Une solution ? La réinstallation !

Nul ne devrait avoir à risquer sa vie au cours d’un dangereux périple pour obtenir la protection à laquelle il a droit. Et les gouvernements pourraient très facilement y remédier grâce à la réinstallation.

Tu le sais, des millions de personnes ont fui cette année encore leur pays à cause de la guerre, la pauvreté, des catastrophes écologiques, ou pour d’autres raisons.

La route de l’exil est dangereuse, et de nombreuses personnes y perdent la vie : tu as peut-être en tête les images du petit Aylan, mort noyé dans le naufrage en Turquie d’un bateau de migrants.

Dans de nombreux pays d’Europe, des gouvernements ont décidé d’entourer leur territoire de barrières pour empêcher les réfugiés et demandeurs d’asile d’entrer dans les pays.

La fermeture des frontières contraint les migrants à prendre plus de risques pour arriver à la destination de leur choix. Le voyage se complique, et les personnes fragiles comme les enfants et les personnes âgées souffrent le plus de ces conditions de vie.

Nul ne devrait avoir à risquer sa vie au cours d’un dangereux périple pour obtenir la protection à laquelle il a droit. Et les gouvernements pourraient très facilement y remédier grâce à la réinstallation.

Comment ? En offrant à ces personnes des solutions.
Le Canada, par exemple, a ouvert ses portes à 25 000 réfugiés syriens entre novembre 2015 et janvier 2016. Toutes ces personnes ont gagné leur nouveau pays d’accueil par le moyen le plus facile : l’avion.

Cette solution s’appelle la réinstallation.

Tareq, Nada et leurs trois enfants, qui ont fui de Syrie en Jordanie parce que Tareq avait été arrêté, espèrent bénéficier d’une réinstallation.

Sais-tu ce qu’est la réinstallation ?

Imagine que tu sois obligé de quitter ton pays et de fuir vers une destination plus sécurisée. Tu réussis à arriver dans un autre pays proche en général de ton pays d’origine.
Là, tu peux être reconnu comme réfugié, soit par l’agence de l’ONU spécialisée dans la protection des réfugiés, le HCR (Haut Commissariat pour les Réfugiés), soit par les pouvoirs publics locaux. Mais ce pays d’accueil n’est pas en mesure d’accueillir décemment tous les réfugiés qui se trouvent sur son territoire. C’est le cas par exemple du Liban ou de la Jordanie.

Le HCR va alors déterminer si tu remplis ses « critères de vulnérabilité » et si tu as besoin d’être mis à l’abri dans un autre pays, et donc d’être réinstallé.

Si tu remplis tous les critères et que tu es retenu, tu vas devoir être très patient avant de recevoir un coup de téléphone qui t’invitera à faire ta valise et à partir t’installer dans un autre pays.

D’autres solutions sûres et légales ?

Oui les Etats ont d’autres possibilités pour accueillir de manière sécurisée et légale des réfugiés et leur offrir une protection.

Ils peuvent prévoir :

• Des bourses et des visas d’études permettant à des réfugiés d’entamer ou de poursuivre un cycle d’enseignement.
• Des visas de travail permettant à des personnes ayant un métier de trouver du travail à l’étranger.
• Des visas médicaux permettant à des personnes gravement malades de recevoir les soins dont elles ont besoin.
• Le regroupement familial, qui permet à des réfugiés de rejoindre de la famille vivant déjà à l’étranger.

Ces solutions existent souvent dans les pays d’accueil mais il est difficile voire impossible pour des réfugiés de remplir toutes les conditions prévues par les pays pour avoir accès à ces solutions.

Rasha, 13 ans, venue de Syrie, montre son diplôme scolaire obtenu « avec mention ». Avec sa famille, elle a été réinstallée à Bradford, au Royaume-Uni.

Quel changement ces solutions peuvent-elles apporter ?

Prévoir des possibilités beaucoup plus sécurisées et légales pour que des réfugiés rejoignent un pays d’accueil peut leur permettre d’éviter de donner toutes leurs économies à un passeur ou de mettre leur famille en danger sur la route (se faire exploiter, agresser, mourir noyé sur des bateaux remplis de personnes, marcher de longues heures, etc).

Cela peut également leur permettre de fuir une pauvreté terrible dans des pays d’accueil qui ne peuvent pas gérer les milliers de personnes qui fuient.

Des solutions comme la réinstallation permettent de garantir à ces personnes des soins médicaux corrects, un logement, une éducation pour les enfants.

Et elles sont un moyen crucial de protéger les droits humains de ces personnes lorsque leur propre pays ne veut ou ne peut pas le faire.

Ce que demande Amnesty

Malheureusement, seule une petite partie des réfugiés qui remplissent les critères pour la réinstallation reçoivent l’appel qui leur annonce leur départ pour l’étranger.
Car rares sont les pays qui ont suivi l’exemple du Canada et proposent un nombre suffisant de places de réinstallation pour faire changer les choses.

Pour sauver des vies et soulager les souffrances, Amnesty demande aux gouvernements d’augmenter de manière significative le nombre de places de réinstallation et d’ouvrir des itinéraires sûrs et légaux.
Nous demandons aux pays du monde entier d’accueillir au moins 10 % des réfugiés du monde chaque année. En 2015, seules 134 044 places de réinstallation ont été proposées dans le monde par seulement 30 pays, et beaucoup n’ont pas encore été accordées. Il faut donc proposer un nombre beaucoup plus élevé de places, et vite.

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