Écrire Des dirigeants d’une minorité religieuse déclarés coupables de blasphème

Trois adeptes du courant religieux Millah Abraham ont été reconnus coupables de blasphème et condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trois à cinq ans. Ils ont été déclarés coupables alors qu’ils n’avaient fait qu’exercer pacifiquement leur droit à la liberté de pensée, d’opinion et de religion. En conséquence, ils doivent être libérés immédiatement et sans condition.
Le 7 mars 2017, Ahmad Mushaddeq, Mahful Muis Tumanurung et Andry Cahya ont été déclarés coupables de blasphème par le tribunal de district de Djakarta-Est. Tous trois avaient été arrêtés et placés en détention le 25 mai 2016, puis inculpés de blasphème au titre de l’article 156(a) du Code pénal et de « trahison » (makar) au titre des articles 107 et 110 du Code pénal. Le tribunal les a acquittés du chef de « trahison ».
Ces trois dirigeants du Fajar Nusantara (Gafatar), mouvement aujourd’hui dissous, sont des adeptes du courant religieux Millah Abraham, considéré comme « hérétique » par les autorités indonésiennes parce qu’il mêle les enseignements religieux de l’islam, du christianisme et du judaïsme.
En Indonésie, le droit à la liberté de religion et de conviction est garanti non seulement en vertu de l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), auquel cet État est partie, mais aussi au titre des articles 28E et 28I de la Constitution. Cependant, les dispositions des articles 156 et 156(a) du Code pénal relatives au blasphème prévoient des poursuites pénales pour « toute personne qui, d’une façon délibérée et publique, exprime des opinions ou se livre à des activités en principe assimilables à de l’hostilité et considérées comme blasphématoires ou irrespectueuses à l’égard d’une religion pratiquée en Indonésie ».
Ahmad Mushaddeq et Mahful Muis Tumanurung ont été condamnés à cinq ans d’emprisonnement et Andry Cahya à trois ans d’emprisonnement.

Le Fajar Nusantara (ou Gafatar) a été fondé en janvier 2012 et comportait des antennes dans 14 provinces. Cependant, ce groupe religieux a été dissous en août 2015 par ses membres, qui n’ont pas pu obtenir d’autorisation d’enregistrement auprès du ministère de l’Intérieur. Le 29 février 2016, le ministre des Affaires religieuses, le procureur général et le ministre de l’Intérieur ont publié le décret ministériel conjoint n° 93/2016 interdisant le courant religieux Millah Abraham, dont les adeptes sont d’anciens membres du Gafatar.
Par le passé, des fidèles du mouvement Millah Abraham et d’anciens membres du Gafatar ont été attaqués et emprisonnés uniquement en raison de leurs croyances religieuses. En janvier 2016, une foule a pris d’assaut et incendié neuf maisons appartenant à des membres de cette communauté dans le district de Menpawah (province de Kalimantan-Ouest). Après ces attaques, au moins 2 000 de ces membres ont été déplacés contre leur gré par les forces de sécurité locales vers des centres d’accueil temporaires dans le district de Kubu Raya et dans la ville de Pontianak (province de Kalimantan-Ouest), puis transférés dans plusieurs sites sur l’île de Java, sans avoir été consultés au préalable. En avril 2008, Ahmed Mushaddeq, le dirigeant d’Al Qiyadah, a été déclaré coupable au titre de l’article 156(a) du Code pénal indonésien et condamné à quatre ans d’emprisonnement par le tribunal du district de Djakarta-Sud pour avoir dirigé une « secte hérétique » et prétendu être un prophète. En juin 2008, le tribunal du district de Makassar, dans la province de Sulawesi-Sud, a déclaré 21 membres d’Al Qiyadah coupables de blasphème, également au titre de l’article 156(a) du Code pénal. En juin 2015, six membres du Gafatar vivant dans la province de l’Aceh ont été déclarés coupables d’« insulte à la religion » en vertu de l’article 156 du Code pénal et condamnés à quatre ans d’emprisonnement par le tribunal du district de Banda Aceh.
L’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), auquel l’Indonésie est partie, dispose que « ce droit [à la liberté de pensée, de conscience et de religion] implique la liberté d’avoir ou d’adopter une religion ou une conviction de son choix » et que « nul ne subira de contrainte pouvant porter atteinte à sa liberté d’avoir ou d’adopter une religion ou une conviction de son choix ».
Par le passé, Amnesty International a déjà appelé les autorités indonésiennes à abroger toutes les dispositions de la législation et de la réglementation imposant des restrictions du droit à la liberté d’expression, de pensée, de conscience et de religion qui outrepassent ce qui est permis en vertu du droit international relatif aux droits humains, ou à modifier ces dispositions afin de les rendre conformes aux obligations internationales de l’Indonésie en matière de droits humains.
Ahmad Mushaddeq, Andry Cahya et Mahful Muis Tumanurung
Hommes

