Écrire Condamnation de 17 militants, dont deux ayant des problèmes de santé

Dix-sept jeunes militants angolais ont été condamnés à des peines d’emprisonnement allant de deux ans à huit ans et demi. Ils sont tous incarcérés à l’exception de Nuno Dala, hospitalisé du fait de sa grève de la faim.

Dix-sept jeunes militants jugés pour « préparation d’actes de rébellion » et « conspiration criminelle » ont été condamnés le 28 mars et incarcérés immédiatement. Ils se sont vu infliger des peines d’emprisonnement des durées suivantes : Domingos da Cruz, huit ans et demi ; Henrique Luaty da Silva Beirao, cinq ans et demi ; Nuno Alvaro Dala, Sedrick de Carvalho, Manuel Chivonde « Nito Alves », Inocêncio de Brito, Laurinda Gouveia, Fernando António Tomás « Nicolas o Radical », Afonso Matias « Mbanza Hamza », Osvaldo Caholo, Arante Kivuvu, Albano Evaristo Bingobingo, Nelson Dibango, Hitler Jessy Chivonde et José Gomes Hata, quatre ans et demi ; Rosa Conde et Benedito Jeremias, deux ans et trois mois. Ils doivent aussi tous s’acquitter d’une amende de 50 000 kwanzas (environ 275 euros) pour frais de procédure. La défense a l’intention d’interjeter appel.

Nuno Alvaro Dala observe une grève de la faim depuis le 10 mars ; il a dû être admis à l’hôpital São Paulo. Il n’ingère que de l’eau, du jus et du thé. Son état de santé se dégrade. Il dénonce l’impossibilité d’accéder à l’épargne bancaire qui doit servir à faire vivre sa famille, notamment sa fille de 10 mois, ainsi qu’aux résultats des examens médiaux pratiqués à l’hôpital. Manuel Chivonde « Nito Alves » est dans un état critique ; il souffre d’une forte fièvre et de diarrhées. Il a besoin de toute urgence de soins médicaux de qualité.

Amnesty International considère les 17 jeunes militants cités comme des prisonniers d’opinion car leur procès était motivé par des considérations politiques et ils ont été condamnés uniquement pour avoir exercé, pourtant pacifiquement, leurs droits aux libertés d’expression et de réunion.

Les 15 hommes concernés ont été arrêtés et placés en détention par les forces de sécurité angolaises entre le 20 et le 24 juin 2015 à Luanda après avoir participé à une réunion pour débattre de préoccupations liées à la politique et à la gouvernance. Les deux femmes qui ont été inculpées à leurs côtés n’avaient pas été interpellées initialement. Ces 17 militants purgent actuellement leurs peines d’emprisonnement.

Dans ses dernières réquisitions, le procureur a fait part d’une nouvelle charge à l’encontre de Manuel Chivonde « Nito Alves » pour changement de nom illégal.

Par ailleurs, Luaty Beirão a été déclaré coupable de falsification de documents et condamné. Osvaldo Caholo, inculpé de vol de documents (infraction passible d’une peine de deux à huit ans d’emprisonnement, assortie d’une amende), sera jugé par un tribunal militaire.

Francisco Mapanda (alias « Dago Nível Intelecto »), un militant présent en tant qu’observateur au moment de la détermination de la peine, a déclaré à haute voix que le procès était « une parodie de justice ». Des poursuites ont été engagées à son encontre le jour même. Déclaré coupable d’outrage à magistrat, il a été condamné à huit mois d’emprisonnement.

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