Écrire Craintes de procès inique pour les « cinq de Tacloban »

Cinq militant·e·s ont été arrêtés le 7 février 2020, après une descente illégale dans leurs locaux. Le 23 juin, le tribunal a rejeté leur demande d’annulation de l’autorisation de perquisition utilisée, alors que les autorités n’ont pas examiné sérieusement leurs allégations indiquant que des preuves ont été fabriquées.

Amnesty International demande au ministère philippin de la Justice de mener dans les meilleurs délais une enquête approfondie, impartiale et efficace sur ces allégations et, si elles sont avérées, d’abandonner toutes les charges retenues contre ces personnes et de veiller à ce qu’elles soient libérées.

La journaliste locale Frenchie Mae Cumpio, Mariel Domequil, des Missions rurales des Philippines, la porte-parole du réseau People Surge Marissa Cabaljao, Mira Legion de la Nouvelle alliance patriotique - Visayas orientales, et Alexander Philip Abinguna, membre du Conseil national de Karapatan, ont été arrêtés le 7 février 2020 lors de descentes simultanées dans la ville de Tacloban.

Mira Legion et Marissa Cabaljao sont inculpées de détention illégale d’armes à feu, un chef d’accusation pouvant donner lieu à une libération sous caution, qu’elles ont obtenue depuis. Frenchie Mae Cumpio, Mariel Domequil et Alexander Philip Abinguna sont inculpés de détention d’armes à feu et d’explosifs, une infraction qui exclut toute possibilité de libération sous caution, et sont détenus dans la prison du poste de police de la ville de Palo.
Frenchie Mae Cumpio et Mariel Domequil ont comparu devant le tribunal le 18 février 2020 pour leur mise en accusation. Marissa Cabaljao, Mira Legion et Alexander Philip Abinguna ont comparu le 2 juin.

Le 23 juin 2020, le tribunal régional de première instance de Tacloban a rejeté la demande des militant·e·s en vue d’obtenir l’annulation de l’autorisation de perquisition utilisée lors de la descente et de l’enquête judiciaire les visant, l’exclusion des éléments de preuve saisis au cours de la descente et la restitution des objets saisis qui n’étaient pas mentionnés dans l’autorisation de perquisition. Les audiences se poursuivent.

Depuis l’entrée en fonction du président Rodrigo Duterte en 2016, les défenseurs des droits humains et les militants politiques sont de plus en plus souvent la cible de harcèlement, de menaces et d’agressions, y compris d’homicides. La plupart de ces défenseurs et militants appartiennent à des organisations que le gouvernement ou des personnes inconnues ont qualifiées de « rouges » ou désignées comme des façades légales de groupes communistes, sans éléments de preuve crédibles, une accusation qu’ils ont niée à maintes reprises.

Dans ce contexte où la situation des droits humains se dégrade, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a publié son rapport sur les Philippines le 4 juin 2020. Il y souligne que « les défenseurs des droits de l’homme font l’objet d’attaques physiques et verbales, de menaces et de harcèlement juridique depuis plus de 20 ans ». Il note en outre que le phénomène de « marquage rouge » a « fait peser une grave menace sur la société civile et la liberté d’expression ».

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