Maroc : présentation d’un pays en apparence respectueux des droits humains

Le Maroc se vante de sa démocratie exemplaire sur la scène internationale. Son respect des droits humains, sa réponse pacifique au printemps arabe en 2010, ses institutions publiques efficaces, ou encore ses conseils auprès des États voisins pour calmer des situations politiques délicates semblent en faire un pays modèle. Malgré des efforts, ce pays n’est pas parfait. Lorsqu’il s’agit de droits humains, et notamment de la torture, le Maroc est loin d’être parfait.

Afin de comprendre la situation du Maroc, il faut avant tout savoir comment fonctionne ce pays.

Le Maroc, tout comme la Belgique, est une monarchie constitutionnelle. Le roi, Mohammed VI possède de larges pouvoirs qui dépassent le territoire marocain. En effet, il contrôle encore une ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental. Cette zone est une source de tension entre la population locale - les Sahraouis- et les autorités marocaines depuis qu’elle a déclaré son indépendance en 1976 d’avec les Espagnols.

Caravane saharienne au sud du Maroc

À partir des années 1990, la situation des droits humains s’améliore au Maroc. Des prisonniers politiques sont relâchés et un Conseil consultatif des droits de l’homme est créé. Ces changements ne touchent cependant pas le Sahara Occidental, où la liberté d’expression, d’association et de réunion sont toujours restreintes. En 2003, la situation dégénère quand des attentats revendiqués par Al-Quaïda visent des bâtiments belges, espagnols et juifs à Casablanca. Ils font 45 morts. La guerre contre le terrorisme est alors lancée au Maroc, et les autorités emploient tous les moyens pour traquer les coupables et potentiels terroristes. La torture fait alors son grand retour.

Depuis peu, des tensions apparaissent aussi à l’intérieur du Maroc. Inspirés par les vagues de printemps arabe dans les pays voisins, des Marocains mécontents sont descendus dans les rues pour manifester en février 2011.Tous s’unissent autour d’une cause : plus de démocratie et moins de corruption. Plusieurs mouvements de manifestations sont alors organisés dans le pays dans les mois qui suivent. Tolérées au départ, elles sont ensuite fortement réprimées. Enfin, à la fin de l’année 2011, le Roi décide d’écouter son peuple. Il est conscient qu’il faut changer les lois fondamentales du pays et propose donc de réformer la Constitution. La liberté d’information ou la séparation des pouvoirs y sont notamment abordés. Mais les textes votés seront décevants : le Roi veut garder le pouvoir, ce qui désole la population marocaine.

Rassemblement de jeunes au Maroc en 2011

En 2014, la population attend toujours des changements démocratiques, les Sahraouis continuent de réclamer plus d’autonomie, la menace terroriste plane toujours sur le pays et les réponses des autorités sont décevantes et peu respectueuses des droits humains. Pourtant l’influence du Maroc sur ses voisins pourrait permettre d’améliorer la situation des droits humains dans toute cette région.

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