Écrire Craintes pour la sécurite d’un adolescent albinos porté disparu

Un adolescent albinos de 15 ans du village de Nambirikira (autorité traditionnelle de Kachere, district de Dedza) est porté disparu depuis le 24 avril. La police et les habitants sont à sa recherche.

David Fletcher, un adolescent albinos de 15 ans, était parti assister à un match de football dans le village lorsqu’il a disparu, le 24 avril. On ignore toujours tout de son sort. La police est à sa recherche.

Le corps en décomposition d’une jeune femme albinos de 21 ans, Enelesi Nkhata, a été découvert par des agriculteurs dans l’État de Mpale. Déposé dans une tombe peu profonde, il avait les quatre membres coupés et portait la trace d’un coup de couteau au niveau de la poitrine. Enelesi Nkhata séjournait chez sa grand-mère, dans le village de Kumtumba (autorité traditionnelle de Kaphula, district de Dedza). Gerald Phiri, un membre de sa famille lui a fait croire qu’il lui avait trouvé un emploi à Madisi (district de Dowa). Enelesi Nkhata a disparu quelques jours avant le 14 avril. Ne la voyant pas pendant plusieurs jours, des voisins ont signalé sa disparition à la police. Au moins 10 hommes, y compris des hommes d’affaires, ont été arrêtés pour leur participation présumée à son homicide. Gerald Phiri a plaidé coupable de « conspiration en vue de commettre un crime » et « enlèvement en vue de commettre un meurtre » en vertu des sections 404 et 261 du Code pénal. Il a été condamné à cinq et 12 ans d’emprisonnement, respectivement.

Le crâne et les vêtements de Whitney Chilumpha, une fillette de deux ans enlevée à son domicile par des inconnus, ont été retrouvés le 13 avril à Balantha Hills. Deux suspects, dont le père de l’enfant, ont été arrêtés.

Au Malawi, des milliers de personnes albinos vivent dans la peur d’être enlevées ou tuées car les parties de leur corps font l’objet d’un trafic lié à des pratiques rituelles. À la connaissance d’Amnesty International, au moins 12 ont été assassinées dans ce pays et cinq enlevées depuis décembre 2014. On ignore toujours où se trouvent ces dernières. Entre décembre 2014 et avril 2016, 69 autres actes de violence visant des personnes albinos ont été signalés, notamment des enlèvements et des profanations de tombe dans le but de rechercher les ossements des défunts albinos.

L’albinisme est une maladie héréditaire congénitale, rare et non contagieuse. Les deux parents sont nécessairement porteurs du gène défaillant, même s’ils ne sont pas albinos. Il s’agit d’une pathologie qui touche aussi bien les hommes que les femmes de tous les continents, quelle que soit leur origine. Elle se caractérise par une absence de pigmentation (mélanine) au niveau des cheveux, de la peau et des yeux, qui entraîne une sensibilité au soleil et à la lumière vive. Par conséquent, presque toutes les personnes albinos souffrent de déficience visuelle et sont prédisposées aux cancers de la peau. Il n’existe aucun traitement.

Au Malawi, la majorité des albinos vivent à la campagne dans une extrême pauvreté. Des croyances erronées et des superstitions mettent en danger la vie et la sécurité de ces personnes, qui risquent d’être victimes de meurtre, d’enlèvement et de mutilations notamment. Les homicides rituels de personnes albinos reposent sur l’idée que leurs os et les parties de leur corps apporteraient la prospérité. C’est également la principale raison des enlèvements, tentatives d’enlèvement et autres actes de violence visant des personnes albinos au Malawi. Les rares auteurs présumés arrêtés par le passé ont été acquittés ou condamnés à des peines légères. Les pouvoirs publics ne font rien pour amorcer un changement d’attitude de la société à l’égard de l’albinisme et les personnes albinos sont toujours en danger ; des enfants ont même été enlevés et vendus par des membres de leur famille.

Dans une déclaration publiée le 19 mars 2015, le président du Malawi Peter Mutharika a condamné les agressions contre les albinos et a appelé les services de police à arrêter les auteurs présumés de ces actes et à protéger les personnes exposées. Même si la police a procédé à quelques arrestations, des préoccupations demeurent quant aux défaillances des enquêtes et quant aux sentences prononcées, qui ne correspondaient pas toujours à la gravité du crime.

Un collègue de David Fletcher, qui a été vu pour la dernière fois en sa présence, a aussi disparu et demeure injoignable sur ton téléphone. Il n’est pas albinos. La police est à la recherche de ces deux hommes.

Des inconnus ont fait irruption dans la maison du village de Chiziya (district de Kasungu) où Whitney Chilumpha, une fillette de deux ans, dormait avec sa mère et l’ont enlevée. Le 3 avril, Whitney et sa mère s’étaient couchées à 20 heures. En se réveillant le lendemain matin à 4 heures, la mère de la fillette s’est rendu compte qu’elle n’était plus là. Elle a alerté immédiatement les voisins, qui se sont lancés à la recherche de Whitney, en vain. La disparition a été signalée à la police. Le crâne et plusieurs dents de Whitney, ainsi que des vêtements lui appartenant, ont été retrouvés le 13 avril. La mère de la fillette a confirmé qu’il s’agissait des vêtements qu’elle portait la nuit de sa disparition.

Harry Mokoshini, un garçon albinos de neuf ans du village de Moto (district de Machinga), a été enlevé le 26 février au soir par des inconnus qui ont fait irruption au domicile familial. Ces hommes ont menacé et blessé sa mère en emmenant l’enfant. Le 3 mars, une tête a été retrouvée dans un village voisin. Les autorités ont confirmé qu’il s’agissait de celle de Harry. Parmi les personnes arrêtées figurent notamment l’oncle de l’enfant et homme déclaré coupable en 2015 de possession d’os appartenant à une personne albinos et condamné à une amende de 20 000 kwachas malawiens (environ 26 euros).
Eunice Phiri, une femme albinos de 53 ans, a été piégée le 23 janvier par trois hommes, dont son propre frère, qui l’ont convaincue de les accompagner en Zambie. Son corps a été découvert par un gardien de troupeau le 28 janvier dans le parc national de Kasungu ; on lui avait coupé les bras.
Face à la multiplication des actes de violence visant des personnes albinos, certaines familles ont retiré leurs enfants de l’école. D’autres ont déménagé en ville pour limiter les risques.

Nom : David Fletcher et d’autres albinos au Malawi
Femmes et hommes

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