Écrire Un mort, deux hommes libérés et 30 toujours détenus

Loreom Joseph Longie, qui était détenu arbitrairement depuis le 24 septembre 2014 au siège du Service national de la sûreté et du renseignement dans le quartier de Djebel, est décédé le 17 juillet. Benjamin Taban et Joseph Ngec ont été libérés mais 30 autres hommes sont toujours détenus arbitrairement au siège du Service national de la sûreté et du renseignement.
Loreom Joseph Longie, 36 ans, est décédé le 17 juillet en début de matinée à l’hôpital universitaire de Djouba, où il recevait des soins. Il y avait été admis le 14 juillet. Amnesty International a appris que les mauvaises conditions régnant au centre de détention du Service national de la sûreté et du renseignement – violences physiques, nourriture insuffisante et soins médicaux rudimentaires, notamment – avaient peut-être contribué à sa mort. Loreom Joseph Longie souffrait, semble-t-il, d’une infection à ténia non traitée, qui avait endommagé son foie.
Il avait été arrêté fin septembre 2014 à Kapoeta, dans l’État de l’Équatoria oriental, par des agents du Service national de la sûreté et du renseignement. Il a été détenu trois jours à Kapoeta, pendant lesquels il a été interrogé au sujet de ses liens présumés avec le Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan-Opposition (MPLS/APLS-O) et soumis à des actes de torture et à d’autres mauvais traitements. Des agents du Service national de la sûreté et du renseignement l’ont passé à tabac, lui ont transpercé les testicules avec des aiguilles et lui ont versé du plastique fondu sur la peau. Il a ensuite été transféré à Djouba et détenu au siège du Service national de la sûreté et du renseignement, situé dans le quartier de Djebel, jusqu’à sa mort.
Il y a passé 22 mois aux mains du Service national de la sûreté et du renseignement, sans être inculpé ni déféré à un juge.
Benjamin Taban et Joseph Ngec, quant à eux, ont été libérés début juin. Trente autres hommes sont toujours détenus arbitrairement au siège du Service national de la sûreté et du renseignement et privés du droit de comparaître rapidement devant un juge et du droit de contester la légalité de leur détention. Certains d’entre eux sont détenus au secret, coupés de leur famille et du reste du monde.

Amnesty International a recueilli des informations sur la multiplication des violations commises par le Service national de la sûreté et du renseignement et d’autres organes chargés de la sécurité depuis le début du conflit, à la mi-décembre 2013. Le nombre de disparitions forcées, d’arrestations arbitraires, d’exécutions extrajudiciaires et de détentions ne cesse d’augmenter. Des cas de torture et d’autres mauvais traitements en détention ont notamment été signalés.
Amnesty International craint que, outre les 30 hommes, d’autres personnes soient détenues arbitrairement non seulement au siège du Service national de la sûreté et du renseignement à Djouba mais aussi dans d’autres lieux de détention gérés par cet organe ou par l’armée sur l’ensemble du territoire. Les détenus consomment des aliments peu variés et on ne leur sert parfois qu’un repas par jour. Ils dorment à même le sol et ne bénéficient pas de soins médicaux adéquats. Certains ont été battus, en particulier pendant les interrogatoires ou à titre punitif. Ces conditions de détention s’apparentent à des mauvais traitements.
La Loi de 2014 relative au Service national de la sûreté et du renseignement accorde à cet organe des pouvoirs étendus en matière d’arrestation et de détention sans prévoir de surveillance judiciaire ni de garanties contre d’éventuels abus. Ce texte ne précise pas que les détenus ne peuvent être placés que dans des lieux de détention officiels et ne garantit pas les droits élémentaires à une procédure régulière comme le droit à un avocat ou le droit d’être jugé dans un délai raisonnable. Il donne carte blanche au Service national de la sûreté et du renseignement pour continuer à pratiquer la détention arbitraire comme elle l’a toujours fait et même à y avoir de plus en plus recours, ce en toute impunité.
Noms : Alison Mogga Tadeo, Aloro John, Andria Baambe, Angelo Banaveso, Ayume Dada, Chandiga Felix, Daniel Bakumba, Davide Peter, Eli Duku Nimaya, Emilio Paul, George Livio Bahara, Gwagbwe Christopher, John Mboliako, Jorem Eseru, Justin Yasir, Justine Peter, Justine Wanawila, Kennedy Kenyi, Lado James, Lokolong Joseph, Martin Augustino, Michael Sokiri, Mike Tyson, Ochaya Godfrey Saverio, Ocitti Richard Okumu, Otihu Lawrence, Paul Baba, Richard Otti, Sokiri Felix Wani, Tartisio Oshini

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