Écrire Deux militants en faveur de la démocratie sont placés en détention

Le 7 mars, Ibrahima Diallo et Sékou Koundono, militants en faveur de la démocratie du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), ont été arrêtés à Conakry, en Guinée.

La veille de leur arrestation, ils sont intervenus à titre de porte-parole lors d’une conférence de presse au cours de laquelle ils ont accusé la Direction centrale de la police judiciaire d’avoir procédé à des écoutes téléphoniques, à des actes de torture et à d’autres mauvais traitements.

Le 9 mars, ils ont été inculpés sans aucun fondement d’agression, d’outrage à un fonctionnaire public et de production et diffusion de données menaçant l’ordre public et la sécurité.

Le 7 mars, Ibrahima Diallo, coordinateur des opérations du FNDC, se trouvait chez lui avec son épouse Asmaou Barry et le militant Sékou Koundono lorsqu’une vingtaine d’agents de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) sont entrés dans la maison, sans mandat.

Selon l’épouse d’Ibrahima Diallo, deux agents de la BRI ont escaladé le mur pour ouvrir le portail. Ils ont cassé le portail, puis la deuxième porte pour entrer dans la maison.

Le FNDC est une coalition d’organisations non gouvernementales et de partis d’opposition qui ont boycotté le processus de consultation à l’origine des manifestations nationales contre une éventuelle révision de la Constitution en octobre 2019. Depuis que le FNDC a annoncé les premières manifestations, de nombreux manifestants et passants ont été tués au cours d’actions de protestation. Des dirigeants de mouvements en faveur de la démocratie et de nombreux manifestants ont été arrêtés et condamnés.

Le 22 octobre 2019, le tribunal de Dixinn a déclaré Abdourahamane Sano, Alpha Soumah (alias Bill de Sam), Ibrahima Diallo, Bailo Barry et Sékou Koundouno coupables d’« incitation directe à un rassemblement non armé ». Abdourahamane Sano a été condamné à un an de prison et les autres à six mois. Ils ont été libérés sous caution le 28 novembre 2019, dans l’attente de l’examen de leur recours.

La veille de leur arrestation, le FNDC avait organisé une conférence de presse à la maison de la presse de Conakry pour répondre aux accusations portées contre eux par le directeur de la Direction centrale de la police judiciaire (DPJ) et dénoncer la mise sur écoute téléphonique des membres du mouvement.

Durant une conférence de presse, le 5 mars, le commissaire Fabou Camara, qui dirige la Direction centrale de la police judiciaire (DPJ), a établi un lien entre l’incendie d’une citerne dans le quartier de Tombolia, dans la nuit du 26 au 27 février, et les activités du FNDC. Le commissaire a expliqué comment, au moyen d’infiltrations et de mises sur écoute téléphonique, les services de police sous sa direction sont parvenus à la conclusion que l’incendie comptait parmi les nombreux actes de violence décidés au cours d’une réunion de planification à laquelle « d’autres membres du FNDC ont participé ».

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