On parle de torture quand une personne inflige intentionnellement à une autre personne une douleur ou une souffrance aiguë afin d’obtenir notamment des renseignements ou des « aveux », ou afin de la punir, de l’intimider ou de faire pression sur elle. La torture n’existe que lorsqu’il s’agit de violences commises par des représentants de l’État (armée, police, service secret) dans le cadre d’une détention.
La torture est interdite par des traités internationaux, notamment la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international des droits civils et politiques, et la Convention de prévention contre la torture. Ces traités ont été signés par plus de 150 pays, ce qui montre la volonté de l’ensemble de la communauté internationale de condamner toute pratique de la torture.
Cependant, la réalité aujourd’hui est bien différente : lors de ces cinq dernières années, 141 États ont été signalés auprès d’Amnesty International comme pratiquant la torture ou des traitements inhumains. Or, ces comportements sont violents, cruels et surtout illégaux.
Personne n’est à l’abri de la torture si un État en autorise l’usage : tout le monde peut du jour au lendemain, devenir victime ou bourreau malgré lui. Les populations menacées sont surtout celles qui par ailleurs sont déjà vulnérables, notamment en raison de leur orientation politique, sexuelle, ou religieuse. Les femmes, les enfants, et les minorités ethniques sont d’autant plus défavorisés que la reconnaissance et la réparation par les tribunaux de ces traitements cruels et inhumains à leur encontre sont rares, voire inexistantes.
La pratique de la torture pousse à un sentiment de peur et d’insécurité : les personnes sensées protéger la population deviennent des bourreaux capables des plus grandes violences.
EN CHIFFRES : selon une étude conduite sur 21 pays différents par GlobeScan à la demande d’Amnesty International :
- 44% des personnes interrogées ont peur de subir la torture ou un traitement inhumains.
- 82% des personnes interrogées sont favorables à la mise en place de mesures claires et pragmatiques sur l’interdiction de la torture.
C’est dans ce contexte qu’en mai 2014, Amnesty International lance une campagne « Stop Torture ». Son objectif est avant tout de contester les comportements passifs des États, qui laissent les forces armées et policières pratiquer la torture et autres traitements inhumains :
« Dans le monde entier, des gouvernements font preuve d’hypocrisie face à la torture. Ils l’interdisent à travers la législation, mais l’encouragent dans la pratique » (Salil Shetty, Secrétaire général d’Amnesty International)
Dans le cadre de cette campagne, Amnesty International se focalisera sur cinq pays où la pratique de la torture est généralisée : le Nigéria, l’Ouzbékistan, le Maroc/Sahara Occidental, le Mexique et les Philippines . Si l’utilisation de la torture dans ces États permet d’arracher des informations, elle en est d’autant plus grave qu’il est difficilement possible de demander la conduite d’une enquête contre des actes de torture. De ce fait, très peu de bourreaux sont condamnés. Cette question touche surtout les victimes et leur famille, mais aussi la société en général.
QUE DEMANDERA AMNESTY INTERNATIONAL DURANT TOUTE SA CAMPAGNE :
- Au niveau national : chaque pays doit instaurer et mettre en place, à travers des lois efficaces, des garanties supplémentaires afin d’empêcher, de prévenir et de punir tout acte de torture de l’arrestation à la libération d’un individu. Si des garanties efficaces sont en place, les gens sont protégés.
Ainsi, il devrait être obligatoire de filmer toutes les séances d’interrogatoire afin qu’un avocat puisse contester avec des preuves, le comportement d’un policier par exemple.
- Au niveau international : il faut mettre en place un mécanisme de responsabilité des États au niveau international. Cela permettra que les pays les plus indisciplinés se voient obligés d’abandonner la torture sous peine de sanctions.
Chacun d’entre nous doit se sentir concerné par la torture, ou les mauvais traitement car personne n’est à l’abri. Amnesty International a besoin de ton aide pour que tous ensemble nous puissions mettre fin à la torture