Écrire Un militant détenu arbitrairement depuis 200 jours

Abdul Karim Ali Cameroun

Pour AGIR : copiez-collez le modèle de lettre ci-dessous dans le cadre bleu en l’adressant à Joseph Beti Assomo, Ministre de la Défense de la République du Cameroun et en mettant en copie l’ambassade : defcamer@gmail.com et embassy@cameroon.be

Vous pouvez aussi personnaliser votre courrier avant de l’envoyer, cela augmentera la probabilité qu’il parvienne à l’autorité responsable. Veillez à ce que votre courrier soit respectueux et persuasif - n’utilisez pas de langage haineux. Expliquez que vous suivrez de près cette campagne et que vous en parlerez à d’autres personnes.

Pour que nous puissions faire un suivi des actions, merci de mettre action@amnesty.be en copie cachée (Cci) de votre mail.

Le militant pacifiste Abdul Karim Ali est détenu arbitrairement depuis le 11 août 2022. Il a été interrogé à plusieurs reprises au sujet d’une vidéo qu’il a enregistrée le 9 juillet 2022, dans laquelle il accusait un responsable militaire camerounais d’avoir torturé des civil·e·s.

Deux de ses amis sont également détenus en raison de leurs liens avec lui. Tous trois ont été officiellement placés en détention provisoire le 2 février 2023, pour « hostilité à l’égard de la patrie », « non-signalement », « sécession » et « rébellion ». La détention d’Abdul Karim Ali semble être motivée uniquement par sa vidéo du 9 juillet ou son militantisme en faveur de la paix, en violation de son droit à la liberté d’expression.

Les autorités camerounaises doivent abandonner les charges retenues contre ces trois hommes si elles ne sont pas en mesure de fournir rapidement des éléments fiables laissant soupçonner une infraction reconnue par le droit international.

Abdul Karim Ali, Rabio Enuah et Yenkong Sulemanu ont comparu à trois reprises devant le tribunal militaire de Yaoundé. Lors de la troisième audience, ils ont été officiellement placés en détention provisoire par un juge d’instruction, pour « hostilité à l’égard de la patrie », « non-signalement », « sécession » et « rébellion ».

La famille proche d’Abdul Karim Ali a été contrainte d’entrer dans la clandestinité après avoir reçu des menaces. Amnesty International a appris que son épouse avait été menacée au moyen d’appels téléphoniques anonymes, qui l’ont amenée à fuir leur domicile. Au cours de ces appels, elle a été sommée de ne pas alerter des personnes en dehors du Cameroun sur la situation de son mari, et il lui a été demandé d’apporter les passeports de celui-ci et du reste de la famille aux militaires qui le détenaient.

Ce n’est pas la première fois qu’Abdul Karim Ali est détenu vraisemblablement en raison de son militantisme. Il avait déjà été arrêté le 25 septembre 2019 et conduit au centre de détention du Secrétariat d’État à la Défense où il avait été incarcéré, initialement sans pouvoir consulter un avocat pendant cinq jours, avant d’être finalement libéré quelques semaines plus tard, le 1er novembre 2019, sans avoir été inculpé.

Depuis 2016, les autorités du Cameroun ont emprisonné des centaines de personnes qui n’ont fait qu’exercer pacifiquement leur droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Parmi elles, cinq journalistes sont actuellement détenus, de même que 62 personnes ayant participé à des manifestations organisées par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), un parti politique d’opposition. Des centaines d’arrestations ont également eu lieu lors de manifestations pacifiques contre la discrimination ressentie à l’égard des régions anglophones du pays. Beaucoup de personnes détenues ont été déclarées coupables par des tribunaux militaires sur la base d’accusations érigeant en infraction le droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique, en violation des normes internationales relatives aux droits humains.

La détention de personnes ayant simplement exercé leurs droits aux libertés d’expression et de réunion pacifique est arbitraire et contraire à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui ont été ratifiés par le Cameroun.

De plus, le Cameroun est signataire de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, dont l’article 2 définit la disparition forcée comme « l’arrestation, la détention, l’enlèvement ou toute autre forme de privation de liberté par des agents de l’État ou par des personnes ou des groupes de personnes qui agissent avec l’autorisation, l’appui ou l’acquiescement de l’État, suivi du déni de la reconnaissance de la privation de liberté ou de la dissimulation du sort réservé à la personne disparue ou du lieu où elle se trouve, la soustrayant à la protection de la loi. » Étant partie à cette Convention, le Cameroun « doit s’abstenir d’actes qui priveraient un traité de son objet et de son but ».

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