Suleiman Ali Arrêté, torturé et détenu sans inculpation.
Suleiman Ali avait 15 ans quand il a été arrêté par des soldats dans le nord du Nigéria. Il faisait partie d’un groupe de 50 personnes, âgées pour la plupart de 13 à 19 ans, arrêtées en mars 2013. Elles étaient soupçonnées d’appartenir au groupe islamiste armé Boko Haram.
Ces arrestations sont survenues après la mort d’un soldat tué par un homme armé non identifié. Suleiman est resté en détention pendant trois semaines sans aucune inculpation, et sans pouvoir contacter sa famille ni un avocat.
Il a raconté à Amnesty International que des soldats l’avaient frappé à coup de crosse, de matraque et de machette, et lui avaient versé du plastique fondu et de l’eau glacée sur le corps. Il a aussi été forcé d’assister aux exécutions extrajudiciaires d’autres détenus, ainsi que de marcher et de se rouler sur des tessons de bouteille.
Suleiman et 31 autres jeunes ont été libérés en avril 2013.
Trente des personnes libérées sont mortes dans la semaine qui a suivi. Suleiman avait besoin d’être soigné de toute urgence et souffrait d’un grave traumatisme psychologique, mais il a survécu. Amnesty International s’est entretenue avec des proches des hommes qui n’avaient pas survécu : ils ont attribué ces décès à la torture et au manque de soins médicaux en détention.
Moses Akatugba, passé à tabac, contraint à avouer, condamné à mort.
Moses Akatugba a 16 ans le jour où il a été arrêté en allant rendre visite à sa tante. Les policiers le soupçonnent d’avoir commis un vol à main armée. Pourtant, il jure n’avoir rien fait. Pendant son arrestation, les policiers le frappent à la tête et le dos. Ils lui tirent une balle dans la main. Sa famille s’inquiète, personne ne sait où il est.
Plus tard, les policiers le conduisent dans une caserne militaire et lui demandent d’identifier un cadavre. Moses ne le reconnais pas, il ne sais pas qui c’est. Les policiers le frappent et l’envoient dans un autre poste de police ou il va rester trois mois en garde à vue, alors qu’il n’y a aucune preuve contre lui. Durant ces trois mois, le jeune homme est torturé à maintes reprises. On le frappe à coups de machette ou de matraque, on lui pend la tête en bas pendant des heures, on lui arrache les ongles avec des tenailles. Les policiers le forcent à signer des aveux qu’ils ont écrits eux-mêmes.
En 2006, Moses est jugé comme un adulte, alors qu’il est encore mineur. Le juge l’emprisonne pour vol à main armée. Sept ans plus tard, en 2013, le verdict tombe : Moses est condamné à mort. Pourquoi ? Les aveux que le jeune homme a signé disent qu’il a bien volé un téléphone. Mais Moses les a signés sans savoir ce qu’ils contenaient, et en étant torturé.
Aujourd’hui, à 24 ans, Moses est toujours en prison, et risque d’être pendu alors qu’il clame sans cesse son innocence.
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