La discrimination liée à l’origine ethnique
Selon la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, la discrimination raciale « vise toute distinction, exclusion, restriction ou préférence fondée sur la race, la couleur, l’ascendance ou l’origine nationale ou ethnique, qui a pour but ou pour effet de détruire ou de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice, dans des conditions d’égalité, des droits de l’homme et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social et culturel ou dans tout autre domaine de la vie publique ».
Plus simplement, cela signifie que la discrimination raciale ou discrimination en raison de l’origine ethnique ou de la couleur de peau désigne tout acte ou pratique qui, au nom d’une particularité physique, de l’appartenance ethnique ou religieuse ou encore d’une caractéristique culturelle, discrimine une personne de manière injustifiée, l’humilie, la menace ou met en danger sa vie ou son intégrité corporelle.
Différence avec le racisme
Cette notion est proche de celle du racisme, mais pas identique. Le racisme est une idéologie qui classe les personnes dans des groupes prétendument naturels appelés « races » en fonction de leur appartenance à une ethnie, un État ou une religion, et qui établit une hiérarchie entre ces groupes. L’être humain n’est alors plus considéré ni traité comme individu, mais comme membre d’un groupe soi-disant naturel et doté de caractéristiques collectives jugées immuables. Au sens large, la notion de racisme englobe également une vision hiérarchisée de la société qui ne repose pas nécessairement sur une idéologie, n’est pas le fruit d’une volonté expresse et est même parfois inconsciente.
Contrairement au racisme, la discrimination raciale ne repose pas forcément sur des présupposés idéologiques. De plus, elle peut être voulue, mais il arrive aussi souvent qu’elle ne soit pas délibérée (par exemple dans des cas de discrimination indirecte ou structurelle).
Même si les lois et pratiques racistes ont été abolies dans de nombreux pays et qu’un cadre international de lutte contre le racisme et les discriminations raciales a été créé, le racisme continue d’exister et des discriminations raciales ont encore lieu aujourd’hui partout dans le monde, y compris en Europe.
Les discriminations envers les femmes
Les discriminations à l’égard des femmes sont définies par le Comité de l’Organisation des Nations unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) comme « Toute distinction, exclusion ou restriction fondée sur le sexe, qui a pour effet ou pour but de compromettre ou de détruire la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice par les femmes, des droits humains et des libertés fondamentales, dans les domaines politique, économique, social, culturel et civil ou dans tout autre domaine. »
Malgré les différentes lois qui existent pour combattre les discriminations à l’encontre des femmes, dans de nombreux pays, des politiques, lois, coutumes et croyances privent encore énormément de femmes de leurs droits.
Pourquoi les femmes sont-elles discriminées ?
Les femmes et les hommes ne se voient souvent pas attribuer le même rôle dans la société ; aux hommes sont souvent associées les notions de pouvoir, d’efficacité, d’importance et de reconnaissance sociale, aux femmes un statut de dépendance, le souci du bien-être d’autrui et l’orientation sur la vie de la famille.
La spécialisation sociale des femmes dans le travail domestique et dans la sphère privée accentue la discrimination sexuelle dans la sphère publique, dans le marché du travail par exemple. Cela aggrave les préjugés que les employeurs peuvent avoir, et accentue leur réticence à employer des femmes. Par exemple, du fait de la répartition vue comme « traditionnelle » des tâches, les femmes sont censées s’occuper des enfants, et les employeurs peuvent donc craindre qu’elles soient moins disponibles puisqu’elles sont présumées avoir les enfants à garder, et des congés de maternité à prendre.
Il s’agit bien évidemment de stéréotypes ou préjugés infondés.
Quelles sont les conséquences des discriminations envers les femmes ?
Les personnes discriminées subissent divers désavantages. Il leur est plus difficile de recevoir des soins de santé, de suivre une scolarité, de trouver un emploi ou un logement. Elles sont mal protégées et victimes de nombreux abus, vulnérables à la violence, aux mauvais traitements et à l’exploitation.
Les discriminations ont également des répercussions sur la société dans son ensemble. Par exemple, les discriminations commises envers les femmes ont des conséquences sur leur rôle dans la société, concernant l’éducation des enfants, dans l’économie. Les femmes n’ont alors pas accès aux mêmes opportunités et sont victimes de violences généralisées.
