La torture et le Maroc

Le Maroc a ratifié la Convention contre la torture en 1993. Ainsi après des années de répressions et de torture, un souffle nouveau de sécurité avait lieu dans le pays. Malgré tout, la torture est toujours utilisée par les autorités marocaines, entachant l’image démocratique que ce pays essaye de vendre à l’étranger.

Dès l’indépendance du Maroc en 1956, toute opposition politique ou trouble social est réprimé de manière violente. On déclare les premiers cas de torture en 1963. La situation s’aggrave dans les années 1970 : de nombreux détenus sont si marqués physiquement par la torture, que les autorités décident de ne pas les faire comparaître publiquement en justice. Amnesty International recense sur cette période de nombreuses disparitions forcées et d’exécutions extra-judiciaires.

L’arrivée du roi Mohammad VI en 1999 marque un tournant dans l’histoire du pays : il décide de créer une instance pour enquêter sur les violations des droits humains. Cet organisme remarque le rôle important de l’État dans les atteintes aux libertés fondamentales. Malgré l’avancée de ce constat, les choses n’iront pas plus loin. Les bourreaux ne seront jamais traduits en justice et rien ne semble donc montrer que la situation a changé.

Les attentats de 2003 à Casablanca ont aussi eu des retombées sur les droits humains : c’est le début de la lutte contre le terrorisme. Le Maroc renoue alors avec ses pratiques de tortionnaires. De nouvelles lois dégradent les conditions de la garde à vue et de la détention de présumés terroristes. De plus, de nouveaux centres de détention secrets sont créés.

Manifestation à Casablanca de familles des victimes de disparition forcée en 2008 ©Privée

 QUI SONT LES PERSONNES TORTURÉES ?

La sécurité nationale est la priorité des dirigeants marocains. Si cette dernière est en danger, le Maroc se juge en droit de torturer. Les principales victimes sont les contestataires du pouvoir, les suspects de terrorisme, les indépendantistes sahraouis, les journalistes trop critiques. Au Maroc, on n’aime pas les protestataires. Ils sont tous considérés comme des dangers pour la monarchie et donc sont des voix qu’il faut taire.

 POURQUOI TORTURE-T-ON ?

La torture au Maroc a différents buts selon la personne qui la subit. Elle permet d’obtenir des aveux de présumés terroristes. Elle effraye, punit, et fait taire les manifestants sahraouis ou défenseurs de la démocratie. Elle permet de maintenir et de protéger l’État, selon ceux qui la pratiquent. La sécurité nationale est donc un argument de taille pour justifier l’utilisation de la torture.

 LES MÉTHODES DE LA TORTURE

Selon Amnesty International, on retrouve diverses techniques de torture telles que :

  • les passages à tabac, y compris sur la tête, la plante des pieds et d’autres parties sensibles du corps ;
  • la suspension des détenus, notamment par les poignets ;
  • le placement prolongé à l’isolement ;
  • le fait de contraindre les détenus à mettre la tête dans des seaux de toilette par exemple

 QUI SONT LES BOURREAUX ?

Le type de bourreau dépend de celui des victimes au Maroc. Au départ, ils sont souvent violentés par les policiers d’autres agents de l’armée, ou des gardiens des établissements pénitentiaires.

 DANS QUELS LIEUX TORTURE-T-ON ?

Les lieux les plus fréquents sont les commissariats, les prisons marocaines ou les lieux de détentions secrets. C’est durant les interrogatoires, à l’abri des regards, que la torture prend place. Les arrestations peuvent aussi dégénérer. Si l’arrestation est mouvementée, par exemple, les policiers peuvent torturer dans des voitures, dans un endroit isolé de la ville ou simplement dans la rue.

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