Écrire Communautés indigènes attaquées et en danger

Les communautés indigènes pemón du parc national de Canaima (dans l’ouest du Venezuela) ont été la cible d’une violente attaque lors d’une opération militaire qui a duré deux jours et pour laquelle il n’existe aucune justification. Ces communautés craignent pour leur sécurité du fait de ces opérations et de la militarisation de leur territoire ancestral ordonnée par le gouvernement national.

Les 8 et 9 décembre, des agents de la Direction générale du contrespionnage militaire (Dirección General de Contrainteligencia Militar, DGCIM) ont mené une opération militaire sur le territoire ancestral des communautés indigènes pemón du parc national de Canaima (dans l’ouest du Venezuela). Cette opération s’est déroulée dans le contexte du magaprojet de l’Arc minier de l’Orénoque, au titre duquel ce secteur a été déclaré « zone de développement stratégique national » afin de promouvoir l’exploitation de ses ressources minérales par les entreprises, et du Plan de protection Tepuy censé lutter contre les activités minières illégales. Lors de l’opération du 8 décembre, le jeune membre de la communauté indigène Charly Peñaloza a été tué, et trois autres membres de la communauté pemón ont été blessés. Selon les victimes et les déclarations du Conseil des chefs du peuple pemón, aucun d’eux n’était armé.

Le 9 décembre, des membres des forces armées et de la DGCIM ont fermé tous les accès au parc national de Canaima, empêchant les communautés indigènes de se déplacer librement sur leur territoire traditionnel. Ils ont ensuite harcelé et attaqué de façon violente la communauté Canaima en utilisant des gaz lacrymogènes, des mitrailleuses de gros calibre et des hélicoptères.

Ces violences ont mis en danger la vie et l’intégrité physique des personnes vivant dans la communauté de Canaima, qui sont pour la plupart des indigènes. Aucun contrôle judiciaire effectif n’a été exercé, et les forces de sécurité n’ont pas été déployées pour protéger la communauté. Le Venezuela doit garantir la protection des droits humains des peuples indigènes vivant dans le parc national de Canaima et dans les secteurs de l’Arc minier de l’Orénoque.

Le territoire traditionnel du peuple pemón se trouve dans la région de l’Amazonie vénézuélienne, près des frontières du Guyana et du Brésil. La présence militaire dans cette région est liée au projet minier de l’Arc de l’Orénoque (Arco Minero del Orinoco, AMO), qui couvre 12 % du territoire national et comprend le bouclier guyanais, l’une des plus anciennes formations géologiques de la planète. L’AMO a été déclaré « zone de développement stratégique national » en février 2016 afin de promouvoir l’exploitation des importantes ressources minérales de cette zone.
Le Plan de protection Tepuy a été élaboré par le ministère de la Défense et le Commandement stratégique opérationnel des forces armées nationales bolivariennes (Ceofanb) pour empêcher les activités minières illégales dans l’État de Bolivar. Lors d’une conférence de presse tenue le 11 décembre, le ministre de la Défense Vladimir Padrino a déclaré que cette opération des 8 et 9 décembre avait été menée en concertation avec les communautés pemón. Or, dans une déclaration rendue publique le 13 décembre, les autorités traditionnelles de la communauté indigène ont démenti cette information.

La Direction générale du contrespionnage militaire (DGCIM) fait partie du ministère de la Défense vénézuélien.

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