Motiur Rahman Nizami, dirigeant du parti politique Jamaat e Islami, avait formé un recours contre la confirmation de la peine capitale prononcée à son encontre mais la Cour suprême l’a débouté. Il a désormais épuisé toutes les voies de recours et il ne lui reste qu’une seule possibilité : obtenir une grâce présidentielle. Il risque d’être exécuté sous peu.
Motiur Rahman Nizami, dirigeant actuel du parti d’opposition du Bangladesh Jamaat e Islami (« Parti islamique »), a été condamné à mort par le Tribunal pour les crimes de droit international en octobre 2014. Cette juridiction a été instaurée en 2010 par le gouvernement pour enquêter sur les affaires de violations des droits humains de grande ampleur commises durant la guerre d’indépendance du Bangladesh, en 1971. Motiur Rahman Nizami a été condamné pour des meurtres, des viols et le massacre de nombreux intellectuels.
Il a fait appel de la décision du Tribunal pour les crimes de droit international mais, le 6 janvier, la Division d’appel de la Cour suprême a confirmé sa condamnation à mort. Après l’annonce du jugement, le 15 mars, il a formé un recours devant la Cour suprême, qui l’a débouté le 5 mai. Il a désormais épuisé toutes ses voies de recours, qui sont moins nombreuses dans les cas traités par le Tribunal pour les crimes de droit international que dans les affaires de droit commun. Il risque d’être exécuté sous peu, à moins d’obtenir une grâce présidentielle. Il n’a pas encore décidé s’il en ferait la demande.
Jusque-là, le Tribunal pour les crimes de droit international a condamné 21 personnes à mort pour des crimes commis durant la guerre d’indépendance du Bangladesh. Ces trois dernières années, quatre des personnes condamnées par cette instance ont été exécutées. Amnesty International est profondément préoccupée car les graves problèmes d’équité entachant les procès qui se déroulent devant le Tribunal pour les crimes de droit international n’ont pas été résolus. Les Nations unies et d’autres organisations sérieuses partagent ces craintes.