Écrire Le procès de militants non conforme aux normes d’équite

Le procès de 15 jeunes militants arrêtés après avoir participé à une réunion organisée en juin dernier à Luanda, la capitale de l’Angola, sur des questions de politique et de gouvernance, ne respecte pas les normes d’équité reconnues par le droit international. Deux militantes figurent aussi parmi les accusés dans cette affaire.

Le procès des 15 jeunes militants s’est ouvert le 16 novembre 2015. Les proches des accusés, les médias, les représentants diplomatiques, les observateurs indépendants et le public ne sont pas autorisés à assister aux audiences, ce qui bafoue le droit à un procès public. Le tribunal a passé deux jours à lire les quelque 200 pages d’un manuscrit rédigé par l’un des prévenus, Domingos da Cruz, au début du procès, retardant ainsi la procédure. Les 15 militants ont été relâchés le 18 décembre 2015 et assignés à résidence.

Le procès a repris le 11 janvier. Une cinquantaine de témoins à charge doivent encore être entendus. Étant donné qu’aucune de ces personnes ne s’est présentée le 12 janvier, le procès a été ajourné au 25 janvier afin de laisser au tribunal le temps de les convoquer. Néanmoins, tous les témoins n’ont pas été informés à temps et la prochaine audience aura finalement lieu le 8 février.

Les 15 militants ont été arrêtés et placés en détention par les forces de sécurité angolaises entre le 20 et le 24 juin 2015 à Luanda après avoir participé à une réunion pacifique visant à débattre de sujets liés à la politique et à la gouvernance sous le mandat du président José Eduardo dos Santos. Les militantes Laurinda Gouveia et Rosa Conde sont jugées dans la même affaire, bien qu’elles n’aient pas été appréhendées.
Amnesty International considère les 15 jeunes hommes assignés à résidence comme des prisonniers d’opinion car leur procès est clairement motivé par des considérations politiques et uniquement dû à l’exercice pacifique de leur droit à la liberté d’expression. Si les deux militantes sont arrêtées, l’organisation les considèrera elles aussi comme des prisonnières d’opinion.

Le 16 septembre 2015, les 17 militants ont été accusés d’avoir fomenté une « rébellion » et « conspiré contre le président », des faits considérés comme des infractions portant atteinte à la sûreté de l’État et passibles de trois ans d’emprisonnement maximum ou d’une amende.

Manuel Chivonde, Henrique Luaty da Silva Beirão et Osvaldo Sérgio Correia Caholo sont accusés d’autres infractions, à savoir changement illégal de nom (passible d’une amende), falsification de documents (passible de deux à huit ans d’emprisonnement) et vol de documents (passible de deux à huit ans d’emprisonnement et d’une amende) respectivement.

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