Écrire Un universitaire en grève de la faim privé de médicaments

Abduljalil al Singace, qui a été injustement emprisonné et qui est en grève de la faim depuis un an – depuis le 8 juillet 2021 –, a annoncé le 29 juin qu’il allait également cesser de prendre une solution saline, afin de protester contre le fait que les autorités bahreïnites ne lui donnent pas certains des médicaments qui lui sont prescrits, ce qui avive les inquiétudes concernant son état de santé déjà très fragile.

Cet universitaire et défenseur des droits humains bahreïnite, condamné à la réclusion à perpétuité, est incarcéré depuis plus de 11 ans dans la prison de Jaw en raison de sa participation pourtant pacifique au soulèvement de 2011 à Bahreïn.

Il doit être libéré immédiatement et sans condition et, en attendant, il doit bénéficier immédiatement de tous les soins médicaux dont il a besoin.

Abduljalil al Singace est un universitaire, blogueur et défenseur des droits humains bahreïnite. Il fait partie des 14 militants de l’opposition qui ont été appréhendés entre le 17 mars et le 9 avril 2011 pendant le soulèvement bahreïnite. La plupart d’entre eux ont été interpellés en pleine nuit par des groupes d’agents des forces de sécurité qui ont effectué des descentes à leurs domiciles et les ont emmenés dans un lieu inconnu, où ils ont été détenus au secret pendant plusieurs semaines. Beaucoup ont dit avoir été torturés pendant les premiers jours de leur détention, alors qu’ils étaient interrogés par des membres de l’Agence nationale de sécurité. Aucun n’a été autorisé à consulter un avocat pendant ces interrogatoires qui ont eu lieu après leur arrestation.

Certains ont vu leurs représentants légaux lors de leur comparution devant le procureur militaire, avant le procès. D’autres n’ont pu s’entretenir avec eux qu’au moment de la première audience, en mai 2011. C’est aussi à cette occasion qu’ils ont tous revu leurs familles pour la première fois depuis leur arrestation. Le 22 juin 2011, le Tribunal pour la sûreté nationale, une juridiction militaire, a condamné les militants à des peines allant de deux ans de prison à la réclusion à perpétuité pour des infractions comprenant la « création de groupes terroristes en vue de renverser la monarchie et de modifier la Constitution ». En avril 2012, l’affaire a été transférée à une juridiction civile pour un procès en appel. Le 6 janvier 2013, la Cour de cassation a confirmé le jugement initial.

En juin 2011, la Commission d’enquête indépendante de Bahreïn, établie par décret royal, a été chargée d’enquêter sur les violations des droits humains commises à la suite des manifestations antigouvernementales de février et mars 2011 et de les signaler. Lors de la publication du rapport de cette Commission, en novembre 2011, le gouvernement bahreïnite s’est engagé publiquement à mettre en œuvre les recommandations qui y étaient formulées. Cependant, les autorités ont recouru à une répression soutenue ces 10 dernières années, démantelant les groupes d’opposition et les médias indépendants et condamnant des militants et militantes pacifiques à de lourdes peines d’emprisonnement.

Le rapport de la Commission d’enquête décrivait les actes de torture et les autres mauvais traitements infligés à Abduljalil al Singace, indiquant que la police l’avait roué de coups la nuit pendant deux mois alors qu’il était à l’isolement, avait visé son handicap en le privant de ses béquilles, l’obligeant à « rester debout sur une jambe pendant des périodes prolongées » et enfonçant sa béquille « dans ses parties génitales », et avait « menacé de le violer et tenu des propos obscènes au sujet de sa femme et de sa fille ».

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