Cela fait quelques jours maintenant que tu as passé les portes de ton école et que tu a repris les cours. En Slovaquie, pour les jeunes aussi ça été la rentrée des classes. Pourtant pour certains roms, la rentrée a un goût un peu amer.
Il y a entre 480 et 520 000 Roms qui vivent en Slovaquie. ça représente un peu moins de 10% de la population de la population. Le problème de discrimination envers les Roms est très fréquent en Slovaquie.
Discriminer, c’est traiter différent et souvent avoir une attitude négative sur une personne différente. La discrimination est donc une atteinte au principe d’égalité, suivant lequel "les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit" (art. 1 Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789)
Pourtant, les Roms parce qu’ils sont Roms sont souvent traiter différemment, exclus et n’ont généralement pas accès à leurs droits fondamentaux - au travail ou aux soins de santé par exemple -
Les jeunes roms aussi discriminés et n’ont accès comme les autres élèves à leur droit à l’éducation. Pourtant en mai 2008, le gouvernement slovaque a adopté une loi relative aux écoles qui interdit expressément la discrimination et la ségrégation dans le système éducatif. Malgré cela, l’ampleur du problème reste réelle et des mesures pour remédier à la situation doivent être prises.
Des classes pour handicapés mentaux légers destinées aux enfants roms
Imagine qu’on teste ton QI (test pour connaître tes capacités intellectuelles) et qu’on te déclare comme inadapté à rester dans ta classe. Pas très drôle ! Pourtant trois sur quatre enfants roms sont placés dans des écoles à spécialisées pour handicap léger. Même s’ils avaient des capacités intellectuelles suffisantes, ils se retrouvent dans des classes avec niveau beaucoup moins élevé.
Les conséquences pour leur avenir sont désastreuses. Les jeunes roms n’ont pas les mêmes chances de réussites que les autres slovaques. Ils auront des difficultés à trouver un emploi. Et sans emploi... pas de sécurité sociale, pas de logement, pas d’éducation...
En ayant cette attitude, le gouvernement slovaque condamne les populations roms à rester bloquer dans un cercle vicieux de pauvreté.
QUELLES SONT LES RAISONS DONNÉES ?
- Les Roms sont mal vus. Considérés comme menteurs, , ... les parents des autres élèves ne veulent souvent pas que leurs enfants soint dans la même classe. Losrque les écoles sont mixtes, beaucoup de parents non-Roms préfèrent retirer leurs enfants. Mais, l’école a besoin de l’argent de ses enfants et décide donc de placer les enfants roms dans les classes pour les handicapés pour qu’ils soient séparés des autres élèves.
« Pour sauver l’école, nous avons décidé d’instaurer des classes spéciales. »
– Certains enfants roms ont une autre langue maternelle et ont donc parfois des difficultés à suivre les cours. Au lieu de s’occuper davantage de ses élèves, les enseignants décident souvent de les placer dans ces classes.
– Certains parents roms ne veulent pas que leurs enfants restent dans des classes normales" car ils savent que l’enfant y est mal traité, jugé, exclu. Sans être informés des conséquences, les parents préfèrent mettre leur progéniture dans ces écoles spéciales où ils seront bien soignés.
COUPER SES CHANCES DE S’EN SORTIR
Une fois que les élèves sont entrés ces classes, une réintégration dans le programme normal est presque impossible. Le programme dans l’école spéciale étant beaucoup moins exigeant que le programme de l’école normale.
Cierny Balog, directeur d’une école spéciale affirme que « ce que les élèves des écoles classiques apprennent en une année, nous mettons cinq ans à enseigner ici. »
En plus, les écoles spéciales enseignent plutôt des compétences pratiques que théoriques, donc les élèves sont très restreints dans leur choix de métier après l’école. Ils ne peuvent pas accéder à des établissements d’éducation secondaire et sont donc obligés de faire une formation professionnelle. C’est-à-dire ils peuvent seulement exercer des métiers comme boucher, jardinier ou maçon et en leur laissent pas le choix de leur métier.
