de très haute sécurité de Segerea, à Dar es Salaam.
Depuis l’entrée en fonctions du président John Magufuli en novembre 2015, son gouvernement recourt à des lois répressives pour restreindre la liberté d’expression et la liberté de la presse, en violation de la Constitution tanzanienne et des obligations internationales du pays en matière de droits humains. Les restrictions en question, appliquées par la police et les autorités réglementaires, sont utilisées pour arrêter et détenir arbitrairement des journalistes critiques à l’égard des politiques du gouvernement tanzanien et de son bilan en matière de droits humains dans le pays et à l’étranger.

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