Écrire Le journaliste Roman Protassevitch risque la torture

Action urgente pour Raman Pratasevich

Pour AGIR : copiez-collez le modèle de lettre ci-dessous au Procureur général du Bélarus, Ivan Kubrakou, à l’adresse email : info@prokuratura.gov.by, mettez en copie mail@mfa.gov.by , press@mfa.gov.by et l’ambassade du Bélarus à Bruxelles : belgium@mfa.gov.by
Mettez-nous en copie caché (Cci) : action@amnesty.be afin de pouvoir évaluer le nombre d’envois !

Vous pouvez personnaliser votre email avant de l’envoyer, cela augmentera la probabilité qu’il arrive dans la boîte de réception du Procureur général. Veillez à ce que votre courrier électronique soit respectueux et persuasif - n’utilisez pas de langage haineux. Expliquez que vous suivrez de près cette campagne et que vous en parlerez à d’autres personnes.

Raman Pratassevitch, journaliste bélarussien en exil ayant critiqué le gouvernement, et Sofia Sapega, sa compagne, ressortissante russe, ont été soumis à une arrestation illégale par les autorités bélarussiennes le 23 mai. Leur vol, qui reliait Athènes à Vilnius, a été détourné et contraint à atterrir à Minsk sous de faux prétextes.

Roman Protassevitch était recherché par les autorités biélorusses sur la base d’accusations de « terrorisme » forgées de toutes pièces, le seul motif étant son travail de journaliste.

S’il est déclaré coupable, Roman Protassevitch encourt jusqu’à 20 ans de réclusion. Il est possible que ses « aveux » télévisés soient le signe qu’il a été torturé ou soumis à d’autres formes de mauvais traitements.

Roman Protassevitch est un journaliste bélarussien, co-fondateur de NEXTA, influente chaîne Telegram devenue un outil essentiel pour le partage de l’information, la mobilisation et la coordination de manifestations pacifiques contre les résultats largement contestés de l’élection présidentielle en août 2020. Il a quitté NEXTA en septembre 2020 et est depuis lors le rédacteur en chef de la chaîne Telegram Belamova.

Roman Protassevitch vit hors du Bélarus depuis 2019 car il craint pour sa sécurité. Le 5 novembre 2020, il a été accusé d’« organisation de troubles de masse », d’« organisation d’actions collectives portant gravement atteinte à l’ordre public » et d’« incitation à la haine contre certains groupes sociaux » (ces « groupes » étant les représentants de l’État et les agents des forces de l’ordre). Le 19 novembre, il a été placé sur la « liste officielle des terroristes » du pays, devenant le premier citoyen bélarussien à y figurer.

Le 23 mai 2021, Roman Protassevitch se rendait à Vilnius depuis Athènes avec Sofia Sapega, sa compagne. Alors que leur vol RyanAir survolait le Bélarus, sa trajectoire a été déviée par des contrôleurs aériens au Bélarus et l’avion s’est vu ordonner d’atterrir à l’aéroport de Minsk, la raison avancée étant une alerte à la bombe. Un avion de chasse appartenant à l’armée de l’air bélarussienne a été déployé afin d’« escorter » l’aéronef civil jusqu’à Minsk. Après l’atterrissage, Roman Protassevitchh et Sofia Sapega ont été arrêtés par les forces bélarussiennes de sécurité, tandis que leur vol Ryanair a été autorisé à repartir vers Vilnius, environ cinq heures plus tard. S’il est déclaré coupable, Roman Protassevitch encourt jusqu’à 20 ans de prison. Il risque par ailleurs fortement d’être victime de torture et d’autres mauvais traitements.

Les charges retenues contre Sofia Sapega, qui est de nationalité russe et étudie à l’université européenne des humanités à Vilnius, ne sont pas connues. Au 25 mai, rien n’indiquait que l’un ou l’autre ait reçu la visite d’un·e avocat·e.

Le 24 mai, des médias favorables au gouvernement ont diffusé une vidéo montrant Roman Protassevitch dans une pièce, le visage enflé et avec ce qui ressemblait à un hématome sur le front. Dans cette vidéo, il déclare qu’il se trouve au centre de détention de SIZO-1 à Minsk, et qu’il « coopère avec les enquêteurs » et fait « des aveux liés à l’organisation de troubles de masse dans la ville de Minsk ». Il déclare aussi qu’il est traité « de manière correcte et légale par les policiers ». Ce genre d’« aveux » vidéo, arrachés sous la torture et d’autres formes de mauvais traitements ou sous la contrainte sont régulièrement utilisés par les autorités bélarussiennes pour intimider l’opposition et discréditer les détenu·e·s.

Le recours à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements sont devenus monnaie courante contre les opposant·e·s à Alexandre Loukachenko, qui affirme avoir remporté l’élection d’août 2020. Durant les manifestations ayant suivi l’élection, plus de 30 000 personnes ont été soumises à des arrestations arbitraires. Des dizaines de personnes ont été envoyées en détention administrative ou condamnées à de lourdes amendes. Des centaines de cas de torture et d’autres mauvais traitements ont été signalés.

Plusieurs centaines de personnes ont été visées par des accusations à caractère politique, et nombre d’entre elles ont été condamnées à de lourdes peines de prison à l’issue de procès iniques. Le nombre de personnes poursuivies dans le cadre de la campagne répressive menée par les autorités contre l’opposition pacifique ne cesse d’augmenter.

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