Au Malawi, des milliers de personnes albinos et leurs familles vivent dans la crainte d’un acte de violence, qui peut prendre la forme d’un enlèvement, d’une mutilation voire d’un homicide. Amnesty International est extrêmement préoccupée par leur sécurité. En effet, au moins 11 personnes albinos ont été tuées dans le pays depuis décembre 2014.
Au Malawi, des milliers de personnes albinos vivent dans la peur d’être enlevées ou tuées car les parties de leur corps font l’objet d’un trafic lié à la sorcellerie. À la connaissance d’Amnesty International, au moins 11 ont été assassinées dans ce pays et cinq enlevées depuis décembre 2014. On ignore toujours où se trouvent ces dernières. Rien qu’en 2015, 45 autres actes de violence visant des personnes albinos ont été signalés, notamment des enlèvements et des profanations de tombe.
Harry Mokoshini, un garçon albinos de neuf ans du village de Moto (district de Machinga), a été enlevé le 26 février au soir par des inconnus qui ont fait irruption au domicile familial. Ces hommes ont menacé et blessé sa mère en emmenant l’enfant. Le 3 mars, une tête a été retrouvée dans un village voisin. Les autorités ont confirmé qu’il s’agissait de celle de Harry Mokoshini. Aucun suspect n’a été arrêté à la suite de ce crime.
Eunice Phiri, une femme albinos de 53 ans, a été piégée le 23 janvier par trois hommes, dont son propre frère, qui l’ont convaincue de les accompagner en Zambie. Son corps a été découvert par un gardien de troupeau le 28 janvier dans le parc national de Kasungu ; on lui avait coupé les bras.
Face à la multiplication des actes de violence visant des personnes albinos, certaines familles ont retiré leurs enfants de l’école. D’autres ont déménagé en ville pour limiter les risques. Le droit des personnes albinos de circuler librement est fortement restreint étant donné que beaucoup d’entre elles doivent être accompagnées par des membres de leur famille pour des raisons de sécurité.