LES ENFANTS SOLDATES

Lorsqu’elles servent dans les groupes armés, les jeunes filles sont plus vulnérables que les garçons. Elles sont violées, forcées au « mariage » ou à l’avortement. Leur réinsertion dans la société est extrêmement difficile.

Comme les garçons, les filles sont victimes de terribles violences lorsqu’elles sont enrôlées de force comme soldates. Parfois, elles s’engagent volontairement en espérant échapper à un mariage forcé ou pour être indépendantes de leur famille. Mais une fois dans les troupes, elles sont exploitées comme esclaves sexuelles. « Personne n’était en charge de notre dortoir et nous étions violées chaque nuit », raconte une jeune Zimbabwéenne qui a servi dans un programme national d’entraînement militaire pour les jeunes. « Nous étions si effrayées que nous ne dénoncions jamais les viols. La plus jeune fille de notre groupe avait 11 ans et elle était régulièrement violée dans la base. »

Violées puis rejetées

En Colombie par exemple, les femmes, même très jeunes, sont forcées à prendre des contraceptifs ou à avorter si elles tombent enceintes, comme l’explique Janet, qui avait 12 ans lorsqu’elle a rejoint les rangs de la guérilla. « Dès qu’on arrive, ils nous posent des stérilets et nous font des piqûres. Si une fille tombe enceinte, elle doit se faire avorter. C’est le commandant qui décide si on peut garder le bébé ou si on doit avorter. »

Dans d’autres groupes armés en Afrique, les femmes sont forcées à servir d’épouse à un des combattants. C’est le cas de Jasmine, 16 ans et mère d’un bébé de 4 mois, qui a été recrutée à 12 ans par un groupe rebelle – mayi-mayi – en République démocratique du Congo (RDC). « Mon « mari » ne me battait pas trop souvent. Il prenait parfois d’autres filles à la maison, mais au moins il ne laissait pas d’autres soldats avoir des relations sexuelles avec moi. Mais un jour il est mort au combat. J’ai su que j’étais en danger et que je devais partir. J’étais enceinte et j’ai eu mon enfant en route. Je voudrais retourner chez moi, mais c’est tellement loin et j’ai peur que les mayi-mayi ne me retrouvent et me capturent à nouveau. »

Exclues de la démobilisation

En RDC, on estime que les filles représentent 40% de tous les enfants qui se battent dans les groupes armés. Mais elles sont rarement incluses dans les programmes de démobilisation. D’une part parce que les soldats continuent à considérer les filles comme leur propriété. D’autre part parce qu’elles ont peur ou honte de leur situation. Elles souffrent de maladies ou de troubles psychologiques. Elles sont souvent rejetées et stigmatisées par leur communauté quand elles tentent d’y retourner. Il leur est extrêmement difficile de trouver une alternative aux groupes armés

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