Écrire Leopoldo López n’est pas autorisé à s’entretenir avec ses avocats

Leopoldo López, un prisonnier d’opinion venezuelien, n’a pas pu s’entretenir avec ses avocats depuis le 8 avril. Bien que ses proches soient autorisés à lui rendre visite depuis le 7 mai, les autorités continuent cependant de bafouer son droit d’être défendu.

Le 7 mai, les autorités pénitentiaires ont autorisé Lilian Tintori, la femme de Leopoldo López, à lui rendre visite, mettant ainsi fin à une période de 35 jours de détention à l’isolement illégale et injustifiée. Cependant, ces mêmes autorités continuent d’empêcher Leopoldo López de s’entretenir avec ses avocats, qui n’ont pas pu le voir depuis le 8 avril. Il s’agit d’une violation de son droit d’être défendu.

Les avocats de Leopoldo López ont également fait part de leurs inquiétudes quant à sa santé, demandant aux autorités de lui permettre de consulter un médecin de son choix pouvant évaluer son état de santé physique et mentale.

Leopoldo López, qui dirige le parti d’opposition Voluntad Popular, est en détention depuis le 18 février 2014 au Centre national des accusés militaires (CENAPROMIL), une prison militaire située à Los Teques, à la périphérie de Caracas, la capitale du Venezuela. Cet homme est un prisonnier d’opinion et doit être libéré immédiatement et sans condition. En effet, sa détention est arbitraire, les charges retenues contre lui n’ont jamais été dûment étayées et il a manifestement été condamné en raison de considérations politiques.

Leopoldo López, chef de file du parti d’opposition venezuelien Voluntad Popular, s’est rendu de lui-même à la Garde nationale le 18 février 2014, à la suite d’une manifestation qu’il avait organisée. Il a été poursuivi pour une série d’infractions, notamment pour terrorisme, homicide, coups et blessures graves, incitation à la violence, dégradation de biens publics, incendie volontaire et association de malfaiteurs en vue de commettre une infraction. Il est incarcéré depuis lors.
En août 2014, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a estimé que la détention de Leopoldo López était arbitraire, et le haut-commissaire aux droits de l’homme a demandé aux autorités venezueliennes de libérer cet homme sans délai.

Le 13 février 2015, des gardiens ont fait une descente dans la cellule de Leopoldo López, endommageant certains de ses effets personnels, notamment des photographies et des documents, dans le but, semble-t-il, de l’intimider.
Le 10 septembre 2015, Leopoldo López a été condamné à 13 ans et neuf mois de réclusion pour conspiration, incendie volontaire, incitation à commettre une infraction et dégradation de biens publics. Le 13 août 2016, la Cour d’appel a confirmé ce jugement.

Le 6 décembre 2016, le Conseil pour la protection de l’enfance et de la jeunesse de la municipalité de Chacao a ordonné au directeur de la prison de permettre à Leopoldo López de recevoir des visites de ses enfants ; visites qui lui étaient refusées à l’époque.

Le 8 avril 2017, les autorités pénitentiaires ont empêché ses proches de lui rendre visite, et les ont informés qu’il avait été placé en détention à l’isolement. Les avocats de Leopoldo López n’ont pas été informés de la procédure ou de la décision relative à son placement à l’isolement, ni du contenu ou des motifs de cette décision. De ce fait, il est privé de son droit d’être défendu.

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