Écrire Un militant arrêté et détenu

Le 28 avril, Mubarak Bala, un humaniste nigérian de premier plan, a été arrêté par des policiers à son domicile de Kaduna, dans le nord-ouest du Nigeria, et accusé de blasphème après avoir écrit un message sur Facebook dans lequel il exprimait ses convictions le 27 avril.

Le 30 avril, il a été transféré à Kano, dans une région conservatrice du nord du pays où la dissidence religieuse est réprouvée. Il est actuellement détenu à l’isolement au quartier général de la police de l’État de Kano. I

l n’a pas été autorisé à s’entretenir avec un avocat ni avec sa famille. Selon ses associés, il a subi des mauvais traitements en garde à vue.

Avant son arrestation, Mubarak Bala a reçu des menaces de mort émanant de groupes extrémistes de l’État de Kano pour avoir exprimé ouvertement ses convictions religieuses dissidentes. Après son arrestation, le 28 avril, le commandement de la police de l’État de Kaduna a déclaré qu’il avait été placé en détention sur ordre du commandement de la police de l’État de Kano. Plus tard dans la journée, une pétition rédigée par un groupe d’avocats est apparue sur les réseaux sociaux.
Adressée au commandement de la police de l’État de Kano, elle accusait Mubarak Bala d’outrage à l’islam et exhortait la police à l’arrêter et à le poursuivre pour blasphème.

Cet homme n’a pas été déféré à la justice et on ignore quand il sera inculpé car il est actuellement détenu au secret.

La loi islamique est en vigueur dans 12 États du nord du Nigeria, à dominante musulmane, y compris dans celui de Kano, où le blasphème est passible de la peine de mort. La section 210 du Code pénal de cet État dispose : « Quiconque insulte publiquement ou tente d’inciter à l’outrage religieux, par quelque moyen que ce soit et d’une manière susceptible de troubler la paix, sera puni d’une peine d’emprisonnement de deux ans au maximum. »

En 2015, un tribunal islamique a condamné huit hommes et une femme à mort pour outrage au prophète Mahomet dans l’État de Kano. Leur procès s’est déroulé en secret, après qu’une partie du tribunal a été incendiée par des manifestants en colère. On ignore toujours si les accusés ont interjeté appel.

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