Écrire L’armée détient de manière arbitraire des employés d’une ONG

Le 12 janvier, des agents de la direction générale du contre-renseignement militaire (Dirección General de Contrainteligencia Militar, DGCIM) à Maracaibo ont arrêté six membres du personnel d’Azul Positivo, une ONG médicale et humanitaire dans l’État de Zulia (dans l’ouest du Venezuela).

L’un d’entre eux a été libéré, mais les cinq autres sont maintenus en détention et seront inculpés. Des agents de la DGCIM ont effectué une descente dans les bureaux de l’ONG et ont saisi les équipements de travail. Les employés n’ont pas été autorisés à contacter leurs avocats ni leurs proches.

Nous demandons la libération immédiate de tous les employés d’Azul Positivo et la fin des mesures de harcèlement et des poursuites pénales visant la société civile.

Azul Positivo est une organisation non gouvernementale (ONG) qui, depuis 2004, s’efforce de promouvoir l’inclusion, la compréhension et le traitement des patients vivant avec le VIH, et s’intéresse aussi aux questions transversales comme les infections sexuellement transmissibles, la diversité et les violences sexuelles. Depuis 2006, elle développe des projets basés sur la communauté dans diverses villes et localités dans l’État de Zulia (dans l’ouest du Venezuela).

Grâce à son action, Azul Positivo contribue au travail des organismes étatiques de santé publique, comme le Service national de médecine et de sciences médicolégales, le Programme régional VIH et le ministère de la Santé. Elle est aussi l’alliée des agences du système des Nations unies telles qu’ONUSIDA, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), qui mettent en œuvre des projets relatifs à la santé sexuelle et reproductive à la frontière avec la Colombie.

Selon la Commission des droits humains de Zulia (CODHEZ), le 12 janvier 2021, vers 11h30, une commission composée d’au moins 15 agents de la Direction générale du contre-renseignement militaire (DGCIM) s’est rendue au siège de l’organisation de la société civile Azul Positivo, situé dans le centre commercial d’Aventura, dans la ville de Maracaibo, afin de mener une procédure soi-disant administrative en lien avec les activités d’aide humanitaire que mène l’organisation dans diverses communautés, dans l’État de Zulia.

Pendant plus de 6 heures, la direction et plusieurs membres de l’équipe ont été détenus dans leurs bureaux et interrogé au sujet de leur travail humanitaire. Ensuite, Johan León Reyes, Yordy Bermúdez, Layners Gutiérrez Díaz, Alejandro Gómez Di Maggio et Miguel Guerra Raydan auraient été conduits au siège de la DGCIM, sans pouvoir consulter un avocat pendant tout cette période. Plus tard ce jour-là, un autre employé d’Azul Positivo, Luis Ferrebuz, a été arrêté chez lui par des agents de la DGCIM. Miguel Guerra aurait été libéré.

Le gouvernement de Nicolás Maduro a mis en œuvre une politique de répression et harcèle, poursuit en justice et censure constamment les militant·e·s et les organisations de la société civile qui œuvrent à protéger les droits des Vénézuéliens, dans le contexte d’une crise humanitaire complexe et d’une grave crise des droits humains, qui a contraint un nombre sans précédent de Vénézuéliens à fuir en quête de sécurité et d’un avenir digne à l’étranger. En décembre 2020, plus de 5,4 millions de personnes avaient fui le pays.

Il ne s’agit pas d’un événement isolé. Depuis début janvier, la société civile au Venezuela a signalé une nouvelle vague de répression contre les militant·e·s et les défenseur·e·s des droits humains, qui vise principalement à criminaliser la coopération internationale. Cette nouvelle série d’attaques répressives touche également des médias indépendants.

L’an dernier, un rapport de la mission indépendante internationale d’établissement des faits sur la République bolivarienne du Venezuela recensait des centaines de cas d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées, de détentions arbitraires et d’actes de torture et d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, perpétrés dans le pays depuis 2014, et concluait que ces graves violations des droits humains pouvaient constituer des crimes

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