Une lettre de Zeng Jinyan, la femme de Hu Jia !

Voici la lettre reçue par des membres d’Amnesty de la part de Zeng Jinyan, qui voudrait remercier tous ceux qui sont intervenus en sa faveur et au nom de son mari, Hu Jia. Pour en savoir plus sur leur situation, cliquez ici





Chers amis d’Amnesty International,

Chers Christine, Morag Anne Elder, Elisabeth Flett, James, Mel, Ferretti Anna… et beaucoup, beaucoup d’amis. Je ne suis pas en mesure d’énumérer tous vos noms ici.

Merci beaucoup pour vos lettres à moi-même et à ma famille !

Après trois semaines au Fujian à la maison de mes parents, hier soir, je suis revenue à ma maison à Beijing. L’atmosphère dans la maison de mes parents était un peu détendue, maintenant je reviens à la "prison" dans la ville de la liberté. Il y a de nombreux policiers qui entouraient ma maison. Ce matin, j’ai vu trois voitures de police et de nombreux policiers en civil arriver à mon immeuble. J’ai été un peu mal à l’aise de voir parmi eux de nouveaux visages. Cela rajoute encore un peu de pression sur moi. Être en résidence surveillée n’est vraiment pas une situation heureuse, mais parfois je préfère encore traiter avec les policiers qui m’ont déjà surveillée pendant des années, plutôt que d’avoir affaire avec des nouveaux. J’étais un peu déprimée. Avec un peu d’espoir, j’ai essayé d’ouvrir ma boîte aux lettres, et j’ai trouvé près d’une centaine de lettres et cartes postales.

Je les ai prises à la maison, je les ai ouvertes une par une, lentement et précieusement. J’ai vu des montagnes rocheuses, des icebergs, des châteaux, des plages, des jaunes d’œufs, des oiseaux, des églises, des rues quelque part dans le monde, des marionnettes et différents types de fleurs, et des dessins d’enfants très lumineux avec des arbres de couleur orange, et du soleil et d’autres choses...

Tous ces mondes colorés avec une nature sans limites ne nous quittent jamais, même au cours de cette sombre période politique, ou lorsque des atteintes aux droits humains se produisent. Ces cartes avec vos messages en anglais et en chinois et dans d’autres langues disaient : "Vous n’êtes pas seuls et nous pensons à vous. Cette fleur pourrait vous apporter espoir et soutien " ; " Nous faisons pression pour Hu Jia et lui souhaitons une libération très rapide "," S’il vous plaît prenez soin de vous et de votre enfant "," Le monde entier vous soutient "," Ne vous inquiétez pas, la liberté est avec vous "," Gardez l’espoir "," Le bonheur viendra toujours, même quand l’obscurité est là " , " Changeons la tristesse, partout, en des heureux hourras", "S’il vous plaît, acceptez nos meilleurs voeux, et gardez courage", "Restez dans la justice, la liberté de pensée, vous ne pourrez pas vous tromper, parce que c’est la voie "," Soyez forts ", " Nous vous soutenons pleinement "," Je vous envoie des paquets d’amour ". Chers membres d’Amnesty International, je vous remercie beaucoup pour tant de courage, d’amour et de bénédiction, grâce à vous, ma famille et moi ne sommes plus seuls !

Parmi ces lettres, j’ai également reçu une réponse de mon mari en prison, qui me donne beaucoup de réconfort. Dans sa lettre, Hu Jia mentionne notre fille, née le 13 Novembre l’année dernière, Qianci, : « … .. elle a été au centre de détention de la police à Pékin, au tribunal populaire, à la prison de Chaobai, à un si jeune âge, elle a vu beaucoup de choses du monde. Quand elle grandira, elle se demandera peut-être pourquoi de tels abus se sont produit dans son passé, de même que notre génération ne pouvait pas comprendre et ne pouvait pas imaginer l’époque de 1957 à 1978, lorsque notre peuple a connu une période tragique où les gens étaient forcés de se torturer eux-mêmes ou les uns envers les autres. Mais je crois que les enfants de cette époque, tout comme nous le faisons maintenant, comprenaient au moins que la société civile ne cesse de progresser, même si au cours de ce processus, il y a des incidents tragiques, des conflits... La conscience citoyenne paie toujours plus pour construire un monde meilleur pour les générations futures. Je crois que quand ce sera au tour de la génération de ma fille , l’article 105 (2) du droit pénal (incitation à la subversion) aura déjà été supprimé. Que la société civile pourra exercer pleinement son droit à la liberté d’expression, qu’elle pourra critiquer les pratiques néfastes du gouvernement, et qu’elle pourra surveiller leur comportement et leur politique. Dans notre société, rien ne devrait être plus contrôlé que le gouvernement, rien ne devrait être plus contrôlé… "

Je voulais partager ces paroles de Hu Jia avec vous et avec les enfants qui nous ont écrit des lettres.

Ce soir, je prie, et je vous envoie, Chers amis, dans mes prières des fleurs et de l’amour !

En vous souhaitant la paix et la bonne chance !

Une amie lointaine, Zeng Jinyan

Dimanche 29 Juin 2008

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