L’histoire de Jakub
Jakub a maintenant 16 ans. Comme des milliers d’enfants roms, il fait partie d’une classe pour des enfants handicapés, mais ce n’était pas toujours comme ça. Jakub est d’abord allé dans une classe ordinaire, il n’avait pas des problèmes à suivre les cours, il avait des bons résultats et recevait même une bourse. Mais en cinquième année il avait un conflit avec son professeur qui a ensuite demandé une évaluation du niveau de Jakub. Suite à cette évaluation, il a été placé dans une classe pour des enfants handicapés, maintenant il ne peut plus changer d’école.
« Ce qu’ils mon fait est horrible…ils ont fait de moi un idiot. ( … ) Si je pouvais revenir en arrière, je le ferais. Mais c’est trop tard maintenant. »
LE 2 SEPTEMBRE, AMNESTY A MANIFESTÉ
Pour rappeler la Slovaquie de la nécessité d’intensifier leurs efforts et pour l’encourager d’améliorer la situation des enfants roms, nous avons fait une manifestation devant l’ambassade de la Slovaquie le 2 septembre 2010.
Un petit groupe d’Amnesty a parlé avec l’ambassadeur de la Slovaquie et a discuté la situation des Roms avec lui. Ce genre d’actions sont très importantes, parce qu’en rappelant la situation des enfants Roms en Slovaquie et en faisant de la pression, nous pouvons aider à changer leur situation. Une amélioration de la situation est possible, si nous continuons à nous investir pour ces enfants et si le gouvernement slovaque décide d’intensifier ses efforts.
TOI AUSSI TU PEUX AGIR
Écris une lettre au Vice premier Ministre qui est chargé des affaires européennes, des droits de l’homme et des minorités pour lui demander de mettre fin à la ségrégation et à la discrimination des enfants Roms à l’école. Tu peux aussi demander à d’autres d’envoyer une lettre au Vice premier Ministre, ces lettres peuvent changer la vie des enfants roms en Slovaquie !
Nous avons les moyens de leur aider et d’ouvrir la porte pour leur avenir.
APPEL À :
Vice premier Ministre chargé des affaires européennes, des droits de l’homme et des minorités.
Dušan ?aplovi ?, Sekcia ?udských práv a menšín, Úrad vlády Slovenskej republiky Nám. slobody 1813 70 BratislavaSlovakia
Fax : +421 2 52 491 647
Email : podpredseda@vlada.gov.sk
Pour la formule d’appel : Dear Deputy Prime Minister
EXEMPLE DE LETTRE :
Monsieur le Vice-Premier ministre,
Je suis un jeune de ............... (nom de l’école), en Belgique.
Je me permets de vous écrire en tant que membre d’Amnesty.
Je tiens à vous faire part de ma préoccupation quant à la ségrégation que subissent des enfants roms au sein du système éducatif en Slovaquie.
Aux termes de la nouvelle loi sur les écoles, la discrimination dans le système éducatif, et en particulier quand elle prend la forme de la ségrégation, est illégale. Cependant, aucune mesure n’a été mise en place afin de garantir le respect de cette interdiction dans la pratique.
Je vous demande de faire en sorte que le droits à l’éducation sans discrimination soient respectés et que l’année scolaire prochaine puisse commencer sans ségrégation.
J’espère que que vous tiendrez compte de ma demande et espère recevoir au plus vite une réponse.
Veuillez agréer, Monsieur le Vice-premier Ministre, l’expression de mes salutations les plus distinguées.
Nom et prénom : .......................
Adresse : .......................
ACTIONS SYMBOLIQUES
? Vos lettres ont toujours sauvé des vies. Envoyez le maximum de lettres au gouvernement slovaque.
Si tu veux avoir plus d’informations, tu peux lire le dossier « Portes ouvertes sur l’avenir » et le dossier « Unlock their future ». Dans ces dossiers, la situation des enfants Roms en Slovaquie est davantage expliquée. Tu trouveras aussi des histoires de différentes enfants roms qui ont été discriminés et qui parlent de leurs expériences dans des écoles slovaques.
PISTES PÉDAGOGIQUES
> Dossier Papier Libre 2008 "Déclaration universelle des droits de l’homme"
http://www.amnestyinternational.be/doc/article13849.html
> Pour plus d’infos dur le thème de la discrimination, du droit à la dignité :
http://www.amnestyinternational.be/doc/article14805.html