Un droit fondamental
Les services de médecine, de planification familiale et d’éducation sexuelle jouent un rôle extrêmement important tout au long de la vie d’une femme. Ne pas y avoir accès constitue donc une violation des droits sexuels et reproductifs.
La santé est un droit humain fondamental, ce qui implique que les installations, biens et services en matière de santé doivent être disponibles, accessibles à tous, acceptables (par rapport au contexte culturel et l’éthique de la médecine) et de qualité (hygiénique, aussi modernes que possible, avec un personnel qualifié et un approvisionnement en médicaments garanti).
La planification familiale a pour but de permettre aux couples et aux individus de :
- décider s’ils veulent des enfants, combien et quand et disposer des informations et des moyens nécessaires pour en avoir ou pas ;
- pouvoir choisir après avoir été informés sur la maternité, la contraception…
L’accès à ces centres a été reconnu par de nombreux traités comme un droit, mais aujourd’hui 222 millions de femmes n’y ont toujours pas accès, et ce pour diverses raisons (distance, prix, coutumes…) et n’ont donc pas accès à l’information liée à la sexualité ni aux moyens contraceptifs. Cela peut avoir des conséquences importantes sur leur santé et leur situation familiale.
Les chiffres-chocs de la mortalité maternelle
Chaque jour 800 femmes meurent des suites de complications liées à la grossesse et/ou l’accouchement. Ce sont pour près de 99 % des femmes originaires de pays en développement, dont plus de la moitié vit en Afrique subsaharienne (Organisation mondiale de la santé (OMS), 2012).
De nombreuses adolescentes sont également concernées : plus d’une naissance sur dix dans le monde survient en effet chez des filles âgées de quinze à dix-neuf ans (OMS, 2011). Elles sont favorisées par certaines coutumes et traditions, comme le mariage des enfants, qui touche encore 30 % des filles de quinze à dix-neuf ans dans les pays en développement. Du fait de leur jeune âge, ces filles courent des risques particulièrement élevés pour leur santé et celle de leur bébé.
En Afrique plus de la moitié des naissances a encore lieu sans l’assistance d’un personnel qualifié, livrant les femmes à elles-mêmes (OMS, 2012).
De manière générale, les complications les plus fréquentes liées à la grossesse (infections, hémorragies...) peuvent être traitées, à condition d’être diagnostiquées à temps et de disposer des moyens appropriés : un personnel formé, des locaux hygiéniques et à proximité, et des soins accessibles.
Lors du Sommet du Millénaire, les États membres de la CEDEF (Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes) se sont donnés entre autres objectifs de réduire de 75 % la mortalité maternelle dans le monde d’ici 2015. Cependant, en 2013, ce pourcentage n’est toujours pas atteint : l’ONU mesure une baisse de 47 %, avec grandes disparités suivant les régions du monde. Malheureusement, la santé maternelle, et la santé des femmes en général, sont encore trop souvent négligées. Les États n’y voient pas une priorité dans des pays ravagés par le paludisme ou le sida. Certains discriminent délibérément les femmes, violant leurs droits à la vie, à la santé et à une vie digne.
L’éducation sexuelle
L’accès à l’éducation sexuelle a elle aussi été reconnue par de nombreux traités comme un droit humain. Elle permettrait de limiter les risques de grossesse précoce, et de mortalité maternelle, mais aussi le recours systématique à l’avortement (dans des conditions parfois dangereuses) et les infections et maladies sexuellement transmissibles.
Mais les tabous et la méconnaissance du sujet empêchent souvent à l’enseignement d’aborder les questions de sexualité et de reproduction. Pourtant, l’OMS préconise que les programmes d’éducation sexuelle répondent à plusieurs critères, entre autres :
commencer dès la naissance, et s’adapter selon l’âge ;
- être sensible au contexte culturel des jeunes et intégrer la question du genre ;
- s’appuyer sur les principes suivants : l’égalité de genre, la non-discrimination, la tolérance et l’acceptation de la diversité (dans les origines, les modes de vie, les orientations sexuelles).
Ainsi, l’éducation sexuelle aide à prévenir l’intolérance, la stigmatisation et les violences sexuelles. Amnesty se bat donc pour que l’accès à la santé et l’information soit garanti par tous les pays, afin d’assurer à leur population une qualité de vie meilleure, et un plus grand respect des droits humains.
Et toi, penses-tu disposer d’assez d’informations concernant ta sexualité ? Connais-tu un planning familial ?