Écrire Une marche des fiertés dispersée avec une force excessive

Turquie Marche des fiertés

La police a dispersé violemment la marche des fiertés organisée par des étudiant·e·s sur le campus de l’Université technique du Moyen-Orient (ODTÜ) à Ankara.

Trente-sept étudiant·e·s ont été arrêtés, dont certains après avoir été traînés par terre. Tous ont été relâchés par la suite.

Amnesty International avait appelé le rectorat de l’université à respecter le droit de réunion pacifique des personnes participant à cette marche.

Le 7 juin, le rectorat de l’Université technique du Moyen-Orient (ODTÜ) a envoyé un courriel à tous les étudiant·e·s pour les informer que la police interviendrait si leur marche des fiertés prévue sur le campus était maintenue.

Amnesty International a appelé le recteur à veiller à ce que la marche des fiertés prévue le 10 juin puisse avoir lieu sans restriction, y compris sans intervention policière. L’organisation a rappelé que l’interdiction de la marche représentait une restriction injustifiable du droit à la liberté d’expression et du droit de réunion pacifique des étudiant·e·s et du personnel de l’ODTÜ, en soulignant que la raison invoquée dans le courriel envoyé le 7 juin par le rectorat, à savoir le « tort qui serait causé au prestige de l’université », ne faisait pas partie des motifs autorisés par la législation turque et n’était pas recevable au regard du droit international relatif aux droits humains et des normes en la matière, que la Turquie est tenue de respecter.

Le jour de la marche, les autorités ont déployé sur le campus des policiers antiémeutes et en civil ainsi que des bus, placés avant le départ du cortège, pour transporter les étudiant·e·s arrêtés. Quand quelques centaines de personnes ont commencé à défiler, la police antiémeutes est intervenue pour disperser cette manifestation pacifique en ayant recours à une force excessive, notamment en tirant des projectiles à billes poivre. Trente-sept étudiant·e·s ont été arrêtés, dont certains après avoir été traînés par terre. Plusieurs ont affirmé avoir été maltraités lors de leur arrestation ou en détention.

L’Action urgente d’Amnesty International a joué un rôle important pour faire pression sur la direction de l’université afin qu’elle annule sa décision d’empêcher arbitrairement la marche des fiertés sur le campus. Le rectorat de l’ODTÜ a publié une déclaration après les événements pour tenter de justifier sa décision de ne pas autoriser la marche et de solliciter une intervention de la police. Amnesty International suivra les éventuelles enquêtes et poursuites pénales qui pourraient avoir lieu à la suite de cet épisode.

L’association étudiante METU LGBTIQAA+ Solidarity a exprimé sa profonde gratitude envers toutes les personnes qui ont soutenu l’organisation de la marche :

« METU LGBTIQAA+ Solidarity remercie toutes les personnes qui ont apporté leur soutien à la 10e Marche des fiertés de l’ODTÜ que nous avons réalisée malgré la répression des autorités et la violence de la police. Nous sommes convaincus que la lutte pour les droits des LGBTIQAA au sein de l’ODTÜ et en Turquie ne peut continuer qu’avec ce soutien et cette solidarité, en dépit des tentatives d’intimidation. Avec toute notre affection et notre solidarité. »

J'agis

Aucune action complémentaire n’est requise. Un grand merci à toutes les personnes qui ont envoyé des appels.


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