Écrire Un dissident kurde victime de disparition forcée

Edris Feqhi kurde Iran

Pour AGIR : copiez-collez le modèle de lettre ci-dessous dans le cadre bleu en l’adressant au Responsable du pouvoir judiciaire iranien Gholamhossein Mohseni Ejei, en l’envoyant à l’ambassade de la République islamique d’Iran en Belgique : secretariat@iranembassy.be ; iranemb.bru@mfa.gov.ir.

Vous pouvez aussi personnaliser votre email avant de l’envoyer, cela augmentera la probabilité qu’il arrive dans la boîte de réception du Responsable du pouvoir judiciaire. Veillez à ce que votre courrier électronique soit respectueux et persuasif - n’utilisez pas de langage haineux. Expliquez que vous suivrez de près cette campagne et que vous en parlerez à d’autres personnes.

Pour que nous puissions faire un suivi des actions, merci de mettre action@amnesty.be en copie cachée (Cci) de votre mail.

Le parquet iranien et des agents des services de sécurité et de renseignement ont soumis un dissident kurde iranien, Edris Feqhi, à une disparition forcée depuis juillet 2021 dans la province de l’Azerbaïdjan occidental.

Cet homme risque toujours de subir des actes de torture et d’autres mauvais traitements.

Le 27 juillet 2021, les pasdaran (gardiens de la révolution) iraniens ont annoncé dans une déclaration diffusée par des médias publics qu’ils avaient « identifié et neutralisé une équipe terroriste, composée de trois personnes et missionnée pour mener des actions destructrices et portant atteinte à la sécurité, à proximité de Boukan ». Cette déclaration précisait que deux membres de l’équipe avaient été tués et le troisième blessé. Le 6 août 2021, le Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK) a publié un communiqué identifiant les deux hommes tués comme Edris Feqhi et Mohsen Ghaderi. La famille d’Edris Feqhi a alors organisé ses funérailles, en l’absence de son corps. Selon un témoin qui a parlé à Amnesty International, des agents du ministère du Renseignement ont fait irruption pendant la cérémonie, interrogé plusieurs proches du présumé défunt et ont détenu l’un d’eux pendant plusieurs jours.

Plus tard en août 2021, les proches d’Edris Feqhi se sont rendus de Sanandaj, dans la province du Kurdistan, où ils vivent, au village d’Elm Abad et d’autres villages de l’Azerbaïdjan occidental pour recueillir des informations sur les circonstances de sa mort supposée et celle de Mohsen Ghaderi. Ils ont également contacté plusieurs organismes gouvernementaux et bases militaires de la région pour tenter de retrouver le corps d’Edris Feqhi. Ils ont alors été informés par plusieurs témoins que Mohsen Ghaderi avait survécu aux tirs et quitté l’Iran, tandis qu’Edris Feqhi avait été arrêté, emmené à l’hôpital d’Arefian, à Orumiyeh, dans la province de l’Azerbaïdjan occidental, puis transféré dans un lieu inconnu. À l’hôpital d’Arefian, du personnel médical leur a déclaré ne pouvoir fournir aucune information. Ils ont intensifié leurs recherches lorsque l’ONG Kurdistan Human Rights Network (KHRN) a signalé en septembre 2021 qu’un ancien détenu avait vu Edris Feqhi dans un centre de détention des gardiens de la révolution au sein de la caserne d’Almahdi, à Orumiyeh. Ils sont allés sur place à plusieurs reprises pour tenter d’obtenir des informations, mais les gardiens de la révolution leur ont répondu qu’Edris Feqhi n’y était pas détenu et leur ont conseillé de demander une autorisation écrite de visite au bureau des relations publiques de l’Organisation du renseignement des gardiens de la révolution, appelé « bureau 114 », ou à la sixième chambre du parquet, tous deux situés à Orumiyeh.

En novembre 2021, la famille a obtenu un rendez-vous avec l’enquêteur en chef (bazpors) à la sixième chambre du parquet. Celui-ci a démenti les informations données en septembre 2021 sur la détention d’Edris Feqhi et déclaré que le parquet ne disposait d’aucune information à son sujet.

Amnesty International a appris qu’Edris Feqhi avait été militant de la société civile et défenseur de l’environnement dans la province du Kurdistan pendant de nombreuses années. Selon un communiqué publié le 6 août 2021 par le PJAK, face à l’intensification des attaques visant les militants de la société civile, Edris Feqhi aurait décidé de rejoindre la branche politique de cette organisation et sa base dans le nord de l’Irak. Le PJAK a une branche politique et une branche armée. Les personnes qui rejoignent sa branche politique portent parfois des armes, notamment lorsqu’elles vont en Iran à des fins de recrutement ou d’organisation politique, mais elles n’ont pas pour mission de mener des attaques armées contre les pouvoirs publics.

Un journaliste local qui a enquêté sur les circonstances de l’embuscade de juillet 2021, y compris en interrogeant des témoins sur les lieux, a déclaré en août 2021 à KHRN qu’Edris Feqhi et Mohsen Ghaderi n’étaient pas armés au moment des faits. D’après lui, les gardiens de la révolution les ont identifiés après que la personne chez qui ils logeaient en Iran les a dénoncés.

Le droit à la liberté d’expression inclut le droit de défendre pacifiquement toute idée ou vision politique n’impliquant pas d’incitationà la discrimination, à l’hostilité ou à la violence.
Ce droit est protégé par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), que l’Iran a ratifié.

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