Écrire Un producteur de télévision détenu en Corée du Nord depuis 50 ans

Hwang Won, un ancien producteur de télévision sud-coréen, n’a pas été autorisé à rentrer dans son pays d’origine depuis son arrivée involontaire en Corée du Nord à bord d’un avion détourné, le 11 décembre 1969. Malgré les demandes répétées de sa famille, cela fait 50 ans que les autorités nord-coréennes refusent de révéler si Hwang Won est encore en vie et l’endroit où il se trouve. Les autorités sud-coréennes doivent appeler les autorités nord-coréennes à donner des informations précises sur Hwang Won, qui aura 82 ans cette année.

La guerre de Corée (1950-1953) a entraîné un déplacement massif de population et conduit à la séparation involontaire de nombreuses familles de part et d’autre de la frontière intercoréenne depuis l’accord d’armistice de 1953. La guerre, cependant, n’a pas pris fin officiellement avec cet accord. Les deux Corées restant de fait en guerre, la Corée du Nord, ces dernières décennies, a continué à recourir à des méthodes telles que l’enlèvement de Sud-Coréens ou de personnes d’autres nationalités, entraînant la disparition forcée de ces personnes. Le gouvernement nord-coréen a même reconnu l’enlèvement de 13 ressortissants japonais en 2002, mais cinq d’entre eux seulement ont été autorisés à rentrer au Japon.

Comme Hwang Won, nombre de personnes retenues en captivité en Corée du Nord avaient des compétences particulières. D’après les informations fournies à Hwang In-cheol par un intermédiaire qui a aidé des personnes ayant quitté la Corée du Nord à contacter leurs proches une fois de retour chez elles, et parfois à les faire sortir du pays, Hwang Won a travaillé pour les agences de radiodiffusion d’État nord-coréennes. Toutefois, selon des témoignages émanant notamment d’anciennes victimes d’enlèvements commis par la Corée du Nord, les personnes emmenées de force en Corée du Nord sont privées non seulement du droit de quitter le pays, mais aussi du droit d’y circuler librement. La plupart d’entre elles sont exposées au risque de subir des actes de torture ou d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, de faire l’objet d’un niveau de surveillance étatique plus élevé que les autres habitants de la Corée du Nord, et d’être désavantagées en matière d’éducation et d’emploi.

En 2000, le ministère de l’Unification de la Corée du Sud a publié une liste de 516 personnes ayant « disparu » à la suite d’enlèvements qui auraient été perpétrés par la Corée du Nord depuis l’armistice de 1953. Une loi obligeant les autorités à établir une distinction claire entre « personnes déplacées » et « personnes enlevées » a été adoptée la même année, mais dans la pratique, cela a peu été fait. De fait, bien que Hwang In-cheol et son père figurent sur la liste des familles séparées de part et d’autre de la frontière intercoréenne et éligibles pour une réunion, les deux États n’ont pas fait grand chose pour déterminer le sort de Hwang Won. Les réunions de famille sont coorganisées par les gouvernements des deux Corées, mais elles n’ont lieu que sporadiquement, en fonction de l’état des relations politiques entre les deux gouvernements. Alors que plus de 60 000 familles sont éligibles, une centaine seulement sont réunies à l’occasion de chacun de ces événements. Seule une passagère de l’avion détourné à bord duquel Hwang Won se trouvait a retrouvé sa famille de cette façon. Les chances que Hwang In-cheol puisse savoir ce qu’il en est de la situation de son père uniquement par le biais de ces réunions organisées sont donc extrêmement faibles.

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