Écrire Des militants arrêtés pour avoir organisé des manifestations

Sept militants ont été arrêtés entre le 15 et le 17 mars à Niamey, au Niger, après avoir organisé une manifestation le 15 mars.

Ils sont poursuivis pour organisation d’un rassemblement non autorisé et complicité dans la dégradation de biens publics, incendie volontaire et homicide avec circonstances atténuantes.

Moussa Tchangari, Halidou Mounkaila, Habibou Soumaila, Moundi Moussa et Maikoul Zodi se trouvent en détention depuis le 19 mars. Karim Tanko et Seyni Djibo ont été libérés sous caution le 19 mars.

Vendredi 13 mars, un communiqué du Conseil des ministres du Niger a été rendu public, concernant les mesures prises pour lutter contre la propagation du coronavirus COVID-19, dont une interdiction de tous les regroupements susceptibles de rassembler au moins 1 000 personnes. Une manifestation avait déjà été prévue le 15 mars, à Niamey et dans d’autres villes, organisée par la société civile pour réclamer la tenue d’une enquête sur les détournements de fonds révélés par un audit du ministère de la Défense. Les organisateurs ont décidé de maintenir la manifestation malgré l’interdiction.

Tôt dans la matinée du 15 mars, les forces de sécurité ont bloqué toutes les routes menant au site où devait se tenir la manifestation, la Place de la Concertation à Niamey. Au moins trois personnes sont mortes lorsque les forces de sécurité ont dispersé avec violence le rassemblement, à coups de gaz lacrymogènes. Des dégâts importants ont été constatés : plusieurs magasins ont pris feu près du marché de Tagabati. Des leaders de la société civile ont ensuite été arrêtés.

Karim Tanko, secrétaire financier de Tournons la Page (TLP Niger), Moussa Tchangari, secrétaire général d’Alternative Espace Citoyen, et Halidou Mounkaila, du syndicat des enseignants (SYNACEB), ont été arrêtés séparément le 15 mars.

Lundi 16 mars, Maikoul Zodi, coordinateur national de Tournons la Page (TLP), Moundi Moussa, journaliste, syndicaliste et membre de TLP, ont eux aussi été interpellés.

Habibou Soumaila, secrétaire régional des communications et de l’information de TLP Niger, à Niamey, a été arrêté le 17 mars.
Moussa Tchangari, Halidou Mounkaila, Moundi Moussa, Maikoul Zodi et Habibou Soumaila sont poursuivis pour organisation d’un rassemblement non autorisé et complicité dans la dégradation de biens publics, incendie volontaire et homicide avec circonstances atténuantes. Deux autres membres de la société civile, Karim Tanko et Seyni Djibo, ont été inculpés de participation à un rassemblement non autorisé.

Sani Chekaraou, président du Syndicat des commerçants importateurs et exportateurs du Niger, a lui aussi été arrêté le 16 mars et est poursuivi pour « voie de fait sur les autorités du grand marché ». Il est détenu à Niamey.
Le 20 mars, ils ont été transférés dans des prisons séparées : Moussa Tchangari se trouve à la prison de Tillabery (100 km de Niamey), Halidou Moukaila à la prison du Camp pénal à Dey Keyna (111 km de Niamey) , Moudi Moussa à la prison de Kollo (35 km de Niamey), Maikoul Zodi à la prison d’Ouallam (100 km de Niamey) et Habibou Soumaila à la prison de Filingue (160 km de Niamey).

Le 19 mars, le Niger a signalé son premier cas de COVID-19 dans le pays. Le 20 mars, le ministère de la Justice a déclaré dans un communiqué de presse qu’à titre de mesure de prévention, toutes les visites aux détenus étaient suspendues pendant trois mois.

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