Écrire Un militant du droit à l’éducation arrêté arbitrairement

Pour AGIR : copiez-collez le modèle de lettre ci-dessous dans le cadre bleu et envoyez-le au Directeur des renseignements. Vous pouvez également envoyer un email à l’ambassade d’Afghanistan à Bruxelles : Info.brussels@mfa.af et consulate.brussels@mfa.af

Vous pouvez aussi personnaliser votre courrier avant de l’envoyer, cela augmentera la probabilité qu’il parvienne à son destinataire. Veillez à ce que votre courrier soit respectueux et persuasif - n’utilisez pas de langage haineux. Expliquez que vous suivrez de près cette campagne et que vous en parlerez à d’autres personnes.

Pour que nous puissions faire un suivi des actions, merci de mettre action@amnesty.be en copie cachée (Cci) de votre mail.

Matiullah Wesa a été arrêté arbitrairement par la Direction générale du renseignement (GDI) des talibans le 27 mars 2023, alors qu’il revenait de la prière du soir à la mosquée.

Le lendemain, la GDI a effectué une perquisition à son domicile et a saisi son téléphone et son ordinateur personnels.

Le 29 mars, le porte-parole des talibans a confirmé son interpellation, l’accusant d’activités illégales.

Sa famille n’a pas été autorisée à lui rendre visite et il ne dispose d’aucun recours pour contester la légalité de sa détention.

Matiullah Wesa est un défenseur de l’éducation, fondateur et directeur de PenPath, un collectif de 3 000 bénévoles qui font campagne dans des districts et provinces reculés d’Afghanistan sur l’importance de l’éducation, particulièrement l’éducation des filles. PenPath a mis en place un programme bénévole afin de faire progresser les droits humains et l’accès des filles à l’éducation.

Au départ, par l’intermédiaire de PenPath, Matiullah Wesa et ses collègues travaillaient avec des dignitaires religieux et des anciens des tribus pour obtenir le soutien de la communauté en faveur de l’éducation de tous les enfants, en créant des écoles dans les villages où il n’y avait pas d’enseignement public et en envoyant des salles de classe mobiles dans les régions les plus reculées.

Depuis que les talibans ont pris le contrôle de l’Afghanistan le 15 août 2021 et interdit aux filles de poursuivre leurs études secondaires, puis universitaires, Matiullah Wesa mène des campagnes et des réunions publiques pour réclamer que les talibans réouvrent les institutions d’enseignement pour les filles et les femmes dans le pays. C’est une personnalité publique, qui partage les avancées de ses campagnes et de ses engagements, ainsi que des photos et des vidéos de ses actions. Son travail de sensibilisation n’a cessé de mettre en avant l’importance de l’éducation des filles, la nécessité de rouvrir immédiatement les écoles de filles et leur droit à l’éducation en vertu de la loi islamique.

À la suite de son arrestation arbitraire, les talibans n’ont pas répondu positivement à la requête d’anciens de la communauté qui ont traversé tout l’Afghanistan pour les rencontrer et réclamer sa libération.

D’aucuns craignent que tous les membres et bénévoles de PenPath qui participent à des campagnes publiques en faveur de l’éducation des filles, à des manifestations pacifiques et à des activités de sensibilisation soient en danger. En conséquence, ils sont entrés en clandestinité et ont supprimé leurs comptes de réseaux sociaux, craignant d’être eux aussi arrêtés si Matiullah Wesa n’est pas libéré. Avant l’arrestation de Matiullah Wesa, la Direction générale du renseignement (GDI) des talibans avait déjà arrêté arbitrairement d’autres personnes, dont des journalistes, des militantes et des universitaires qui protestaient contre la politique draconienne des talibans et les critiquaient publiquement. Le sort de ces dissidents placés en détention demeure inconnu.

Dans son second rapport au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, Richard Bennett, rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Afghanistan, notait le rétrécissement rapide de l’espace civique, les défenseur·e·s des droits humains, les organisations de la société civile et les journalistes étant soumis à d’intenses pressions. D’après ses conclusions, les autorités ont renforcé les restrictions et la surveillance imposées aux défenseur·e·s des droits humains, qui font l’objet d’intimidations, notamment par des appels téléphoniques, des visites à leur domicile, des agressions physiques et verbales et des arrestations arbitraires, ce qui engendre un climat de peur et un sentiment de désespoir. Le rapporteur spécial fait part de vives inquiétudes concernant la sécurité et la protection des défenseur·e·s qui changent régulièrement de lieu par crainte des talibans et de leurs menaces. Il a également signalé que les talibans avaient fait une descente dans les locaux de plusieurs organisations de la société civile et exigé les noms et les coordonnées du personnel et des personnes associées, et parfois de leurs proches.

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