Les discriminations envers les personnes LGBTI
Quelques notions importantes
Le terme LGBTI est l’acronyme pour désigner les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans*, et intersexes. Il permet de désigner une orientation sexuelle, mais aussi une identité de genre. Parfois, la lettre Q est inscrite, ce qui donne LGBTQI, elle renvoie au terme « Queer ». Enfin, un « + » est parfois ajouté à la fin, ce qui permet d’inclure d’autres variantes d’identité de genre, de caractéristiques sexuelles ou d’orientation sexuelle comme l’asexualité ou la pansexualité.
Une personne lesbienne est une femme sexuellement et/ou émotionnellement attirée par d’autres femmes.
Une personne homosexuelle ou gay est un homme sexuellement et/ou émotionnellement attiré par d’autres hommes. Le terme « gay » est parfois utilisé pour parler des lesbiennes et des personnes bisexuelles, mais il s’agit d’une utilisation erronée.
Une personne bisexuelle est une personne sexuellement et/ou émotionnellement attirée par des hommes et des femmes.
Une personne transgenre/trans* est une personne se sentant en décalage avec le sexe attribué à la naissance, dont l’identité de genre et/ou l’expression de son identité de genre est/sont différente(s) du sexe assigné à la naissance. À ne pas confondre avec le terme de « personne transsexuelle » qui est plus restrictif et ne concerne que la personne qui a entrepris ou souhaite entreprendre un traitement en vue de changer de sexe.
Une personne cisgenre est une personne dont l’expression de genre et/ou l’identité de genre est/sont en adéquation avec les attentes traditionnelles reposant sur le sexe qui lui a été assigné à la naissance. « Cisgenre » est donc le contraire de « transgenre ».
Une personne intersexe est une personne qui est née avec des caractéristiques physiques, hormonales ou génétiques que ne correspondent pas à 100 % à l’un des deux genres. Par exemple, chez certaines personnes, le corps peut présenter des caractéristiques à la fois masculines et féminines. Il arrive également que l’arrangement des chromosomes d’une personne ne soit ni typiquement masculin ni typiquement féminin. Il existe ainsi plusieurs formes d’intersexes. Ces caractéristiques peuvent être présentes à la naissance ou devenir plus visibles pendant ou après la puberté.
Une personne pansexuelle est une personne sexuellement et/ou émotionnellement attirée par n’importe quelle personne, qu’importe son genre (genre masculin, genre féminin, genre neutre, genre fluide) et son orientation sexuelle. La différence entre pansexuelle et bisexuelle ne saute pas forcément aux yeux à première vue, mais elle existe bel et bien. Elle se comprend plus facilement en se penchant sur l’étymologie de « bi » pouvant se traduire par « deux », et de « pan » signifiant « tous » en grec. La bisexualité s’intéresse donc à la fois aux hommes et aux femmes, tandis que la pansexualité s’intéresse à la fois aux hommes, aux femmes, aux personnes transgenres, aux queers, ou à tous ceux qui se définissent différemment.
Une personne asexuelle est une personne ne ressentant pas d’attirance sexuelle.
Une personne queer est une personne rejetant la binarité « homme »/« femme », « masculin »/« féminin ». Le mot anglais « queer » signifie « bizarre », « étrange ». Au départ, c’était une insulte, ce terme a ensuite été détourné par les personnes qui ne souhaitaient être considérées ni masculines, ni féminines, ni homosexuelles, ni hétérosexuelles, etc. Aujourd’hui, il s’agit d’un terme parapluie recouvrant des identités multiples, revendiqué par les personnes qui ne se conforment pas aux normes sociales binaires en matière d’identité sexuelle ou de genre.
Le sexe correspond aux caractéristiques biologiques et physiologiques qui différencient les hommes des femmes.
Le genre désigne l’ensemble des caractéristiques relatives à la masculinité et à la féminité ne relevant pas de la biologie, mais de la construction sociale.
L’identité de genre est une notion très personnelle et subjective qui renvoie à la façon dont on perçoit son genre, c’est-à-dire si une personne se sent femme, homme, ou autre. L’identité de genre est indépendante du sexe biologique et de l’orientation sexuelle (je peux être né « homme », mais me sentir femme. Je peux être « masculin » et aimer les hommes).
L’expression de genre renvoie à la façon de manifester son identité de genre, par exemple au moyen du style vestimentaire, du maquillage, de la manière de parler et de traitements hormonaux ou chirurgicaux.