Le Fajar Nusantara (ou Gafatar) a été fondé en janvier 2012 et comportait des antennes dans 14 provinces. Cependant, ce groupe religieux a été dissous en août 2015 par ses membres, qui n’ont pas pu obtenir d’autorisation d’enregistrement auprès du ministère de l’Intérieur. Le 29 février 2016, le ministre des Affaires religieuses, le procureur général et le ministre de l’Intérieur ont publié le décret ministériel conjoint n° 93/2016 interdisant le courant religieux Millah Abraham, dont les adeptes sont d’anciens membres du Gafatar.
Par le passé, des fidèles du mouvement Millah Abraham et d’anciens membres du Gafatar ont été attaqués et emprisonnés uniquement en raison de leurs croyances religieuses. En janvier 2016, une foule a pris d’assaut et incendié neuf maisons appartenant à des membres de cette communauté dans le district de Menpawah (province de Kalimantan-Ouest). Après ces attaques, au moins 2 000 de ces membres ont été déplacés contre leur gré par les forces de sécurité locales vers des centres d’accueil temporaires dans le district de Kubu Raya et dans la ville de Pontianak (province de Kalimantan-Ouest), puis transférés dans plusieurs sites sur l’île de Java, sans avoir été consultés au préalable. En avril 2008, Ahmed Mushaddeq, le dirigeant d’Al Qiyadah, a été déclaré coupable au titre de l’article 156(a) du Code pénal indonésien et condamné à quatre ans d’emprisonnement par le tribunal du district de Djakarta-Sud pour avoir dirigé une « secte hérétique » et prétendu être un prophète. En juin 2008, le tribunal du district de Makassar, dans la province de Sulawesi-Sud, a déclaré 21 membres d’Al Qiyadah coupables de blasphème, également au titre de l’article 156(a) du Code pénal. En juin 2015, six membres du Gafatar vivant dans la province de l’Aceh ont été déclarés coupables d’« insulte à la religion » en vertu de l’article 156 du Code pénal et condamnés à quatre ans d’emprisonnement par le tribunal du district de Banda Aceh.
L’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), auquel l’Indonésie est partie, dispose que « ce droit [à la liberté de pensée, de conscience et de religion] implique la liberté d’avoir ou d’adopter une religion ou une conviction de son choix » et que « nul ne subira de contrainte pouvant porter atteinte à sa liberté d’avoir ou d’adopter une religion ou une conviction de son choix ».
Par le passé, Amnesty International a déjà appelé les autorités indonésiennes à abroger toutes les dispositions de la législation et de la réglementation imposant des restrictions du droit à la liberté d’expression, de pensée, de conscience et de religion qui outrepassent ce qui est permis en vertu du droit international relatif aux droits humains, ou à modifier ces dispositions afin de les rendre conformes aux obligations internationales de l’Indonésie en matière de droits humains.
Ahmad Mushaddeq, Andry Cahya et Mahful Muis Tumanurung
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