Écrire Un avocat spécialiste du droit de l’environnement placé en résidence surveillée

Steven Donziger sorti de prison mais pas libre

Le 9 décembre, Steven Donziger, avocat spécialiste des droits humains et défenseur des droits environnementaux, a été libéré afin de purger le reste de sa peine en résidence surveillée. Le 1er octobre, il avait été condamné à six mois d’emprisonnement pour « outrage à magistrat », pour des raisons politiques.

Auparavant, il avait déjà passé plus de deux ans en résidence surveillée dans le cadre d’une procédure qui, selon des experts des Nations unies, était dépourvue de tout fondement juridique, allait à l’encontre de nombreuses normes relatives à l’équité des procès et était une forme de représailles pour les activités qu’il avait menées en tant qu’avocat.

Les autorités doivent veiller à ce qu’il soit libéré immédiatement et sans condition, en annulant son placement en résidence surveillée.

Le 9 décembre, Steven Donziger, avocat spécialiste des droits humains et défenseur des droits environnementaux, a été libéré pour purger le reste de sa peine en résidence surveillée. Si c’est une très bonne nouvelle qu’il ne soit plus derrière les barreaux, il doit malgré tout demeurer en résidence surveillée pendant le reste de sa peine. Aussi Amnesty International demande-t-elle sa libération immédiate et inconditionnelle.

Le réseau Actions Urgentes d’Amnesty International s’est mobilisé massivement dans le monde entier, à tel point que deux boîtes de réception ciblées ont dû fermer. Steven Donziger est extrêmement reconnaissant pour le soutien qu’il a reçu et toutes les lettres de solidarité qui lui sont également parvenues. Nous continuerons de faire campagne avec nos organisations partenaires afin de convaincre le ministère de la Justice de reprendre l’affaire.

Avant d’être incarcéré, il est resté plus de 800 jours en résidence surveillée pour « outrage à magistrat », une accusation motivée par des considérations politiques, qui fait l’objet d’un recours. La cour d’appel devrait rendre son jugement dans les semaines qui viennent. Amnesty International continue de réclamer la libération immédiate et inconditionnelle de Steven Donziger, demandant désormais l’annulation de son placement en résidence surveillée. Elle demande que le ministère de la Justice assume la compétence dans cette affaire, à la place du procureur privé actuel. Enfin, elle invite les autorités américaines à mettre pleinement en œuvre l’opinion du Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, notamment en diligentant une enquête approfondie sur les circonstances qui ont conduit à la détention arbitraire de Steven Donziger.

Steven Donziger a commencé à travailler dans le domaine de la justice environnementale en 1993, lorsqu’il s’est rendu en Équateur et a rejoint une équipe d’avocats représentant des victimes de déversements de pétrole dans une affaire emblématique contre la société Chevron, accusée d’être responsable d’une catastrophe écologique liée au pétrole, largement considérée comme l’une des plus graves de l’histoire contemporaine.

En 2011, après des années de procédures judiciaires, un tribunal équatorien a statué que Chevron était responsable d’avoir causé de graves dommages écologiques à la forêt amazonienne et de graves atteintes à la santé des communautés qui y vivaient. Il a établi que cette société avait délibérément déversé des milliards de gallons de déchets pétroliers sur des terres ancestrales indigènes pour réduire ses coûts, et l’a condamnée à verser des milliards de dollars de dommages et intérêts.

Après avoir perdu le procès en Équateur, Chevron a sorti tous ses actifs du pays pour se soustraire au paiement des dommages et intérêts, et a menacé les victimes équatoriennes d’« une vie entière de poursuites » si elles n’abandonnaient pas l’affaire. Chevron a ensuite engagé une action en justice aux États-Unis contre tous les plaignants nommés dans le procès dont la société avait fait l’objet en Équateur, ainsi que contre Steven Donziger et d’autres avocats, des organisations non gouvernementales et un certain nombre d’experts qui leur avaient apporté leur soutien.

Les procédures judiciaires qui ont suivi ont été entachées d’irrégularités qui rendent la détention de Steven Donziger arbitraire, notamment d’un manque d’impartialité des tribunaux, d’une ingérence disproportionnée dans le droit de Steven Donziger à la liberté, visant à contourner la confidentialité des échanges entre l’avocat et ses clients, et d’une prolongation de sa privation de liberté au-delà de la durée maximale prévue pour les charges retenues contre lui.

En 2019, le juge présidant le procès civil contre Steven Donziger a pris la décision très inhabituelle de désigner un cabinet d’avocats privé pour tenir le rôle de procureur spécial dans le procès au pénal pour « outrage à magistrat », les services du procureur fédéral du district sud de New York refusant de se saisir de l’affaire. Le 6 août 2019, le juge présidant le procès pénal pour « outrage à magistrat » a ordonné à Steven Donziger de remettre son passeport aux autorités et de se soumettre à la fois au port d’un bracelet électronique et à une assignation à résidence. Steven Donziger est privé de liberté depuis lors.

Le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire est un groupe d’experts indépendants nommés par le Conseil des droits de l’homme et mandatés pour enquêter sur les cas de privation de liberté imposée arbitrairement ou de manière incompatible avec les normes internationales. Les avis de ce Groupe de travail sont des décisions faisant autorité d’un mécanisme d’experts des Nations unies et ont un poids juridique considérable. Les obligations figurant dans les traités internationaux qui constituent la base des décisions des groupes de travail sont juridiquement contraignantes pour les États parties. Les États-Unis sont partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) depuis 1992.

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