Depuis presque 50 ans, la Colombie connaît un conflit armé interne opposant État, guérillas, et paramilitaires. Les civils sont les victimes directes et indirectes des combats menés dans le pays. Les paramilitaires commettent des meurtres contre des civils, des violences sexuelles envers les femmes et les filles, menacent ou tuent des défenseurs des droits humains et des dirigeants de la société civile, enrôlent des enfants et procèdent à des actes de « nettoyage social ». Ils bénéficient de la complicité des forces de sécurité dans de nombreuses régions du pays. Quant aux guérillas - les FARC et l’Armée de libération nationale (ELN) - elles commettent des homicides illégaux, des prises d’otages, des violences sexuelles et l’enrôlement d’enfants. Enfin, les forces de sécurité colombiennes commettent également des infractions au droit international humanitaire, telles que des disparitions forcées et des exécutions extrajudiciaires. Toutes les parties au conflit sont responsables du déplacement forcé des civils. Entre trois et cinq millions de personnes ont été déplacées au cours des 25 dernières années plaçant la Colombie comme 2e pays en nombre de déplacés internes, après le Soudan. La plupart des auteurs d’atteintes aux droits humains continuent d’échapper à la justice. En Colombie, l’impunité est généralisée.
Dans tous les conflits à travers le monde, depuis des siècles, les femmes et les filles sont victimes de violences sexuelles. Le viol est utilisé comme arme de guerre par les combattants afin d’anéantir la population, de semer la terreur et d’imposer leur autorité aux civils. D’autres formes de violences sexuelles,
parfois moins connues, sont également utilisées : le harcèlement sexuel, les attouchements, la prostitution forcée, la traite des femmes et des filles, l’esclavage
sexuel, le mariage forcé, la régulation de la vie sexuelle et affective, les mutilations
génitales, l’avortement forcé et la contraception forcée.
Les conséquences sont dramatiques pour les victimes : problèmes médicaux, troubles psychologiques et affectation de la vie sociale. D’une manière générale, pour les enfants, les conséquences sont plus lourdes encore que pour les femmes adultes. Elles sont nombreuses à interrompre leur scolarité ou à y mettre un terme. Elles risquent en outre de se retrouver enceintes à la suite du viol et ces grossesses constituent généralement un danger plus important pour leur santé. De plus, les complications au moment de l’accouchement sont plus fréquentes à un jeune âge, avec le risque de mortalité maternelle qui en résulte. De plus, il est rare que les victimes portent plainte. Et lorsqu’elles le font, leurs agresseurs ne sont que très rarement traduits en justice.
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