Écrire La santé d’un avocat affectée par une surveillance constante

Jiang Tianyong, avocat spécialisé dans la défense des droits humains, continue à faire l’objet d’une surveillance étroite, bien qu’il ait été libéré de prison en février 2019. L’ingérence persistante des autorités l’empêche de bénéficier d’une attention médicale adaptée.

Jiang Tianyong a besoin de recevoir immédiatement des soins de santé dignes de ce nom, car il garde des séquelles des actes de torture qu’il a subis en prison.

Jiang Tianyong a été reconnu coupable d’« incitation à la subversion de l’État » par le tribunal populaire intermédiaire de la ville de Changsha le 21 novembre 2017. Il a été condamné à deux ans d’emprisonnement et à trois ans de privation de ses droits politiques. En prison, son état de santé s’est rapidement détérioré. Jiang Tianyong a déclaré qu’on lui faisait prendre de force des médicaments inconnus deux fois par jour, et son père l’a vu avec les mains et les pieds attachés à une chaise en acier.

Le jour de sa libération de prison, Jiang Tianyong, son père et sa sœur ont immédiatement été emmenés contre leur gré. Selon Jiang Tianyong, il a ensuite été conduit dans un hôtel de la ville de Zhengzhou, et n’a été ramené chez ses parents qu’après avoir entamé une grève de la faim en signe de protestation contre les restrictions à sa liberté imposées par les autorités.
Des proches lui ayant rendu visite ont eux aussi été harcelés. Quand Wang Qiaoling, l’épouse de Li Heping, un autre avocat défenseur des droits humains, a essayé de rendre visite à Jiang Tianyong le 2 mars 2019, elle a été placée en garde à vue pendant six heures dans un poste de police.

Entretemps, Jiang Tianyong a été ramené chez lui. Ce soir-là, une fois Wang Qiaoling libre et attablée avec la famille pour le dîner, un groupe de policiers a fait irruption chez Jiang Tianyong avec des caméras vidéo. Le responsable de l’équipe de police s’est alors assis pour écouter leurs conversations, allant jusqu’à les interrompre et leur interdire de parler de cas de défenseur·e·s des droits humains.

À la suite d’une vague de répression sans précédent lancée par le gouvernement contre les avocat·e·s spécialistes des droits humains et d’autres militant·e·s, quelque 250 personnes ont été interrogées ou placées en détention par des agents chargés de la sûreté de l’État depuis le 9 juillet 2015. De nombreux avocat·e·s spécialisés dans la défense des droits humains et militant·e·s en faveur de ces droits ont continué à être persécutés, harcelés et surveillés, même après leur remise en liberté.

Wang Yu, la première avocate arrêtée dans le cadre de cette opération de répression de grande ampleur en 2015, n’a pas pu reprendre son activité après sa libération car elle avait été radiée du barreau. Elle n’a pas non plus été autorisée à quitter la Chine, les autorités ayant refusé de lui délivrer un passeport, sans lui donner de raison.

Jiang Tianyong est intervenu dans plusieurs affaires très médiatisées et a soutenu d’autres défenseurs des droits humains, dont l’avocat spécialiste des droits humains Gao Zhisheng, qui a été emprisonné et constamment harcelé en raison de ses activités en faveur de ces droits, et le militant juridique aveugle Chen Guangcheng, qui a dénoncé des pratiques d’avortement forcé imposées par les autorités locales à des habitantes du village de Dongshigu (ville-préfecture de Linyi, province du Shandong). Avant son incarcération la plus récente, Jiang Tianyong avait été détenu en mars 2014, après être allé enquêter avec trois autres avocats dans une « prison noire » (c’est-à-dire un lieu de détention non officiel) à Jiansanjiang (province de Heilongjiang), où se trouvaient, semble-t-il, des adeptes du Fa Lun Gong.

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