Écrire Un militant à nouveau détenu pour de fausses accusations

Oumar Sylla Guinee

Un mois après sa libération, le militant prodémocratie Oumar Sylla, alias Foniké Mengué, a de nouveau été arrêté et placé arbitrairement en détention.

Il circulait à moto accompagné d’un ami pour mobiliser des manifestants le 29 septembre quand il a été arrêté par des policiers en civil à Matoto, une commune de la capitale guinéenne, Conakry. Il a refusé de suivre ces agents car ils n’avaient pas présenté de mandat d’arrêt. Néanmoins, ils ont procédé à son arrestation de façon brutale, le blessant à la main et au doigt.

Il est depuis détenu à la prison de Conakry sur la base de fausses accusations.

Oumar Sylla est un prisonnier d’opinion et doit par conséquent être libéré immédiatement et sans condition.

Des membres du mouvement d’opposition prodémocratie FNDC ont annoncé qu’ils organisaient une manifestation le 29 septembre contre la candidature du président Alpha Condé aux élections présidentielles du 18 octobre. Cette manifestation a été interdite par les autorités locales le 22 septembre. La municipalité a invoqué l’incompatibilité entre la campagne électorale en cours et d’autres défilés.

Quelques jours avant, Alpha Condé avait annoncé la prolongation des mesures de restrictions imposées en réponse à la pandémie de COVID-19 notamment l’interdiction des rassemblements publics de plus de 100 personnes et la limitation des déplacements sur le territoire jusqu’à octobre 2020. Les rassemblements organisés par des sympathisants du gouvernement ces derniers jours ont pourtant été autorisés.

Oumar Sylla a été libéré de la prison de Conakry, la capitale guinéenne, il y a un mois, après qu’un juge a classé sans suites toutes les accusations portées à son encontre et ordonné sa libération. Il a été détenu arbitrairement pendant 132 jours entre avril et août 2020.

Dans le rapport Marcher et mourir. Urgence de justice pour les victimes de la répression des manifestations en Guinée, publié le 1er octobre (https://www.amnesty.org/fr/documents/afr29/2937/2020/fr/), Amnesty International indique avoir recensé au moins 70 arrestations arbitraires en Guinée entre octobre 2019 et juillet 2020.

Ces personnes ont été arrêtées uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté de réunion pacifique et d’expression. Au moins 50 personnes ont été tuées au cours de manifestations par des membres de la police et de l’armée pendant la même période.

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