Les enfants soldats : recoller les morceaux d’une jeunesse brisée

Il est très facile de transformer des enfants en de véritables machines de guerres, ne connaissant ni la peur, ni aucunes limites dans l’horreur. De quelle façon ? Plus de 300.000 enfants sont utilisés pour tuer, souvent, parce qu’ils vivent dans un pays en pleine guerre civile. Et, lors d’un conflit armé, les enfants et les femmes deviennent des cibles très faciles pour les militaires.

Tout cela est un très grand problème mondial. Mais, nous allons traiter un autre problème tout aussi important : la réintégration des enfants soldats dans la société. Il est très difficile de les réintégrer car ils se font sans cesse juger, montrer du doigt ou encore discriminer par tout le monde.

Réinsertion`

Après avoir été insérés dans l’armée, certains enfants qui l’ont été trop jeunes n’ont plus aucun souvenir de leur famille ou de l’endroit où ils vivaient. Parfois ceux qui s’en rappellent ne veulent pas rentrer chez eux car ils étaient pauvres et ont mieux vécu en tant qu’enfants soldats qu’avec leurs parents.

André, 12 ans, s’est engagé volontairement dans une unité Mai Mai (groupe armé), au début 2003 :" Je n’ai jamais participé à des combats. Je suis venu à Mangangu peu après mon recrutement. J’y ai reçu une formation. J’ aimerais bien quitter le camp pour étudier avant de redevenir un soldat. Je ne me souviens pas de mes parents et je n’ai aucune envie de les revoir."

Jérôme, 13 ans, a été envoyé sur le front de bataille après avoir reçu une formation (démonter et remonter un fusil) : " Au cours de la bataille, j’ai tué des Tutsis avec ma kalachnikov. J’avais pris des substances pour me rendre fort et invincible. J’ai vu des adultes se faire tuer, mais aucun Kadagos (groupe armé). Je n’aimais pas l’armée parce que vous devez coucher dans la brousse et il n’y a jamais assez à manger. Mais je n’ai aucun intérêt pour la vie civile. En cas d’attaque ennemie, il faudrait fuir avec les autres civils. Je préfère être un soldat pour me défendre. Mes parents sont quelque part à Béni, mais je ne me souviens plus d’eux."

Mais quand certains rentrent chez eux, ils sont rejetés à cause du regard des voisins et de leurs antécédents. Alors ils mendient dans les rues, tombent dans la délinquance ou se font enrôler à nouveau dans l’armée. Ceux qui sont acceptés par leur famille, se font rejeter à l’école car la différence de niveau avec les autres est trop grande et qu’ils constituent de lourds fardeaux psychologiques. Alors ils deviennent agressifs et se renferment sur eux-mêmes. Christian, 12 ans, est légèrement handicapé en raison d’une blessure reçue lors d’un combat. Il est souvent réduit à demander l’aumône pour de la nourriture, car l’armée ne lui donne pas assez à manger.

Et les filles dans tout ça ?

Nous oublions souvent les enfants soldates qui pourtant sont nombreuses. Elles sont les esclaves sexuelles des soldats. Elles aussi souhaitent reprendre une vie normale après leur insertion (scolarité, formation professionnelle, ...). Mais quand elles quittent l’armée, c’est parce qu’elles sont enceintes. Leur famille les rejette car elles ont été violées. Elles mendient alors dans la rue ou se prostituent et sont contaminées par des virus tels que le sida.

Après avoir quitté une caserne , plusieurs filles avaient été accueillies pendant 3 mois dans un centre tenu par un groupe de religieux local. Elles ont pu y recevoir des cours d’alphabétisation et de couture. Une fois qu’elles ont quitté le centre, sans emploi et incapables de se payer un logement, certaines se sont arrangées avec des camarades militaires pour retourner vivre dans des casernes. Stéphanie, l’une de ces filles, avait été réduite à faire de la charité pour de l’argent et du savon. Quand Amnesty Internationnal s’est entretenu avec elle en février 2002 , elle craignait d’être expulsée de la caserne et de se retrouver à la rue avec son bébé de 2 mois.

Jeanne : « Aujourd’hui, depuis que je suis démobilisée, l’armée me manque. Quand j’étais dans l’armée, j’étais logée et personne ne pouvait me jeter à la rue, et j’étais payée en plus. Mais maintenant, un an après ma démobilisation, je n’ai plus rien. Ils n’ont pas trouvé de moyen pour me réinsérer dans la région ou pour me permettre de reprendre mes études bien que nous leur ayons dit que nous voulions reprendre nos études. Il n’y a rien. Il n’y a pas de différence entre nous et les enfants de la rue. C’est pour cela que je dis que l’armée me manque. »

Des solutions !

La prévention : certaines organisations informent les familles et leurs enfants sur leurs droits de résister au recrutement. Ils préviennent les enfants pour empêcher leur recrutement. La démobilisation : c’est le fait que les forces armées se réduisent ou se disloquent. Elle implique le rassemblement, le désarmement et le renvoi des combattants, ainsi que de leur assistance. Quand un enfant soldat est exclu des programmes officiels de démobilisation, il a un sentiment de trahison et d’abandon car il a passé sa vie au sein d’un groupe armé. C’est pourquoi démobiliser un enfant soldat est important et facilite sa réintégration future. Il donne confiance à l’enfant et le protège contre un éventuel nouvel enrôlement ou contre des accusations de désertion. La réintégration : l’AIED ( aide à l’intégration des enfants démobilisés ) est une association qui, après avoir désarmé et démobilisé les petits soldats, les réhabilite et les réinsère. Elle propose d’encadrer l’enfant dans un premier centre qui lui garantit un toit et une formation de base : remise à niveau scolaire, éducation civique (apprentissage du respect d’autrui,...), activités culturelles, un peu d’histoire et beaucoup de sport. Le deuxième centre lui permet d’avoir une formation technique et professionnelle pour qu’il puisse trouver du travail.

Anissa et Fatiha

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