Écrire Craintes pour la sécurité d’un défenseur des droits humains

Amnesty International craint pour la sécurité d’Evan Mawarire. Ce pasteur dirige le mouvement #ThisFlag, qui est actif sur les réseaux sociaux et a appelé à une journée « ville morte » au Zimbabwe. Il est recherché par la police depuis qu’une juridiction répressive a abandonné la charge pesant sur lui et ordonné sa libération. Récemment, des défenseurs des droits humains et des militants ont été menacés, arrêtés arbitrairement, soumis à des mauvais traitements ou victimes de tentatives d’enlèvement au Zimbabwe.
Evan Mawarire est en danger. Cet homme dirige #ThisFlag, un mouvement sans affiliation politique et actif sur les réseaux sociaux qui a lancé une journée « ville morte » au niveau national le 6 juillet afin de protester contre la dégradation des conditions socioéconomiques dans le pays. L’objectif était d’obliger l’État à écouter les revendications des citoyens. La police a convoqué Evan Mawarire au poste de police central de Harare le 12 juillet.
Lorsque celui-ci s’est présenté, il a été arrêté et inculpé d’« incitation à la violence publique » en vertu de la section 36 de la Loi de réforme et de codification du Code pénal. Le 13 juillet, il a comparu devant un tribunal, qui a décidé de requalifier les faits en « subversion d’un gouvernement conforme à la Constitution » en vertu de la section 22 de la Loi de réforme et de codification du Code pénal. Cette infraction est passible de 20 ans de réclusion. Néanmoins, Evan Mawarire a été libéré le jour même car le magistrat a finalement abandonné la charge pesant sur lui.
Son épouse a vu un véhicule de police passer près de leur domicile à deux reprises le 14 juillet. Les agents se sont immédiatement éloignés lorsqu’ils l’ont aperçue. Le 8 juillet, Evan Mawarire avait envoyé par WhatsApp un enregistrement vidéo suggérant que des inconnus avaient tenté de l’obliger à monter dans un véhicule banalisé devant chez lui. En outre, il avait reçu des menaces de mort par téléphone.

#ThisFlag est un mouvement sans affiliation politique et actif sur les réseaux sociaux sous le hashtag du même nom. Il a été fondé par Evan Mawarire, un pasteur de Harare (Zimbabwe). En avril 2016, cet homme a publié sur Internet une séquence vidéo dans laquelle il exprimait sa frustration quant à la situation du pays. En juin 2016, il a invité les citoyens mécontents à signer une pétition en ligne afin de pousser à la démission le ministre de l’Énergie et du Développement énergétique, Samuel Undenge, accusé d’avoir mal géré des fonds publics dans le cadre d’appels d’offres entachés d’irrégularités.
Le 6 juillet, Evan Mawarire a organisé une journée nationale « ville morte », qui a été massivement suivie : la majorité des Zimbabwéens travaillant dans l’économie structurée comme dans le secteur informel ont répondu à son appel en faisant la grève afin de contraindre l’État à répondre à leur demande concernant l’amélioration de la gouvernance. Il a incité la population à mener une action pacifique. Des actes de violence ont été commis néanmoins, en particulier à Bulawayo, où des bâtiments publics ont été détruits. Des manifestants ont aussi brûlé des pneus sur la route.
Evan Mawarire a ensuite demandé aux Zimbabwéens de participer à une deuxième opération « ville morte », qui devait se dérouler les 13 et 14 juillet. Le 12 juillet, il a été arrêté et inculpé d’« incitation à la violence et de trouble à l’ordre public » en vertu de la section 36 de la Loi de réforme et de codification du Code pénal (chapitre 9:23).
Nom : Evan Mawarire
Homme

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