L’orientation sexuelle est la faculté de chacun à ressentir une profonde attirance émotionnelle, affective et sexuelle et à avoir des relations intimes et sexuelles avec des personnes d’un genre différent, du même genre, ou de plusieurs genres.
L’homosexualité est l’attirance (émotionnelle, affective, sexuelle) pour une personne du même sexe que soi.
La bisexualité est l’attirance (émotionnelle, affective, sexuelle) pour à la fois des hommes et des femmes.
L’homophobie correspond à toute manifestation de mépris, rejet ou de haine envers des personnes homosexuelles ou supposées l’être.
La transphobie correspond à toute manifestation de mépris, rejet ou de haine envers des personnes trans* ou supposées l’être.
La LGTBIphobie correspond à toute manifestation de mépris, rejet ou de haine envers des personnes LGBTI ou supposées l’être.
Le mégenrage est le fait d’utiliser un pronom ou des accords qui ne sont pas ceux utilisés par la personne. Si le mégenrage est volontaire, il s’agit d’un acte transphobe particulièrement blessant. S’il est accidentel, mais répété parce que la personne ne souhaite pas réellement s’en préoccuper, on considère cette négligence comme un acte transphobe également.
Le morinom/deadname est le prénom d’état civil enregistré à la naissance d’une personne, notamment transgenre, qui en a changé depuis.
Le stéréotype de genre est une idée toute faite des rôles dans lesquels on enferme l’homme (fort et protecteur) et la femme (douce et maternelle). Selon ce principe, toute apparence ou conduite différente est jugée « anormale ». C’est aussi une vision sexiste de la société, car elle donne à l’homme un rôle dominant sur la femme.
Les discriminations subies par les personnes LGBTI
Chaque être humain a le droit de contrôler son corps et sa sexualité. Pourtant, partout dans le monde, des personnes sont confrontées à des violations de leurs droits humains en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, réelle ou perçue. Des lois criminalisant les relations homosexuelles aux lois interdisant le changement de sexe, en passant par les discrimination en matière d’éducation, de santé, d’emploi, d’adoption, de mariage, etc... Nombreuses sont les discriminations qui subsistent à l’égard des personnes LGBTI, même en Europe.
À quoi peuvent mener ces discriminations ?
Dans les pays protégeant les droits des personnes LGBTI, il peut être difficile de parler d’homosexualité. À cela, peut s’ajouter le rejet par les proches ou les parents, voire l’exclusion du cercle familial.
Dans les pays qui pénalisent l’homosexualité et la transidentité, les personnes LGBTI risquent alors de subir des violences ou des peines d’emprisonnement, et vivent dans un climat de peur. La discrimination envers les personnes LGBTI est une source d’isolement social, de dépression et parfois même de suicide.
Les discriminations liées à l’apparence physique
L’apparence physique correspond à l’ensemble des caractéristiques physiques et des attributs visibles propres à une personne, qui relèvent tant de son intégrité physique et corporelle (taille, poids, traits du visage, cicatrices, brûlures, etc.) ainsi que des éléments liés à l’expression de sa personnalité (tenues et accessoires vestimentaires, coiffure, barbe, piercings, tatouages, maquillage, etc.).
Selon plusieurs études et sondages, l’apparence physique est devenue l’un des critères les plus fréquents de discrimination notamment dans le milieu professionnel et scolaire. C’est d’ailleurs une des principales causes de harcèlement des jeunes en milieu scolaire dans le monde.
Caractéristique physique : de quoi parle-t-on ?
Une entreprise ne veut pas engager un candidat vendeur parce que cette personne a une tâche de vin sur le visage ; une entreprise demande à une agence de sélection de ne retenir que des candidates minces ; etc.
On définit le concept de caractéristique physique en englobant les caractéristiques innées ou apparues indépendamment de la volonté de la personne (exemples : tache de naissance, brûlures, cicatrices chirurgicales, mutilations, ...) et qui sont stigmatisantes ou potentiellement stigmatisantes pour la personne.
Éléments liés à l’expression de sa personnalité : de quoi parle t-on ?
Les vêtements que l’on porte, les tatouages, les piercings, les coiffures, le maquillage ou autres caractéristiques de ce type ne sont pas considérés comme une caractéristique physique. Il s’agit de ce que l’on appelle l’apparence vestimentaire et autres caractéristiques modifiables, qui constituent le « style » d’une personne.